NOUS AVONS BESOIN DE TRANSCENDANCE

Croyants ou non, la transcendance est une dimension essentielle de la personne, un « archétype » de l’être humain selon l’un des fondateurs de la psychologie moderne, Carl Jung. Le besoin de transcendance chez une personne ne tient  pas à une religion,  c’est un besoin universel. Il s’exprime le plus souvent à travers la présence extraordinaire de l’âme et de sa source invisible qui coule en soi. Il tient également au fait que nous vivons dans un univers sacré jusqu’à la fibre.

On peut comprendre pourquoi la satisfaction de ce besoin amène bien des gens à expérimenter une qualité de vie supérieure. Le contraire est aussi vrai : la privation de transcendance peut entraîner ce que l’on appelle les « maladies de l’âme » ou le « vide existentiel ». Il est reconnu que se dispenser de transcendance, c’est s’amputer d’une partie majeure de soi-même.

Mais comment exprimer cette relation transcendantale? Pour certains, la transcendance ne répond pas d’abord à des impératifs de foi ou de religion mais, comme l’affirme André Comte-Sponville, elle se présente comme la réponse à une requête humaine. Ce qui signifie que la transcendance a des assises d’abord anthropologiques. Elle est l’expression d’une certaine perception de la personne humaine et de sa présence au monde. On parlera volontiers, dans ce cas, de « transcendance humaniste ».

Comme l’homme a la possibilité de remplacer Dieu par d’autres absolus, ceux-ci peuvent se situer dans la ligne de l’accomplissement personnel, de la créativité, de l’engagement social ou caritatif, de la compassion, de l’amour qui se présente comme la nouvelle figure du sacré, sans oublier les valeurs « vertes » de l’écologie.

Mais pour moi qui suis profondément croyant – noblesse oblige, je suis théologien de formation –, la transcendance porte évidemment sur le mystère divin. Ce que j’expérimente alors est contenu en grande partie dans ce magnifique passage du grand poète allemand Goethe  qui écrivait: «À l’instant où un être s’engage de manière irréversible, la Providence se met, elle aussi, en mouvement. Toutes sortes de choses se produisent pour l’aider, des choses qui ne se seraient jamais produites autrement… des incidents inattendus, des rencontres fortuites et un soutien matériel dépassant tout ce qu’il aurait pu imaginer.» Le lecteur aura reconnu qu’il s’agit ici d’une façon de vivre la transcendance avec l’Autre, qui s’écrit avec un grand A.

Toutes ces relations, pleinement assumées, agrandissent le cœur, nourrissent l’esprit, équilibrent la personne, en même temps qu’elles font de nous des médiateurs privilégiés de la vie qui circule entre les êtres. Dans chaque relation vivante, nous créons une parcelle d’humanité.

Jean-Paul Simard

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