« JUST DO IT »

JUST DO IT !  Trois mots qui permettront que vos rêves les plus fous se réalisent…  Trois mots qui, à cause de l’énergie qui s’en dégage, transformeront vos aspirations en réalisations…  Trois mots qui font toute la différence entre les éternels rêveurs et les gens d’action qui n’aiment pas les projets mis trop longtemps en veilleuse !

JUST DO IT !  Ce slogan, savamment récupéré par une entreprise manufacturant des vêtements sportifs, pourrait être traduit, assez maladroitement j’en conviens, par « Passe à l’action maintenant ! »

J’ai plusieurs fois participé à des Salons du livre.  Vous ne pouvez imaginer le nombre de personnes qui sont venues me rencontrer pour me dire, sur un ton presque confidentiel, qu’elles allaient, elles aussi, écrire un livre un jour, mais que le temps n’était pas encore venu…  D’autres m’ont avoué candidement qu’elles possédaient au fond de leurs tiroirs un manuscrit qu’elles allaient éventuellement mettre au propre et faire éditer…  Des projets fort louables, certes, mais de belles idées qui resteront lettre morte si aucune action concrète n’est entreprise en ce sens.

À ces gens qui, pour la plupart, prenaient apparemment plaisir à se bercer de douces illusions, je me contentais de répéter ces trois mots magiques : Just do it.  Puis, je les regardais s’éloigner d‘un air pensif.  Certains repartaient gonflés à bloc, remplis de bonnes intentions qui allaient, hélas, les quitter au prochain kiosque.  D’autres étaient convaincus qu’ils allaient passer à l’action… un jour…

Je suis sûr que, parmi ces écrivains en herbe, tous bien intentionnés – il serait mal venu pour moi de les juger – la grande majorité ont remis aux calendes grecques leurs ambitieux projets.  Par contre, je sais que deux ou trois d’entre eux ont eu le courage de suivre mon conseil et qu’ils ont effectivement publié un livre au cours de l’année suivante.  À ma grande surprise, l’un de ceux-là s’est même retrouvé, un an plus tard, à mes côtés, dans un Salon du livre, à dédicacer ses propres bouquins. Quant aux autres, ils attendent probablement encore d’être prêts…  J’avoue être moi-même passé par cette étape du je-le-ferai-quand-je-serai-prêt ; c’est d’ailleurs pourquoi je peux vous en parler si candidement aujourd’hui.  Mais je me suis rendu compte que cette attitude dont je me gargarisais pour me donner bonne conscience était l’excuse idéale pour ne rien faire.

Je me revois encore, il y a de cela plusieurs années, j’attendais impatiemment que mon premier manuscrit trouve preneur chez un éditeur, ce qui m’aurait enfin ouvert toutes grandes les portes afin de réaliser mon rêve le plus cher : devenir conférencier. Des mois avaient passé depuis que j’avais envoyé mon premier manuscrit intitulé Sur la voie de la sagesse.  Mais hélas! La réponse de l’éditeur tardait à venir. J’avais donc une excellente raison – que je n’aurais jamais avouée à ce moment-là, car je l’ignorais – de raconter à qui voulait l’entendre que je ne pouvais donner de conférences parce que j’étais inconnu.

« Lorsque mon livre sera édité, ça se fera tout seul », scandais-je avec espoir.  Illusion !  Quel beau motif j’étais en train de me forger, n’est-ce pas, pour m’éviter d’agir !  Je m’en rends compte aujourd’hui.

Puis un jour, Claudette, une de mes amies clairvoyantes (qui, en plus, voit très clair), me fit remarquer que l’écrivain qui sommeillait en moi était dans l’attente que le conférencier agisse ; tandis que le conférencier, de son côté, attendait que l’écrivain passe à l’action et fasse les premiers pas.  Le beau dilemme que j’avais à affronter : les deux facettes de moi-même qui criaient à l’autre Just do it.  J’ai compris ce jour-là que mes deux projets devaient avancer ensemble, main dans la main. Mon amie me suggéra de ne pas perdre un instant et de faire immédiatement les actions nécessaires pour qu’ils se réalisent simultanément, ce que je fis illico.

La semaine suivante, avec les moyens du bord évidemment, j’organisai ma première conférence dans mon patelin. Ce fut un franc succès.  Les gens furent tellement satisfaits qu’ils en oublièrent, pour la plupart, de me laisser un peu d’argent pour m’aider à assumer les frais de location de la salle et le coût des breuvages que j’avais offerts durant la pause.  Mais peu importe, je m’étais payé une petite folie qui me faisait entrer de plain-pied dans le métier que j’avais toujours rêvé d’exercer et où je continue toujours d’œuvrer.

Quelques jours après cette conférence improvisée, l’éditeur que j’avais contacté accepta de publier mon ouvrage, et c’est à partir de ce moment-là que tout a basculé en moi.  La peur m’a envahi, car je m’étais aperçu que je n’étais peut-être pas prêt à assumer les conséquences liées à une nouvelle carrière. Mais je n’avais plus le choix ; j’avais agi, et c’est en agissant qu’on devient prêt…

Vous qui avez mis en veilleuse un projet qui fait pourtant WOW en-dedans de vous. Un projet qui servira peut-être éventuellement à occuper vos vieux jours. Une idée que vous mettrez en marche lorsque vous aurez reçu la bénédiction céleste ou la somme d’argent que vous gagnerez probablement à la loterie en signe d’approbation divine. Vous qui attendez un message de l’univers pour agir, eh bien laissez-moi être aujourd’hui ce messager, celui qui vous dit haut et fort:  « Ne perdez plus un seul instant. JUST DO IT ! »  Il n’en tient qu’à vous que vos rêves deviennent réalité. Et si c’était la peur que ça marche qui vous retenait dans l’inaction ?  Avez-vous déjà pensé à cela ?

Il y a en chacun de nous deux parties, l’une féminine et l’autre, masculine. La première (le yin) reçoit par l’intuition les messages de l’âme; elle accueille les rêves qui sont l’embryon de toute réalisation.  La deuxième (le yang) nous incite à passer à l’action, à matérialiser l’idée reçue par notre partie féminine  (intuitive).  C’est le mariage de ces deux facettes de notre personnalité qui fera de nous une personne équilibrée.

 

André Harvey

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