Étapes de conscience de la guérison des blessures d’âme
(Prendre note que cet article est écrit pour des blessures liées à des gens, mais peut très bien s’adapter pour des blessures où nous sommes seuls à vivre la blessure sans l’intermission d’une autre personne. Le processus est le même, à quelques différences près…)
La guérison de blessure ne se fait pas en un éclair. Du moins en général. Il arrive à l’occasion que lorsqu’on vit quelque chose, qu’une blessure remonte pour être libérée, qu’un souvenir d’une autre vie se présente et qu’on libère automatiquement cette expérience. Simplement en sachant d’où vient la blessure et les émotions éprouvées.
Par contre, lorsque ce sont des expériences qui sont présentes depuis plusieurs années ou plusieurs décennies, il peut être beaucoup plus difficile de « lâcher prise ». Dans des situations où nous avons été profondément blessés. Pas physiquement. Blessés dans nos émotions, à notre âme.
La blessure de trahison est, à mon avis humblement personnel, celle qui est le plus difficile à guérir. Ces expériences où nous avons fait confiance à des gens, deux catégories… Des personnes que nous rencontrerons au cours de notre vie, qui passeront puis quitteront. Ces gens sont en général des amis, des connaissances, des conjoints(es) ou encore des collègues de travail. Ces gens qui nous trahissent seront des personnes en qui nous aurons confiance, à qui nous nous confierons et un jour, choisirons de nous blesser. Sans savoir pourquoi, ces gens se retourneront contre nous, choisiront d’utiliser les confidences que nous leur avons faites pour nous faire du mal.
La seconde catégorie est celle de nos proches. Ces gens qui font partie de la famille proche ou éloignée en qui nous devrions avoir confiance et que nous devrions toujours soutenir. Parmi ces gens, il y aura toujours des personnes qui nous trahiront. Nous voler, nous mentir, nous nuire, faire de la propagande…
Peu importe la catégorie des gens avec qui nous vivons une blessure, tous vivent sensiblement la même chose. C’est à ce moment que s’enclenche le processus de la chaîne des blessures et des schémas. Ces personnes ont leur propres traumas tout comme soi. Différentes réactions à des blessures peuvent survenir. Certains tenteront de se venger pour blesser l’autre à leur tour, par exemple, mais ce n’est pas, bien sûr, tous qui agiront de la sorte.
- L’état du Grand Blessé
Ce sont les personnes qui vivent et incarnent leurs blessures et tiennent pour responsables des gens, sans conscience. Ces grands traumatisés, ces Grands Blessés se confortent dans leurs blessures et vivent dedans. Ils cherchent toujours à reporter tout ce qu’ils vivent sur les autres, tiennent les autres pour responsables de leurs difficultés, leurs malheurs.
Quand on vit en tant que grand blessé une blessure avec une autre personne, on prendra bien entendu le temps de tenter de ramener les gens avec nous : on va parler de ce qui s’est passé pour que tout notre entourage et l’entourage de l’autre soient au courant de notre blessure, même si cette blessure n’appartient qu’à nous. Nous ferons en sorte d’inclure notre entourage dans « notre blessure », car nous ne voulons pas que les gens puissent « être dans le camp de l’autre ». Nous ferons ce qui est appelé de l’aliénation avec les gens autour de nous : autant le nôtre que l’entourage de l’autre. C’est une forme de manipulation, car on dit à qui mieux mieux que l’autre « est méchant et qu’il ne faut surtout pas l’aimer ».
Il est à noter que cela ne signifie pas que tous vivent comme grand blessé de façon aussi malsaine, toutefois, il y aura quand même un comportement qui tendra vers le fait de vouloir ramener les gens « dans son camp ». Lorsque nous sommes un grand blessé, guérir et lâcher prise sur une blessure est rarement envisageable, car notre vie tourne autour de cette lourdeur.
« Qu’est-ce que je suis si je ne suis plus blessé ? J’ai dépensé tellement d’énergie et je continue de dépenser tant d’énergie dans cette situation que je ne peux pas me permettre de prendre conscience de toute cette perte de temps. Il ne faut surtout pas que j’aie de remords quant à ce que j’ai fait. Je ne dois pas regretter d’avoir fait du mal à des gens autour de moi, simplement parce que je refuse de guérir quelque chose. Qu’est-ce que je pourrais bien faire de mon temps si je ne suis pas dans cette blessure ? J’ai mal, moi. Alors, l’autre aussi doit avoir aussi mal que moi, sinon plus. L’autre ne peut pas être plus heureux et épanoui que moi. Non, c’est hors de question. Parfait, alors je vais poursuivre cette route. »
Si nous sommes invités à régler ce conflit, nous refuserons catégoriquement d’évoquer le sujet. Pour nous, en tant que grand blessé incarné, il est hors de question d’être face à face avec l’autre et de discuter de quoi que ce soit. Pour nous, dans cette situation, c’est de la faute de l’autre, l’autre nous a fait mal, nous sommes blessé émotionnellement. L’autre est responsable de tout, alors nous refusons toute tentative qui pourrait nous libérer de cette blessure. C’est un peu comme si nous voulions continuer à vivre cette immense blessure et poursuivre notre vie dans cette blessure immensément lourde.
À cette étape, quand nous devons être confronté à l’autre, nous ne serons que dans les reproches. Il n’y aura pas d’autres propos qui seront tenus autres que des reproches : « Tu as fait ceci, cela, tu agis ainsi, tu m’as fait du mal. » Nous aurons tendance à toujours revenir sur le passé, sur la dite blessure. Si l’autre nous approche en disant vouloir régler cela, nous fuyons assurément.
- La conscience du mal-être
Le second état de conscience amène les gens à voir qu’il y a quelque chose qui ne se passe pas bien avec une autre personne. Ces gens savent que la situation ne va pas bien, qu’ils ont mal, sans pour autant amplifier ce mal-être.
Lorsque nous sommes ici, nous n’avons pas envie d’aller régler cette blessure parce qu’elle fait mal, mais nous ne l’alimenterons pas. Nous ferons en sorte d’éviter d’être en la présence de l’autre personne avec qui il y a cette dite blessure. Par contre, lorsqu’on est en présence de l’autre, on fait comme si de rien n’était. Nous n’avons pas envie de vivre de conflit, alors il est préférable de ne rien faire. De ne pas parler, de ne pas argumenter.
Il arrive un temps où nous avons besoin d’exprimer les émotions qui nous traversent et que nous éprouvons. Quand on en parle avec des gens, nous pourrons exprimer ce qu’on ressent, mentionner ce qui nous fait mal par rapport à la personne avec qui une blessure est active. Avec des gens de confiance, des confidents, nous pourrons raconter ce que nous avons vécu, en leur disant à quel point nous avons mal, à quel point on se sent trahi par l’autre. Qu’on ne comprend pas pourquoi l’autre a fait ce qui s’est produit. Il est certes important, comme dans toute situation, de pouvoir exprimer nos émotions et nos sentiments, ce qui est tout à fait normal.
Bien souvent, lorsque nos amis ou confidents nous invitent à régler cette situation, à en parler avec la personne concernée, nous n’en aurons pas envie. Nous tolérons d’être en la présence de l’autre dans certaines situations, parfois parce que nous devons y être confronté, mais nous ne voulons pas plus parler de ce qui s’est passé. Nous n’avons toujours pas envie de régler la situation. Nous nous efforçons de supporter l’autre tout en évitant toute interaction.
La différence avec la première étape de la blessure, c’est qu’à ce stade, nous tentons de ne plus vivre en permanence dedans. À la première étape, nous vivons en permanence la blessure en ramenant sans cesse tout ce qui se produit dans notre vie à cette blessure : « C’est à cause de ceci si je suis ainsi, c’est à cause de cela si je me sens de cette façon. C’est parce qu’il s’est passé cela avec telle personne que je ne parviens pas à… C’est la faute de l’autre si… »
Tandis qu’à cette étape-ci, nous ressentons encore des sentiments de la blessure, nous nous sentons profondément trahis par l’autre. Nous hésitons encore parfois entre la colère, la haine, l’amertume, la rancune, mais en somme, nous nous sentons triste et déçu de l’autre. Nous ne tentons plus d’alimenter la blessure. Nous tentons plutôt de l’enfouir en nous disant que si elle est bien profonde, elle ne fera plus mal.
À cette étape, s’il y a une discussion avec la personne concernée, il est encore difficile d’expliquer ce que nous ressentons au cours de la discussion où on voudrait faire comprendre à l’autre ce qu’on ressent. Nous aurons probablement le réflexe de nous taire devant des propos qui nous irritent fortement, car nous n’avons pas envie d’un conflit, nous n’avons pas envie de revivre certaines émotions. Il y aura une forme de fuite, au lieu de régler la situation.
- La prise de conscience d’une blessure
À cette étape, nous prenons conscience de la portée de la blessure que nous vivons. Nous prenons conscience de l’importance de cette blessure dans notre vie et nous prenons aussi conscience qu’il faudra bien un jour régler ce qui s’est passé. Nous ne savons pas nécessairement comment nous y parviendrons, nous ne savons encore moins par quel chemin nous passerons pour nous libérer de l’emprise que cette personne a sur nous à travers cette blessure. Toutefois, nous savons très bien que si nous ne faisons rien, ce traumatisme nous poursuivra toute notre vie et qu’il nous empoisonnera sans cesse l’existence.
Tranquillement, nous commencerons à mettre des limites dans ce que nous acceptons de vivre lorsque nous sommes en présence de l’autre. Nous n’entrons plus dans des reproches en lien avec le passé. Nous laissons le passé derrière. Nous vivrons au présent, car nous avons choisi de ne plus vivre dans la blessure, même si cette blessure est encore extrêmement douloureuse (bien qu’on ne s’en rende pas totalement compte).
Advenant le cas où nous sommes en « conversation » avec l’autre et que survient un désaccord, après avoir défini pour soi-même les limites de ce que nous acceptons, nous sommes plus en mesure de verbaliser les émotions que nous éprouvons devant l’autre. Nous serons plus aptes à exprimer : « Je viens de parler de tel sujet et j’explique les émotions que je ressens face à quelque chose que je vis et toi, tu viens d’agir exactement de la façon que je viens de décrire. Tu n’as pas porté attention à ce que j’explique. Je dis que ce qui s’est passé est un comportement qui me déplaît et tu n’as même pas compris, car tu agis exactement de cette façon… »
À cette étape de conscience, il sera encore très difficile au blessé conscient d’admettre la portée de la blessure. Très difficile d’avouer ce que nous éprouvons : parler et raconter ce qui s’est passé à des gens, non! S’avouer à soi, dans son propre cœur nos propres sentiments. Car il y a une différence entre parler de quelque chose et verbaliser avec notre cœur.
Il est complètement différent de parler de quelque chose en disant « L’autre a fait ceci, l’autre s’est comporté de telle façon, l’autre m’a fait du mal, l’autre a brisé ma confiance, l’autre m’a détruit, l’autre a agit de telle façon… » que de nommer comment on se sent réellement.
Par « s’avouer », il est ici question de « nommer », de dire, de verbaliser concrètement :
- Moi, j’ai l’impression de ne pas avoir été écoutée lorsque je m’exprimais.
- Moi, je n’ai pas aimé tel comportement, que tu me parles de telle manière, que tu utilises tels propos, car cela a éveillé une émotion
- J’ai besoin de dire que j’ai encore sur le cœur ce qui s’est passé en lien avec tel événement parce que je ressens encore de la colère, de l’amertume. J’ai essayé de passer par-dessus, de ne plus y penser, j’ai essayé d’enterrer cet événement, mais à chaque fois que je pense avoir passé à autre chose, une émotion remonte en moi et me rappelle ceci ou cela.
- Je comprends que la personne a pu agir d’une telle façon avec moi qui m’a causé beaucoup de douleur, mais je sais que je vis une blessure face à cela et je constate que cette situation m’est très difficile à gérer et qu’il est grand temps que je travaille sur cette blessure afin de m’en libérer et de poursuivre mon chemin avec une plus grande légèreté.
Il est aussi possible de nommer des choses pour revenir dans le cœur :
- J’ai remarqué que lorsque je t’ai dit telle chose, tu as porté attention à ce que j’ai dit, car tu as changé ton comportement.
- Je te remercie d’avoir posé tel geste pour améliorer la situation.
- Je me sens encore blessé, mais je peux quand même constater que la situation s’améliore.
Lorsqu’on arrive à cette troisième étape, c’est là que s’enclenche le vrai processus de guérison.
Accepter la situation, avouer qu’il y a une très grande blessure qui nous a rongé pendant trop longtemps, que nous avons vécu dans cette grande blessure qui nous a fait perdre tellement de temps, mais surtout, perdre beaucoup trop d’énergie que nous aurions pu investir autrement. Avouer que nous avons volontairement choisi de vivre dans une énergie très lourde, très sombre en refusant de lâcher prise sur cette blessure. Que cette énergie était une énergie très négative et que cette blessure que nous refusions de laisser aller et de guérir a affecté beaucoup de gens autour de nous, car nous avons « distribué » cette mauvaise énergie.
À cet état de conscience de notre blessure, on peut enfin commencer à être plus léger. Nous apprenons à lâcher prise sur ce que les gens ont comme relation avec l’autre personne avec qui nous avons une blessure. Nous lâchons prise sur le fait de vouloir que l’autre change/guérisse, car ce n’est pas de notre ressort. Nous prenons conscience que ce qui a causé une blessure en soi venant de l’autre, c’est à l’autre qu’appartient la raison qui nous a blessé. Toutefois, nous pouvons guérir pour enfin vivre avec une énergie bien plus belle, bien plus légère, dans l’amour.
- La conscience de l’appartenance de la blessure
La dernière étape, le dernier état de conscience de la blessure, ce sont les gens qui peuvent enfin exprimer que peu importe ce que les autres vivent, peu importe comment les gens peuvent agir, cela ne nous appartient aucunement.
C’est le moment où on peut enfin dire que la blessure nous appartient, mais que le geste, ce qui nous a blessé de la part de l’autre ne nous appartient pas.
Il est fort possible que moi, dans ma blessure d’âme, j’aie ressenti une blessure face à un comportement que quelqu’un a eu avec moi, mais qu’en fait, ma réaction – la blessure qui s’est créée avec l’autre personne – ne soit en fait que la conséquence d’une blessure d’âme, la conséquence de quelque chose qui m’appartient à moi.
Comment vous l’expliquer de façon plus concrète ? J’ai vécu une relation de violence conjugale, avec un homme qui brisait des choses dans la maison, qui donnait des coups assez forts sur des objets autour de moi pour me faire craindre pour ma sécurité et ma vie, qui m’a détruite. Pourquoi, lorsque cet homme est avec une autre personne, l’autre relation se passe bien ?
Peut-être parce que cet homme avait ses propres blessures qui étaient éveillées en lui en ma présence et que moi j’avais quelque chose, en tant qu’âme, à régler avec cet homme. Je suis d’avis qu’un comportement violent n’est jamais excusé ; frapper et faire du mal ne peut être justifiable. Mais dans mon processus, j’ai quand même pu prendre conscience que ma blessure de femme persécutée par cet homme a été activée parce que je la portais en moi bien avant que je ne sois avec cet homme et que d’avoir eu cette relation a été l’expérience que je devais vivre pour me libérer de cette persécution et apprendre à pardonner.
Un autre exemple serait le fait qu’en la compagnie de certaines femmes, je vis des trahisons et avec d’autres femmes, je peux établir un lien de confiance et un lien de sœur de cœur, de sœur d’âme. Tout simplement parce que je porte en moi une grande blessure de trahison de la part de mes paires. Que je porte en moi une grande trahison où certaines femmes m’ont volé beaucoup, où des femmes m’ont menti, où certaines femmes ont pris la confiance que je leur portais et l’ont brisée en prenant ce que j’avais de plus précieux, parfois des biens matériels, parfois des parts de moi qui ont été détruites par la trahison.
Alors pourquoi est-ce que je vis cette grande blessure de trahison qui me hante depuis si longtemps ? Il est certes possible que la ou les âmes liées à cette blessure soient aussi porteuses de cette trahison en opposition avec ma blessure : une âme qui active ma blessure serait alors une âme qui est venue s’incarner dans cette vie pour enfin recevoir le pardon. Une forme de karma dont les autres âmes ont besoin de se libérer. Ainsi, serait-il alors possible que nous vivions des blessures, que nous nous soyons sentis persécutés parce que nous sommes porteurs de ces blessures en tant que persécuteurs ? Cela est aussi possible. Mais pour nous guérir, il faudra aussi savoir nous avouer qu’il est fort possible que nous ayons fait du mal à des gens. Et cela demande assurément un haut niveau de conscience…
Lorsqu’on arrive au point où on réalise que nous avons une blessure avec une autre personne et qu’il est possible que la blessure que nous portons n’est peut-être que le résultat de ce dont nous sommes porteur en soi, et vice versa, cela nous fait voir le tout sous un autre angle.
Pendant l’écriture de cet article, je peux revoir les différentes personnalités d’êtres humains blessés et les différentes étapes de conscience des gens par rapport aux blessures d’âme, par rapport à notre propre incarnation et ce que certaines personnes choisissent de vivre dans leur vie. Car après tout, nous conservons notre libre-arbitre bien que nous soyons venus sur Terre nous incarner pour guérir et nous libérer, il peut arriver que nous choisissions de ne pas guérir des blessures qui font vraiment très mal.
Je peux décrire ces étapes et ces états de conscience en connaissance de cause : non seulement pour avoir été témoin de plusieurs situations différentes de blessures chez des gens, mais bien évidemment parce que je suis moi aussi porteuse de blessures, aussi différentes et intenses les unes des autres.
Je connais ces étapes, je connais ces états de conscience, car je les ai moi-même expérimentés. J’ai pu rencontrer des gens au cours de ma vie qui ont eux-mêmes vécu des blessures, où je pouvais clairement dire et décrire leur état de conscience et leur niveau de blessure dans ce que ces gens partageaient. Que ce soit au niveau de ma famille, de mes amis, de connaissances, ou de clients.
Comme on dit, c’est toujours plus facile sur les autres que sur soi! Évidemment!
Mais dernièrement, j’ai été guidée vers une guérison. Une guérison de type schéma familial pour une blessure. Une blessure familiale, mais plus précisément, une blessure dont je suis porteuse depuis plusieurs vies : celle liée au « patriarcat »! Me sentir soumise envers la masculinité. Ne pas me sentir appréciée à ma juste valeur, avoir l’impression de ne jamais faire assez. Avoir la sensation d’essayer de toujours répondre aux attentes que les autres ont envers soi pour réaliser que lorsqu’on les atteint, ce n’est encore pas assez.
Autant je peux avoir une grande complicité avec le masculin, autant, par moments, il y a de grandes blessures, grandes ouvertes. Mais ces blessures semblent ne pas être seulement avec le masculin, mais bien avec le féminin aussi! Car les blessures sont effectives tant avec le masculin que le féminin. Il peut y avoir de magnifiques relations de sororité dans la vie. Des sœurs de sang tout comme des sœurs d’âme et de cœur. Toutefois, certaines sororités seront plus difficiles à vivre.
La blessure de trahison se vit non seulement avec l’énergie opposée (masculin/féminin), mais aussi avec la même énergie (féminin/féminin – masculin/masculin). Cette blessure en moi, que j’ai enfouie de plus en plus profondément, pendant tant d’années. Une blessure encore plus souffrante que cette relation de couple de violence que j’ai vécue… J’ai pu pardonner tellement plus facilement cette violence et cette destruction que j’ai vécues que cette blessure de trahison!
Une blessure où j’aurais dû vivre une harmonie. Une relation où j’étais censée avoir confiance et où j’ai été trahie. Pourquoi cette relation plus qu’une autre ? Pourtant, j’ai vécu la trahison par d’autres femmes et d’autres hommes, mais celle-là est bien plus douloureuse.
De plus, j’observe, à travers mes expériences, qu’il est fortement possible que si je réagis face à un comportement, mais qu’une autre personne ne réagit pas du tout avec une personne avec qui pour moi ça ne va pas, alors c’est tout simplement parce que cette tierce personne n’est pas porteuse de cette blessure, ou encore qu’elle a pu guérir et libérer une telle blessure.
Écrire cet article m’a demandé beaucoup de temps. Cela a provoqué des résistances physiques (trouver autre chose à faire par exemple, étirer le temps, reporter l’écriture), mais surtout, avant d’écrire sur ce sujet, ce sont de nombreuses années à vivre dans ces blessures qui se sont écoulées.
De nombreuses années à vivre dans la douleur, dans l’amertume, dans la douleur et la colère. Écrire cet article m’a demandé beaucoup de détermination, de courage. Mais encore plus fort que cela, c’est de ressentir que je dois me libérer de ces schémas, de ces blessures pour enfin briser le cycle transgénérationnel de ce type de blessure pour que plus jamais les lignées ne vivent ces expériences. Et si les descendants de ma famille et les âmes que je rencontrerai vivent des expériences similaires, il leur sera plus facile de se libérer, car j’aurai pu parcourir ce chemin. Je serai là pour leur expliquer les leçons que j’ai apprises et leur transmettre les enseignements.
« Une blessure n’appartient à nul autre qu’à soi, car ce que nous ressentons est toujours relié à nos propres traumas et à ce dont nous sommes déjà porteur à l’intérieur de soi » – Amy-Lee Fillion
Certes, des gens ont agi ou tenu des propos, commis des gestes que nous considérons comme blessants. Tout est bien sûr relatif. Chaque personne est porteuse de très grands traumatismes.
Dans ce que l’autre a fait et qui nous a blessé, deux choses. La première est que ce qui a poussé l’autre à commettre les faits lui appartient dans son processus. La deuxième est que nous devons guérir de « nos » émotions face à ce qui s’est produit sinon nous perpétuons la blessure.
Que la guérison et la lumière soient en votre cœur.
Amy-Lee Fillion
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