Accepter l’abondance et remercier
On m’a souvent posé la question suivante : Est-ce que les biens matériels peuvent devenir des freins à nos élans quand on veut s’installer pour de bon sur la voie de l’illumination ?
Bien au contraire, répondais-je, car si vous y réfléchissez bien, refuser le matériel, c’est déjà se mettre des limites. « Faut pas que je sois trop riche. Faut pas que je sois trop heureux. Faut pas que je sois trop ambitieux. Faut pas que je sois trop égoïste. » Pardonnez-moi ce jeu de mots un peu facile, mais tous ces Faut passont justement des faux pas, de même que ces trop qui sont des obstacles à l’atteinte de l’illumination. Ces derniers sont d’importants générateurs de culpabilité lorsqu’on se met à recevoir plus qu’on s’attend ou qu’on croit mériter.
Selon moi, il est essentiel de tout accueillir à bras grands ouverts – et je dis bien tout – ce que la vie nous présente d’agréable ou de désagréable, puisque, souvenez-vous, rien n’est négatif ni positif. Tout a sa raison d’être. Les plus merveilleux cadeaux de la vie nous sont toujours offerts gratuitement et sans attente, c’est-à-dire qu’il n’y a jamais de prix à payer en retour.
Alors, dans ces conditions, pourquoi refuser ce qui nous revient par droit universel et absolu ? Si vous sentez la moindre culpabilité à être plus riche que la moyenne, je vais vous proposer un excellent moyen pour vous en sortir facilement, et ce moyen est la gratitude. En effet, la gratitude fait partie des plus puissants moteurs d’abondance qui soient. Remercier qui, me demanderez-vous ? Dieu, l’univers ? Non, seulement vous-mêmes pour vous être attiré cette opulence. Avez-vous déjà pensé que si l’on s’attire de la richesse, c’est qu’on s’aime suffisamment pour croire qu’on la mérite ? Et si au contraire on attire la souffrance, c’est le même principe. On croit qu’on la mérite – inconsciemment la plupart du temps – et on la créée pour corroborer nos dires.
En réalité, rien de ce qui existe n’est séparé. Le matériel et le spirituel sont reliés. Ils font un… en nous. Avez-vous remarqué que plusieurs grands maîtres de ce monde vivent dans une certaine opulence ? « Ne devraient-ils pas plutôt être pauvres ? », peuvent renchérir certains. Je ne le crois pas. Ces maîtres ont sûrement compris le principe de l’abondance, autant spirituelle que matérielle, et ils l’appliquent dans leur vie. Mais, me direz-vous, les pauvres qui leur donnent leurs biens et qui les enrichissent ne sont-ils pas exploités ? Peut-être est-ce vrai parfois, mais dans ce cas, c’est que ces disciples croient au-dedans d’eux que la pauvreté et la servitude les mèneront à Dieu. Ils ont cru aveuglément ceux qui leur ont dit qu’il fallait apprendre à donner sans recevoir, et c’est malheureusement ce qu’ils créent dans leur existence de disciple. Un jour, ils se réveilleront, mais personne ne pourra le faire à leur place.
Si vous êtes porté à donner plus qu’à recevoir, je vais vous partager un petit exercice qui aura pour effet d’améliorer votre sort et même de renverser la vapeur dans certains cas. Chaque fois que vous ferez l’aumône à quelqu’un ou à une cause humanitaire, par exemple, prenez l’habitude de vous donner à vous-mêmes au moins le même montant, que vous dépenserez ensuite à vous faire plaisir. Comprenez que la générosité devrait toujours se faire dans les deux sens. Ce n’est donc pas la richesse qui peut vous retenir vers le bas, mais l’attachement à celle-ci.
Prenez dès lors l’habitude de vous dire merci tous les soirs avant de vous endormir, de rendre grâce à votre petit enfant intérieur pour toutes les expériences, bonnes ou mauvaises, que vous vous êtes données à vivre durant la journée. Et le matin, au réveil, remerciez-vous d’avance pour tout ce que vous allez vous offrir pendant les prochaines heures.
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