AI-JE PEUR DE DIEU ?
Bonjour chère lectrice, bonjour cher lecteur.
C’est en lisant le livre Le Bonheur est une décision, écrit par la Swâmi Amrita Jyoti Prâna, que m’est venu ce sujet.
Cette auteure est très proche de Mata Amritanandamayi, plus connue sous le nom d’Amma, la gourou indienne qui prend ses dévots dans les bras… Elle en est sa représentante en France.
Dans ce livre, elle raconte sa vie auprès d’Amma, ses multiples expériences. Elle nous dit avoir croisé un jour Amma sans s’y attendre dans l’escalier de l’immeuble à Amritapuri, l’ashram en Inde, et que cet événement a déclenché une énorme peur.
Cela m’a interpellée, d’autant venant de cette Swâmi tellement spirituelle. Comment cette femme a-t-elle pu avoir peur de sa Guru!
Depuis, je n’arrête pas d’y penser, cela m’a véritablement impactée.
Puisque le/la Guru représente Dieu sur notre terre, d’une part, et d’autre part puisque je suis le Divin, est-ce avoir peur de Dieu ? Est-ce avoir peur de soi-même ?
C’est incroyable que Dieu soit à la fois notre recherche ultime et en même temps qu’il déclenche une peur. Comment pouvons-nous vivre en ayant peur de nous-même ? Cela me semble complètement paradoxal. Cela porte-t-il en soi l’échec prédit de notre quête de bonheur ? Cela me semble s’approcher de la folie lorsque j’y pense.
J’ai rencontré plusieurs fois Amma puisque pendant une dizaine d’années, j’ai coordonné, lors de sa venue en région parisienne, les bénévoles pour les boutiques. À ce moment-là, plus d’une centaine de personnes.
Mon expérience est d’ailleurs intéressante. J’avais lu, dans un magazine, un article sur cette Guru. Je m’étais alors dit : « Quelle opportunité d’avoir cette présence en France » ! J’étais, à cette époque de ma vie, très entourée par les Amérindiens et très consciente de la chance que j’avais. Je me suis rapprochée de l’organisation pour proposer mon aide en tant que bénévole. À ma grande surprise, la responsabilité de coordinatrice m’a été donnée. Les organisatrices avaient dû être très guidées dans ce choix.
Lorsque je m’approchais d’Amma, je ressentais une présence divine extraordinaire et instantanément mes larmes coulaient toutes seules. Je ressentais comme un retour à la maison, comme retrouver quelque chose que j’avais oubliée et pour laquelle j’avais un besoin, une quête immense. Donc à ce moment-là, je n’avais pas peur. En revanche, je me sentais toute petite, je pensais ne pas être à la hauteur pour me permettre de communiquer avec elle, mais aucune peur, ni d’elle, non plus de Dieu. Je ressentais son amour, le mien et la puissance infinie de l’Amour divin. J’ai toujours cette réaction de larmes lorsque je ressens l’Amour infini.
Je pense aussi aux Amérindiens que j’ai connus, les Chefs, les Hommes-médecine, j’avais cette sensation de « mais qui je suis pour recevoir tout cet amour, cette chance d’être avec eux ». J’ai eu souvent le même ressenti avec des indigènes sud-américains.
Je me pose la question aujourd’hui : « Si je rencontrais Dieu, aurais-je peur de Dieu » ? Nous le rencontrons souvent puisque sa présence divine est nous.
Cette présence divine est en chacun de nous. Ai-je peur de rencontrer d’autres personnes ? Je rapproche mon questionnement des relations hommes-femmes. Dans la relation amoureuse, nous cherchons l’amour pur, une fréquence élevée, le divin. En ai-je peur ? Serait-ce la raison pour laquelle tant d’histoires ne fonctionnent pas ?
J’ai pourtant l’impression que j’ose entrer en contact avec la partie divine de l’autre, ce qui m’oblige à être dans la même partie divine de moi. C’est le Namaste extraordinaire.
Ces moments sont tellement extatiques, à n’importe quelle occasion, sexualité, mais aussi dans la vie quotidienne, en regardant la nature, des animaux… Dans cet espace, si je peux vivre ces moments, est-ce parce que j’ai laissé tomber mes peurs, j’ai lâché prise et accepté de rencontrer Dieu ?
Je suis persuadée que la sexualité, tout comme les couchers de soleil, nous « servent » à rencontrer Dieu, être un avec ce divin merveilleux. Toutes ces expériences m’ont permis de ressentir la certitude de l’existence du divin, de l’UN. Auparavant, c’était seulement une croyance.
Quand je contemple cette question « AI-JE PEUR DE DIEU ? », je ne ressens au fond de moi aucune peur, c’est peut-être bien possible ! Et ça, c’est flippant. Comment puis-je avoir peur de Dieu et de moi-même ?
Le chemin spirituel n’est-il pas la capacité à se libérer de ses peurs, à dépasser ses croyances limitantes, à vivre la meilleure version de soi-même, à découvrir le divin en Soi, à se reconnecter, à se sentir UN. Si je vais plus loin dans mon introspection, je sens être emplie de croyances, de superstitions, de craintes. Elles ne viennent pas de mon expérience puisque j’ai de très bons ressentis lors de ces moments pendant lesquels je vis le divin. Alors, d’où vient cette peur, toute cette négativité de l’inconscient collectif, de l’éducation religieuse, de la société ? Toutes les exactions commises au nom de Dieu viendraient-elles de la peur de Dieu, peur de la Vie probablement ?
Je sens que j’ai bien envie de continuer à ouvrir ma conscience à cette question.
Et vous, que pensez-vous de tout cela ? S’il vous plaît, partagez-moi votre ressenti.
Je vous souhaite un merveilleux passage à la nouvelle année. Je me réjouis de vous retrouver en 2026 !
Marion-Catherine
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