J’ai le cœur à la fête !
Les occasions de fêter ne manquent pas dans la vie. Outre les grandes fêtes du calendrier, il y a tous les anniversaires de naissance et toutes ces nombreuses fêtes, que je ne nomme pas, et qui témoignent d’événements importants et heureux dans notre monde.
Mais il y a plus. Fêter déborde largement le cadre des événements qui invitent à la réjouissance. Pour peu que nous ouvrions notre cœur à la dimension festive de la vie, la fête peut transcender toute l’existence.
Le sens de la fête
Toute fête, avec ses réjouissances, contribue à équilibrer les moments moins attrayants de notre parcours terrestre. La fête nous rappelle qu’il n’y a pas que de la misère. Il y a aussi des gratifications. Je pense à tous ces petits actes de gentillesse et de générosité dont nous sommes témoins quotidiennement. Je pense aussi à toutes ces perles de joie et de bonheur cueillies au bon moment. Le sens de la fête, c’est de célébrer la vie aussi pleinement et largement que nous le pouvons. Rien au monde ne doit nous faire renoncer à la joie de vivre, aux bénédictions de la vie et au bonheur d’exister.
Dans les moments difficiles ou inquiétants, aux heures les plus sombres, dans les épreuves, la fête nous aide à soutenir le cœur et donne la conviction que le meilleur de la vie peut être atteint. Là-dessus, j’aime bien le point de vue du philosophe Edgar Morin pour qui « le véritable but de l’existence est la poésie de la vie, de vivre dans l’exaltation de soi, dans l’exaltation de l’amitié, de la communauté, de la fête ». J’ajouterais aussi dans la capacité de dépasser la banalité de l’existence, d’enjoliver l’ordinaire de la vie.
Pour fêter, il suffit de se laisser émerveiller par toutes les petites choses qui nous entourent. Savourer un bon petit plat, sentir la fraîcheur de l’eau sur sa peau en se lavant, admirer une fleur, la beauté d’un paysage, le vent, les oiseaux, la lumière, écouter le chant d’un ruisseau, contempler l’immensité de l’espace les yeux tournés vers ce vide infini qui débouche sur les espaces sidéraux, s’abandonner au mystère d’une nuit étoilée, ce qui faisait dire à Jules Renard « Il y a de la lumière ce soir chez Dieu ». Ou encore chantonner une belle chanson, rendre service à quelqu’un, bénir au lieu de maudire, sourire le plus souvent possible, oublier l’une de ses peurs, etc. On ne tarde pas à expérimenter combien ces petits gestes font du bien et disposent le cœur à la fête.
La joie pure d’exister
Fêter, c’est aussi savourer la joie pure d’exister. Savourer la vie, à l’instar de Montaigne qui écrit dans ses Essais : « C’est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. »
Avez-vous déjà pris conscience du don de la vie? Dans tout ce qui a été créé, rien ne surpasse la vie. La vie est le chef-d’œuvre de la Création. Il va de soi que célébrer cette vie en reconnaissant qu’elle est un don du Créateur constitue l’une des plus belles façons d’expérimenter la fête. Prendre conscience de la chance d’être en vie et savourer en même temps les multiples propositions de bonheur que nous offrent nos journées. Entretenir la vision d’une vie belle, n’est-ce pas la meilleure façon de fêter?
C’est ce que j’appelle avoir le sens de la fête. Ce sens nous fait croire que fêter n’exige pas des idées de grandeur ou des événements exceptionnels. Fêter n’est pas une forme luxueuse de l’existence, mais bien davantage une sorte d’attente qui nous rend disponibles aux charmes de la vie et dispose notre cœur à la fête.
Jean-Paul Simard
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