Mon pari sur Dieu

Dieu existe-t-il ? Voilà la question que beaucoup se posent à notre époque, même les croyants. Ils ont besoin de savoir. Que répondre ? Un grand magazine écrivait en titre de couverture « La soif de Dieu ». À l’intérieur, un dossier démontrait combien cette soif était palpable et s’exprimait de multiples façons, allant de la quête du sens de la vie à la croyance à un certain destin personnel, voire à l’existence d’un Être suprême.

Où allons-nous ?

Pour beaucoup de mes contemporains, la question de Dieu est intimement liée aux grandes questions que l’on se pose sur nos origines, notre destinée, le mal, l’amour, la mort, l’au-delà. Malheureusement, pour plusieurs, les réponses à ces questions débouchent sur le « vide existentiel » ou le non-sens de la vie. On a parlé à ce propos du « trou noir » que le philosophe athée André Comte-Sponville définit comme le tragique du destin sans réponse, lequel, précise-t-il, fait partie de la condition humaine et est particulièrement dramatique pour ceux et celles qui ne croient pas : d’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Toutes ces questions rejoignent celle de notre destin. Sommes-nous jetés dans le monde sans raison ? Quelle est notre finalité ? Dans un passage pathétique, le saint pape Jean-Paul II, lors de son passage au Brésil, interrogeait ainsi l’humanité : « HOMME, OÙ VAS-TU ? Vers quels horizons se dirigent les efforts par lesquels tu construis péniblement ton lendemain ? Quels sont les buts que tu espères atteindre à travers les luttes, le travail, les sacrifices auxquels tu te soumets jour après jour ? » Oui, où va l’homme sur la route de la vie ? C’est sur cette question qu’est greffée celle de Dieu. Mais la réponse n’est pas facile.

Mon pari sur Dieu

Dieu est une réalité qui demeure obscurément cachée. « Dieu, personne ne l’a vu », nous dit saint Jean. Aussi, pour en parler, est-il nécessaire d’en témoigner. Dans cette foulée, si vous me demandez « Croyez-vous en Dieu ? », je vous répondrai sans hésiter : « Oui ». Si vous me demandez « Avez-vous rencontré Dieu ? », je répondrai « Oui », mais ça n’a jamais été le coup de foudre. Je n’ai jamais atteint l’ivresse de Dieu et encore moins la « folie » de Dieu. Mon expérience s’est déroulée de façon tout à fait humble et prosaïque, mais ce fut non moins sincère et authentique.

J’appartiens à la catégorie de ceux qui ont parié sur Dieu et qui entendent tenir leur pari jusqu’au bout. Ma foi ne relève pas d’une simple croyance, mais d’un parti pris, c’est-à-dire d’un choix, d’un pari. Pour expliquer ce pari, j’emprunterai volontiers la parabole d’un pasteur de l’Église réformée de l’Étoile. La voici : « Un homme monte sur un chemin de montagne. À la main, il porte un flambeau avec détermination, et pourtant il trébuche presque à chaque pas. En effet, il est aveugle. “Mais alors, lui dit-on, ce flambeau, pourquoi vous en encombrer ?” Et l’aveugle de répondre : “En portant ce flambeau, je veux faire honneur à la lumière que je ne vois pas. Je veux porter haut le flambeau de la lumière et servir la vérité que je ne vois pas. Je porte ce flambeau gratuitement, par espérance en la vérité de la lumière. Je le porte par la foi.” »

Je n’ai pas de certitude, mais je sais

Ainsi, je ne peux démontrer l’existence de Dieu, mais je sais qu’il existe. Dieu fait partie des réalités cachées, profondes, mystérieuses, impalpables, qui s’éprouvent plus qu’elles se prouvent. La preuve de Dieu n’est pas inscrite dans l’intelligence, mais dans le cœur de l’être humain. Comme le disait Pascal : « Il faut aimer les vérités pour les connaître ». Il rejoint par là toute la tradition chrétienne où l’on voit très tôt l’affirmation de la primauté de l’amour dans la connaissance de Dieu. Cela confirme en même temps la célèbre parole du grand apôtre sur la nature de Dieu : « Dieu est amour ! ».

Jean-Paul Simard

Vérité

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