Hélène de Champlain
Lors des deux dernières chroniques, notre invité nous avait parlé de Samuel de Champlain et il a mentionné qu’il n’y avait pas beaucoup d’information au sujet de sa femme Hélène. On a passé vite sur le sujet mais il avait dit qu’elle avait 12 ans lorsqu’ils se sont mariés et que lui était beaucoup plus vieux, que c’était un mariage arrangé.
J’ai été déçue quelque peu d’apprendre qu’on ne savait pas grand-chose sur elle parce que moi, elle m’intéresse beaucoup. J’aimerais savoir et connaître. Comme je suis médium de profession, je me suis dit : “Julie! Sollicite donc un entretien avec l’âme d’Hélène.” C’est ce que je vais vous partager, du moins si elle accepte.
Oui, on a eu quatre rapprochements depuis un mois et elle est prête à s’asseoir puis à écrire avec nous.
Elle est dans la jeune vingtaine, avec une belle robe simple, sobre, une jolie peignure. Elle est assise sur une chaise en bois, un bureau table collé sur le mur, avec un hublot portant sur une vue; on voit qu’elle est en hauteur, comme si elle écrit au grenier. C’est là qu’elle fait sa correspondance, elle y est tranquille.
C’est une âme bleue, qui porte le rose, mais quand elle écrit, elle devient jaune. C’est une personne inspirée et ça coule facilement quand elle écrit. On capte la gentillesse, on y palpe bien son cœur qu’elle y dépose, elle a une transparence émotionnelle. J’ai même capté de la tristesse. C’était une femme sage à qui on avait appris à se contenir, même si elle était en désaccord, et elle me dit même qu’elle avait de la difficulté à dire son opinion. Par écrit, elle était elle-même. C’est définitivement une personne qui cherche la paix et la quiétude, et qui a un malaise à fonctionner dans le monde. Elle trouve cela superficiel et même injuste. Elle ne reconnaît pas la sincérité des gens, surtout chez les gens haut placés en société.
Elle n’est pas à l’aise non plus à faire des affaires; c’est un côté de son père qui ne lui plait pas. Pourtant, elle a le don des affaires et elle le fait pour elle-même discrètement à sa manière, mais refuse catégoriquement de faire comme son père le fait. Ce n’est pas une femme agressive mais son mari l’était. Il avait une manière d’affranchir son autorité. Il avait un côté théâtral, contrôleur, déterminé qu’il en était obsessif. Elle avait bien compris que sa mission d’explorateur prenait toute la place et qu’il n’y avait rien d’autre qui comptait à ses yeux. Elle ne le respectait pas comme homme mais respectait ses grandes découvertes. On y perçoit même une fierté, mais pas d’amour. Une amitié boiteuse, peu de points en commun, même en ce qui concerne les soucis du ménage. Elle avait appris à composer avec.
Elle a fait trois fausses couches, dont un bébé qui était rendu presqu’à terme. Ç’a été difficile pour son cœur mais elle avait un malaise à avoir des enfants avec son mari. Elle savait qu’il ne restait pas en place et qu’elle aurait eu à composer avec ceci seule. Elle a été soulagée de ça mais elle a beaucoup prié sur la peine d’être mère; il y avait une culpabilité profonde qu’elle vivait face à sa mère. Elle sait qu’elle a été une déception pour elle et ç’a continué quand elle a été dans les Sœurs après la mort de son mari. Ç’a été un secret, elle a fréquenté deux hommes autres que son mari, dont un qui a été son amant. Il était plus jeune, plus vaillant, et à son goût.
Elle a touché son cœur d’enfant et ç’a mis un grand baume sur son cœur lorsqu’elle a pu faire de l’enseignement aux autochtones. C’est la première fois qu’elle se sentait heureuse d’échanger avec des humains. Elle les trouvait sincères, authentiques, et trouvait agréable d’être entourée avec des gens qui avaient d’autres valeurs du cœur que l’argent. Elle n’aimait pas les moustiques; les conditions de vie rustiques, le froid atroce, l’absence de son mari, même si elle était en Nouvelle-France pour être avec lui. Mais ce qu’elle a vécu et appris ici lui a permis de se connaître davantage au niveau de ses dons; ç’a été un défi stimulant. Je vois même qu’elle prend des notes mais en langue autochtone.
C’est une dame qui s’est sentie obligée toute sa vie. Ce qui la libérait, c’était la possibilité de suivre sa voie spirituelle; ce fût là où elle a pu trouver un réconfort dans sa vie. Elle a trouvé le moyen d’aimer ainsi; ç’a donné un sens à sa vie.
Julie L.
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