Entre l’ombre et la lumière
«La ligne qui sépare bien et mal traverse le cœur même de chaque humain. Et qui consentirait à détruire une partie de son propre cœur?»
Alexandre Solzhenitsyn
Qui ne connaît la célèbre inscription de Socrate gravée dans la pierre antique : «Connais-toi toi-même»? Cet aphorisme est considéré comme l’une des plus grandes vérités universelles. Se connaître soi-même exige de plonger son regard à l’intérieur de soi. Que découvrons-nous alors? Un monde d’une richesse étonnante, mais en même temps un lieu de conflits où s’affrontent des forces contraires, ce qui fait que notre paysage intime oscille constamment entre l’ombre et la lumière. Chaque côté lumineux a son ombre.
Qu’est-ce que l’ombre? L’ombre traduit cette réalité que l’être humain est le jouet de forces inconscientes et aveugles, dominé par des dynamiques de ténèbres qui agissent comme des vents contraires à son idéal.
C’est Jung qui, le premier, a imaginé le concept d’ombre. Ce concept a été repris par la suite par nombre de penseurs. Freud comparait le ça (l’inconscient pulsionnel) à une «marmite pleine d’émotions bouillonnantes». Bien avant lui, Pascal constatait que la raison et les passions se livrent une «guerre intestine». Extérieurement, l’être humain présente une image unifiée de lui-même, mais intérieurement il souffre d’une dissonance, d’une sorte de rupture de l’être. Une double attirance le sollicite constamment vers l’ordre et le chaos, si bien que chaque côté lumineux traîne derrière lui son ombre.
Toutes les philosophies, toutes les sagesses, toutes les œuvres littéraires du monde évoquent de diverses façons cette thématique universelle de la dualité, ce que Jung appelle la structure bipolaire de l’être humain, où se retrouvent tour à tour amour/haine, discipline/indiscipline, confiance/peur, création/destruction. Cette bipolarité existe également au niveau de l’espèce humaine, où à côté des plus beaux idéaux d’entraide et de fraternité universelle, se retrouvent des façons de s’autodétruire : le surarmement nucléaire et la détérioration de l’environnement.
Ce qui fait dire à Jacques Attali que le monde semble obéir au principe de l’amplitude oscillante : l’homme va aussi loin dans le mal qu’il va loin dans le bien. Certes, l’être humain est tiraillé entre le bien et le mal, mais le plus pernicieux c’est que le «mal» a souvent plus de poids que le bien.
Jean-Paul Simard
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