Infidélité, quoi décider : accepter, subir ou partir

L’infidélité est un sujet très délicat. Plusieurs se demandent ce qu’ils feraient en découvrant que leur partenaire leur est infidèle. Faut-il accepter et fermer les yeux? Faut-il subir l’infidélité de l’autre, se venger et lui remettre la pareille ou encore s’éclipser et fuir la relation?

Je ne crois pas qu’il y ait une réponse magique à cette question. Plusieurs réactions sont certes possibles, mais essayons plutôt de comprendre ces réactions plutôt que de chercher à déterminer ce qui serait ou non convenable de faire en pareille circonstance.

Je me suis posé moi-même la question sur ce que je ferais, et curieusement, j’ai constaté que ma réponse aurait été très différente selon l’étape de ma vie où cela aurait pu se produire.

En début de mariage

En début de mariage, si l’on m’avait posé cette question ou si j’avais été confrontée à une infidélité de mon mari, j’aurais très probablement réagi très violemment et je serais sans aucun doute partie en claquant la porte. J’aurais mis fin à la relation, j’aurais fui. Encore là, la violence de ma réaction aurait été nuancée par les circonstances. Si je l’avais surpris en flagrant délit ou confronté à la suite de l’aveu d’une autre personne, cela n’aurait certainement pas eu le même impact que s’il me l’avait lui-même avoué.

En réalité, cette violente réaction aurait été due au fait qu’en cette période de ma vie, je n’avais aucune conscience de mes blessures profondes et encore moins de ma responsabilité dans celles-ci. Son geste aurait déclenché en moi une telle souffrance que cela aurait été insupportable et j’aurais déversé mon venin sur lui avec la puissance correspondant à ma douleur. Cette souffrance était celle ne me pas me sentir importante aux yeux d’un être aimé, de me sentir rejetée, abandonnée. Si en plus, je l’avais appris de quelqu’un d’autre, cela veut dire que ma blessure de trahison aurait également été ouverte et cela aurait été encore plus intense.

Dans cette période de ma vie, j’avais un grand besoin de me sentir importante, LA plus importante à ses yeux. J’avais sans cesse besoin qu’il me le prouve afin de panser ma blessure d’abandon, mais même s’il me le démontrait très régulièrement, cela ne satisfaisait pas ma soif d’importance. Ce n’est qu’en m’en accordant à moi-même que j’ai pu nourrir ce manque en moi et guérir cette blessure majeure.

Il se peut également que je me serais perdue dans le fait de ne pas savoir quoi faire. Que je n’aurais pas compris pourquoi. J’aurais eu besoin d’explication une fois la tempête en moi apaisée. Le sentiment d’injustice se serait fait sentir et un désir de douce vengeance serait probablement né en moi afin de lui faire comprendre toute ma souffrance. La réalité est qu’il aurait été le déclencheur des blessures déjà présentes en moi et qui se seraient ravivées d’une façon assez intense. Ce qui est quelque peu réconfortant dans cette situation, c’est que cela m’aurait fourni un coupable à condamner pour ses fautes. Cependant, j’aurais vite réalisé que le fait de le culpabiliser ou de le punir ne m’aurait aucunement réconfortée. Tant que je n’aurais pas pris conscience des blessures que je porte et de l’importance de les accueillir, je n’aurais pu trouver la paix intérieure. De plus, cette situation aurait risqué de se répéter jusqu’à ce que je décide enfin d’accepter de regarder la part de moi qui attire ce genre de chose.

Si on regarde froidement la situation, c’est-à-dire sans y inclure les émotions réveillées par l’infidélité, il ne s’agit que du simple fait d’avoir cherché réconfort ailleurs dans les bras d’une autre. Il aurait été satisfaire un besoin. Cela n’a en soi rien de dramatique, mais si nous avions eu une entente d’exclusivité, cela veut dire qu’il aurait trahi sa parole. Est-ce si grave ça aussi? Bien sûr que non. Il nous arrive souvent de nous trahir et de ne pas respecter nos engagements envers nous-mêmes. Devrions-nous nous condamner pour autant ou réagir avec autant de violence envers nous? Certes non. De plus, il y a de fortes chances que votre partenaire ait déjà eu d’autres partenaires sexuelles avant vous, alors ce n’est pas non plus le fait d’avoir couché avec une autre femme qui vous dérange vraiment. C’est davantage le sentiment d’avoir été trahie, de ne pas vous sentir importante, que l’on se joue de vous, de ne pas vous sentir à la hauteur de ses attentes et de ses besoins, de vous sentir coupable, etc. Bref, tant que je n’identifie pas vraiment ce qui a déclenché cette tornade d’émotions en moi, je ne pourrai trouver la paix.

Après l’arrivée des enfants

Si cela s’était passé après la venue des enfants, j’aurais éprouvé une telle tristesse que je crois que j’aurais voulu mourir. Au moment de mes grossesses et lorsque les enfants avaient entre zéro et huit ans, je ne m’aimais pas du tout. J’étais très dépressive même si je m’étourdissais dans le travail pour ne pas le ressentir. Je n’aimais plus mon corps ni ma vie. Avoir connu l’infidélité de mon mari à cette époque m’aurait envoyé le message que je n’étais plus attirante, pas assez femme, pas assez importante et désirable. Je me demande si j’aurais eu la force de surmonter cela à cette période de ma vie. J’étais tellement fatiguée, épuisée, et j’étais tellement dans ce qu’il faut faire pour être correcte que s’il avait dérogé un tant soit peu, je n’aurais pas supporté parce que je ne me permettais aucun faux pas.

Encore là, en réalité, je ne pouvais me supporter moi-même, j’avais envie de mourir. Les responsabilités, les enfants, la culpabilité et le travail me gardaient en vie, mais je n’avais aucun contrôle sur ma vie et je n’étais alors pas consciente de mes besoins. Tout cela additionné du fait que ma valeur à mes yeux était au plus bas, ma vie ne tenait qu’à un fil. Aurait-ce été de sa faute? Non, c’est moi qui étais malheureuse, et ce, parce que je ne m’accordais aucune importance. Je ne m’occupais pas de mes besoins et je me sentais totalement impuissante dans cette situation. Je ne savais pas quoi faire pour exister.

À la suite de mon cheminement personnel

Aujourd’hui, si une telle chose arrivait, ma réaction serait vraiment tout autre. Je crois sincèrement que je lui poserais simplement la question : « Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ça? Quel était ce besoin que tu devais combler? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé? » Je l’écouterais et je prendrais le temps nécessaire pour ressentir comment je me sens avec ses réponses. Je ne le prendrais plus de façon personnelle. Je sais que ce n’aurait pas été contre moi, mais pour lui. Je sais que s’il a fait ça, c’est parce qu’il vit un manque et qu’il s’est occupé de son besoin. Cela lui appartient. Il sait également que ce geste peut entraîner des conséquences sur le couple et s’il l’a fait, c’est qu’il était prêt à vivre avec ces conséquences. S’il ne me l’a pas dit, c’est principalement par lâcheté, par peur de ma réaction ou même par peur que je l’empêche de s’exécuter. Quoi qu’il en soit, cela lui appartient.

La question à se poser

La grande question que j’aurais à me poser est : « Vais-je faire un choix ou prendre ma décision face à cette situation selon mes croyances et mes convictions ou selon mes besoins et mon ressenti? Vais-je réagir selon ce qu’il conviendrait de faire, ce que les autres en pensent ou en disent, ou si je vais prendre le temps de ressentir comment je vis cette situation et choisir ce qui sera le mieux pour moi? Nous faisons tous des erreurs.

Il m’est déjà arrivé d’accompagner des couples qui vivaient ce genre de situation et qui se posaient cette même question. Le torrent d’émotions était tel que la réaction était très intense. Cependant, avec le recul, l’observation de leurs blessures et besoins respectifs, ils ont pu prendre le temps de départir ce qui était de l’ordre de leurs croyances ainsi que de leurs ressentis, et ils ont largement discuté. La décision a été réfléchie et assumée au lieu d’être réactive.

En conclusion

Nul ne peut vous dire comment agir ou réagir. C’est davantage une question de blessures réveillées qui demandent à trouver la paix. Reste à savoir si vous êtes prêts à vous en occuper maintenant ou si cela sera remis à une autre fois.

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