La durée du sommeil
La croyance populaire qu’il faut huit heures de sommeil pour être reposé est maintenant remise en question. En effet, la science a fait la lumière sur ce faux mythe. Les recherches médicales démontrent combien nos besoins sont individuels et uniques. Ces besoins sont déterminés au point de vue biologique et varient selon l’âge. De la naissance à la vieillesse, nos besoins quotidiens en sommeil diminuent graduellement. Ils passent de 18 heures pour le nouveau-né à une moyenne de 6,5 heures pour la personne âgée.
Une des raisons de la diminution marquée du sommeil total provient en partie de la diminution des activités autant physiques qu’intellectuelles. En effet, la personne âgée, en général, devient plus sédentaire. Elle bouge moins et ceci diminue la dépense d’énergie musculaire. Ce changement de vie diminue la quantité de sommeil profond. Au niveau psychique, le même phénomène se produit. Il y a généralement moins d’effort intellectuel et une diminution du nombre de situations d’adaptation. Ces nouvelles conditions réduisent le sommeil paradoxal (sommeil de rêves ou sommeil créatif), responsable de l’équilibre émotif, de la restructuration de la mémoire et de la consolidation des apprentissages.
On peut donc conclure que pour augmenter la quantité du sommeil profond et la qualité du sommeil créatif, on doit mettre à son programme de jour des exercices physiques réguliers requérant un effort continu d’au moins 30 minutes et une stimulation intellectuelle régulière comme la lecture, l’écriture, des jeux qui demandent un effort mental, des apprentissages de toutes sortes.
Une autre diminution attribuable au vieillissement est celle du pourcentage de sommeil profond par rapport au sommeil léger. Avec l’âge, le temps passé en sommeil profond diminue au profit du sommeil léger. Ce qui implique qu’en vieillissant, notre sommeil se fragilise avec pour conséquence des réveils nocturnes plus fréquents. Ces réveils sont souvent tributaires des stimuli externes, dont les bruits environnants qui deviennent plus perceptibles.
Pour la moyenne des gens adultes, les besoins individuels en sommeil peuvent varier entre 4 heures et 10 heures de sommeil. Malgré ces chiffres qui correspondent à une moyenne, il y aussi des personnes qui ne dorment que 3 heures par nuit et d’autres qui prolongent jusqu’à 12 heures leur durée de sommeil.
Des études comparatives ont démontré qu’un sommeil court et concentré est supérieur en qualité à un sommeil long et dilué. Vaut mieux dormir peu et bien que dormir longtemps et mal. Ceci correspond à l’observation suivante : il n’y a que deux cycles de sommeil profond au cours d’une nuit, c’est-à-dire les trois premières heures. Le reste se passe en sommeil léger qui est moins récupérateur physiquement mais davantage régénérateur au niveau psychique.
Les trois premières heures du sommeil sont donc les plus récupératrices au niveau physique. Peu importe à quel moment nous allons au lit, avant ou après minuit, cette première phase est importante pour refaire nos forces.
Les conditionnements en provenance des habitudes familiales ou des limites sociales influencent grandement nos besoins en sommeil. Les recommandations des personnes en autorité, les parents et les professeurs pour n’en nommer que quelques-uns, génèrent parfois des attentes qui ne correspondent pas toujours à nos exigences physiologiques. Par exemple, le mythe suivant : les heures de sommeil avant minuit sont plus récupératrices, est faux. Ce qui compte, ce sont les premières heures, celles qui contiennent davantage de sommeil profond peu importe l’heure du coucher.
La quantité de sommeil, l’heure du coucher et l’horaire stable ou changeant correspondent à des besoins individuels. Pour apprendre à identifier nos besoins réels, nous devons être davantage informés, et réviser nos habitudes afin de les harmoniser aux exigences uniques de notre corps. Le sommeil idéal est celui dont nous avons la responsabilité de gérer avec davantage de conscience et de respect.
Il ne sert à rien de se comparer aux autres pour connaître nos besoins individuels en sommeil. La comparaison crée parfois davantage de confusion. Un petit dormeur s’inquiète inutilement de son sommeil très court lorsqu’il entend un gros dormeur décrire l’abondance de repos que son corps exige pour être en forme. À son tour, le gros dormeur peut se qualifier de paresseux lorsqu’il entend un petit dormeur décrire la brièveté de ses nuits.
Au sujet des horaires du coucher, le même malaise peut survenir. Un couche-tôt incapable de veiller tard se sent coupable de ne pas tenir compagnie à un couche-tard habitué à prolonger ses soirées. De même qu’une personne couche-tard risque de penser qu’elle fait de l’insomnie lorsqu’elle va au lit en début de soirée dans le but d’adopter l’horaire de sommeil de son conjoint couche-tôt. Son «heure» n’étant pas arrivée, le couche-tard attendra le sommeil avec impatience et risquera ainsi de créer une anxiété inutile qui empêchera par la suite l’endormissement.
Si chacun respecte ses propres besoins et comprend ceux de l’autre, l’harmonie sera davantage présente dans les relations familiales concernant les horaires du lever et du coucher. À chacun son heure !
Réf. : Nicole Gratton, Le Sommeil idéal, Éditions Un monde différent
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