Perturbateurs endocriniens : quelles sont ces menaces omniprésentes dans nos vies ? 

On entend de plus en plus parler des perturbateurs endocriniens et de leurs effets sur notre santé. Mais de quoi s’agit-il exactement ? 

Les perturbateurs endocriniens sont, par définition, toute molécule ou mélange de substances d’origine naturelle, ou chimique et étrangère à l’organisme, qui peut interférer avec les fonctions de notre système endocrinien (hormonal), entrainant des effets néfastes sur notre santé et qui sont transmissibles à notre descendance. 

Les chercheurs se penchent sur le sujet depuis les années 50. Toutefois, ce n’est qu’en 2002 que les perturbateurs endocriniens ont été reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé. 

Les altérations dues à ces substances touchent les humains et leurs enfants, mais aussi les mammifères, les poissons, la flore et les cours d’eau. Les perturbateurs endocriniens constituent ainsi à la fois une menace pour la santé et pour l’environnement. 

Afin d’en savoir plus sur ce sujet méconnu, nous avons discuté avec Pauline Hauchecorne, docteure en pharmacie et directrice de la communication médicale et de la formation internationale du Laboratoire SVR. 

Les perturbateurs endocriniens sont partout. On vous rassure tout de suite : les perturbateurs endocriniens ne sont pas une fatalité. Cependant, comme on sait que ces substances altèrent notre système hormonal, il est préférable de réduire notre exposition quotidienne afin de limiter leurs impacts sur notre santé. 

Lorsqu’on se demande s’il est possible de les éviter complètement, Pauline Hauchecorne répond qu’ils sont omniprésents dans nos vies. De plus, les perturbateurs endocriniens peuvent affecter davantage certaines personnes selon leur âge ou leur situation : 

« Ils sont partout autour de nous et l’exposition zéro est impossible. Pour limiter les risques pour la santé, il est conseillé de réduire au maximum son exposition quotidienne, notamment lors de grands changements hormonaux où nous sommes plus vulnérables face à l’exposition à ces substances », affirme l’experte. 

Mme Hauchecorne poursuit en expliquant que ces substances se trouvent souvent là où l’on s’y attend le moins  : 

« On retrouve des perturbateurs endocriniens dans de nombreux objets de notre quotidien tels que dans les produits ménagers, dans les fruits et légumes via les pesticides, dans les peintures, dans les contenants en plastique, dans les poêles anti-adhésives ainsi que dans nos produits cosmétiques ». 

Nos hormones nous affectent avant, pendant et après nos règles. 

Ces perturbateurs ont des effets néfastes de toutes sortes. Ces effets sont notamment incriminés dans l’augmentation de l’endométriose, de troubles cognitifs chez les enfants, de pathologies cutanées comme l’acné, de maladies de la thyroïde ou de certains cancers. Attention toutefois de garder à l’esprit qu’ils ne sont pas les seuls responsables.

Devant ces multiples exemples, on réalise que les perturbateurs endocriniens (P.E.) sont réellement dans chaque sphère de nos vies. Il est logique de se demander quels sont les risques courus en étant constamment exposés. L’experte rappelle que la santé de chaque personne est différente et que les effets de ces substances sont variés : 

« Les P.E. s’infiltrent dans notre corps par différentes voies d’entrée : orale, respiratoire, cutanée et via le placenta pendant la grossesse. Les conséquences sur la santé sont diverses et peuvent être observées à plus ou moins long terme et même sur les générations à venir. ». 

Les enfants et les femmes enceintes sont plus vulnérables. Les 1000 premiers jours de vie d’une personne, c’est-à-dire avant et pendant la grossesse ainsi que pendant l’allaitement et les premières années de vie de l’enfant, lors de l’enfance en général, et l’adolescence sont les stades où on est le plus à risque. 

Comment limiter la présence des perturbateurs endocriniens dans notre quotidien ? Lorsqu’on demande comment limiter la présence des perturbateurs endocriniens dans notre quotidien à Mme Hauchecorne, elle nous partage une foule de conseils utiles. 

Voici une petite liste à garder sous la main pour minimiser les risques sur la santé :

Pour la chambre de bébé :

Commencez la peinture et le montage des meubles trois mois avant sa naissance pour avoir le temps d’aérer la pièce et de créer un environnement sain pour son arrivée. 

Aérez chaque jour la chambre de bébé, idéalement 10 minutes matin et soir, quelle que soit la saison (mais sans oublier le reste de la maison aussi!). 

Lavez les vêtements avant de les lui mettre pour la première fois, en privilégiant les fibres naturelles comme le coton, ou opter pour de la seconde main (ce conseil peut être appliqué à toute la famille). 

Achetez des lingettes lavables et des couches sans plastique. 

– Pour la cuisine :

Utilisez des récipients en verre, notamment les biberons pour bébé, et dans tous les cas, ne pas chauffer le plastique au micro-ondes. 

Privilégiez les poêles en fonte ou en inox, ou remplacez les poêles antiadhésives dès que le revêtement est abîmé. 

Préférez les ustensiles en bois plutôt que ceux en silicone ou en plastique. 

Cuisinez des plats faits maison autant que possible avec des ingrédients frais et non transformés. 

Pensez à bien laver et éplucher les fruits et légumes, et s’ils sont bio, c’est encore mieux! 

Pour la salle de bain :

Privilégiez les cosmétiques avec un nombre réduit d’ingrédients, sans parfum et testés sans impact sur les mécanismes endocriniens. 

Limitez l’utilisation de vernis, de laque, de maquillage et évitez les colorations capillaires pour les futures mamans. 

Limitez les produits au strict minimum pour bébé en le lavant, si possible, au maximum deux à trois fois par semaine (il ne se salit pas beaucoup). 

– Pour la maison en général :

Utilisez des produits ménagers écologiques et naturels comme le vinaigre, le savon noir et le bicarbonate de soude. 

Limitez l’usage de bougies, de diffuseurs d’odeurs, de parfums et d’huiles essentielles. 

L’experte souligne que cette liste est un rappel et non une obligation. Il n’est évidemment pas possible de tout appliquer au quotidien, mais on peut choisir quelques trucs pour commencer. Chaque petit geste compte! 

En réfléchissant à tout ce qui nous entoure à la maison, à l’extérieur et au bureau, on peut avoir l’impression que tout contient des perturbateurs endocriniens. On vous rassure, il existe des produits qui sont garantis sans perturbateurs endocriniens. Ce sont les matériaux dits inertes, comme le verre, la fonte et l’inox. 

« Attention aux allégations « sans perturbateurs endocriniens », car deux substances non P.E. associées ensemble dans un produit cosmétique, par exemple, peuvent induire un effet néfaste sur les mécanismes endocriniens. C’est ce qu’on appelle l’effet cocktail. Il est donc important de choisir des produits avec la liste d’ingrédients la plus courte, les plus naturels. Si les produits finis sont testés sans impact sur les mécanismes endocriniens, c’est encore mieux ». 

Santé-vous bien! 

Colombe Gauvin N.D. K.in. 

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