Avez-vous besoin d’une sexualité féroce
Lorsque j’entends cette expression « sexualité féroce », plusieurs choses me viennent à l’esprit. Cela a une connotation d’intensité, une touche passionnelle, bestiale ou même brutale, douloureux. Ce n’est pas ici le fait d’aimer que certaines de mes relations sexuelles soient plus bestiales que d’autres mais bien d’avoir besoin qu’il en soit majoritairement ou toujours ainsi.
Comment se fait-il qu’un homme ou une femme puisse avoir BESOIN de vivre sa sexualité de façon féroce, brutale? Il peut y avoir plusieurs réponses à cela, essayons d’y voir un peu plus clair…
Un jour, un beau jeune homme d’environ 30 ans se présente devant moi pour bénéficier de mes précieux conseils. C’est un homme de belle allure avec une belle assurance et une certaine fierté. Il m’expose sa situation et me demande ce que j’en pense. Il veut savoir ce qui s’ouvre à lui dans cette « évolution ». Il m’explique que, depuis quelque temps, il a un ferme besoin de ressentir de la douleur afin de jouir. Il aime que la stimulation soit de plus en plus intense et brutale. Cette affirmation semble lui donner un sentiment de fierté et de performance accomplie.
Plus j’écoute son récit, plus je me dis qu’il n’aimera pas la réponse que je vais lui donner. À vrai dire, je me sens triste pour lui, parce que je sais que ce que je vais lui dire n’est pas du tout ce à quoi il s’attend. Je lui réponds simplement : Je suis désolée de péter ta bulle mais en fait, ce que tu juges et classes comme un haut rendement de performance sexuelle, je le classerais davantage à -3 sur une échelle de 0 à 10. Ce que j’entends de ce que tu me dis, c’est que tu es rendu maintenant tellement déconnecté de qui tu es et de tes émotions que tu as maintenant besoin de ressentir de la douleur afin de te sentir vivant. Ta carapace est rendue tellement épaisse et tes émotions, inaccessibles, que tout doit être féroce, brutal et même douloureux pour que tu les ressentes. Je suis triste pour toi.
Nul besoin de vous dire qu’il était déçu de ma réponse, il croyait que je vanterais ses exploits sexuels, au lieu de cela, je l’ai ramené à lui-même.
Avoir besoin que la sexualité soit féroce au point que la douceur et la sensualité deviennent des stimulations intolérables, insatisfaisantes ou ennuyeuses est une situation problématique que l’on rencontre souvent aujourd’hui. Certaines personnes vont jusqu’à juger les jeux sensuels ou la sexualité sacrée, les qualifiant de stupides et de ridicules. Qu’eux ont besoin de VRAI sexe, pas de ces niaiseries.
Il va sans dire que la pornographie y est pour quelque chose, mais elle n’est pas la seule. L’égo, le besoin de performance, d’être ce que l’on caractérise de bon(ne) amant (e) joue également son rôle mais le premier facteur est principalement le fait d’être coupé(e) de son senti et de ses émotions. Avec le temps, il en faudra encore plus, ce ne sera jamais satisfaisant, sauf pour l’égo et le corps finira par s’en lasser et ne réagira plus. À trop le brusquer, le corps se referme et se désensibilise afin de se protéger de cette agression.
C’est d’ailleurs une bonne question à se poser : Pourquoi est-ce que j’ai besoin d’agresser mon corps? Est-ce parce qu’il a déjà été agressé et que cela est devenu la seule façon pour moi de vivre ma sexualité sans toucher à ma blessure d’abus? Il y a divers types d’abus. Je ne parle pas nécessairement ici d’agression sexuelle et d’inceste. Cela peut être simplement le fait que je ne respecte pas mes besoins, autant émotionnels que physiques.
J’ai connu une femme qui, pour plaire et se faire aimer, n’arrivait pas à dire non aux avances des hommes, même si cela ne lui plaisait pas. Elle se sentait responsable d’avoir excité l’homme et croyait ainsi devoir répondre à la satisfaction de ses avances. Inconsciemment, à force de ne pas respecter ses propres besoins, elle avait besoin que les rapports deviennent plus féroces, rapides. Alors, elle se sentait vivre et devenir importante pour l’autre, du moins un court instant, même si ce n’était pas nécessairement le cas en réalité.
Comment guérir d’une sexualité féroce?
Pour qu’un changement soit possible, il faut d’abord en prendre conscience. Vous devez vouloir que les choses changent et surtout vous accorder plus d’importance, de respect et d’amour. Vous devez être prêt(e) à laisser vivre les émotions qui s’activeront en vous. Il est inutile d’en avoir peur. Ce n’est que de l’énergie qui demande à circuler. Vous n’êtes pas votre passé. Vous êtes vous-même, une personne avec des expériences du passé. Ces expériences servent de référence afin de décider de ce qui vous convient ou pas. Il est important de faire la distinction entre ce que j’ai vécu et qui je suis vraiment.
Vous devez également prendre conscience de vos croyances et préjugés. Ce que vous croyez n’est pas LA réalité mais VOTRE réalité à la suite des expériences que vous avez vécues et les conclusions que vous en avez tirées. En changeant votre perception de ces expériences aujourd’hui, vous pourrez également changer l’expérience et tirer d’autres conclusions afin de modifier vos croyances limitatives.
Pourquoi ne pas simplement essayer?
Ralentir, mettre de la douceur et de la conscience dans vos gestes et perceptions peut devenir la plus fantastique des expériences sexuelles si vous vous autorisez à la vivre. Prenez le temps de vous relaxer, de respirer profondément, d’être en état de confiance avec votre partenaire sexuel, de vous laisser aller, de lâcher prise sur le contrôle et de simplement apprécier la sensation de ce qui est.
Un de mes programmes est entièrement consacré à ce genre d’expériences sensorielles et sexuelles « Monter au 7e ciel ». Je vous invite via divers exercices à vivre et prendre conscience de vos sens et de votre plaisir en découvrant vos perceptions, votre réceptivité, votre écoute, le respect du rythme et bien plus… On revisite les bases et les 7 accès au plaisir. Vous pouvez ainsi faire diverses prises de conscience, refaire l’expérience et modifier vos croyances.
Vous méritez ce qu’il y a de mieux pour vous, reste à décider de vous l’accorder!
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