La Bourse ou la Vie ?
On dit souvent à la blague que ce sont les courtiers qui s’enrichissent à la bourse… J’ai lu, il y a plusieurs années, l’analogie suivante : Prenez 100 pièces de monnaie identiques et faites 2 piles avec elles. Ajouter 2 personnes ayant chacune une pile devant elle. Demandez-leur de jouer à pile ou face. Vous conviendrez avec moi que cela risque d’être très long avant qu’il y ait un gagnant.
Continuons l’analogie pour démontrer que la personne qui a beaucoup de ressources financières devrait jouer plus longtemps. Par exemple, une personne qui aurait 10 pièces tandis que l’autre en aurait 90.
Ajoutons un élément de plus. Si à chaque fois qu’on fait une transaction (faire tourner une pièce pour savoir si le résultat sera pile ou face…), un courtier prélevait 1 pièce pour le gagnant et 1 pièce pour le perdant (on comprendra ici les frais de courtage pour l’acheteur et le vendeur). Qui gagnera la course?
Si vous comprenez bien l’analogie, quand on joue à la bourse, il est préférable d’être dans une tendance qui nous favorise. Cette tendance doit nous favoriser au point de gagner plus que le prix de la commission du courtier.
Maintenant, prenez un graphique boursier et demandez à un enfant de 10 ans si la tendance va vers le haut ou vers le bas. Il pourra vous répondre en moins de deux. Pourquoi ne sommes-nous pas capables de faire la même chose? Est-ce possible de prendre un peu de recul et de mettre à profit ce simple phénomène?
Pourquoi aller contre le sens du courant? Contre le sens du marché, contre celui d’un secteur…
Imaginez si en plus nous additionnons les moyennes mobiles sur les graphes ainsi que des lignes de support et de résistance… Avec une stratégie bien définie sur papier, nous serions en voiture pour battre le marché! Le but de cet article n’est pas de vous donner tout le dictionnaire de l’investissement boursier. Car, soyez-en certains, celui-ci représente plusieurs pages…
Pas si vite, il me serait facile de vous écrire noir sur blanc une stratégie simple et prouvée, mais il y a un mais… La stratégie est comme la pointe de l’iceberg ! Sous la surface de l’eau, il y a le plus important de tout : nos émotions.
Prenons un exemple pour mieux comprendre. Imaginons une entreprise ABC. Cette entreprise met en vente 1 million d’actions à 10$ chacune. Cette émission d’actions faite, le prix variera selon l’offre et la demande. Certaines personnes penseront que le prix va augmenter pour les raisons xyz. D’autres personnes penseront que le prix baissera pour les raisons abc.
Sur le marché, les gens qui possèdent des actions voudront vendre à 10,01$ et de futurs acheteurs voudront acheter des actions à 9,99$. Tant qu’un camp ou l’autre ne fera pas un pas vers l’autre, il n’y aura pas de transaction. Une nouvelle information arrive aux oreilles des investisseurs. Si elle est bonne, les acheteurs voudront acheter les actions à 10,01$. Une fois qu’une transaction sera passée, l’équilibre de l’offre et de la demande se refera. Les vendeurs, voyant que les acheteurs sont prêts à payer 10,01$, demanderont maintenant 10,02$. Si l’information est assez bonne pour que les investisseurs pensent que l’action va encore monter, ils seront prêts à payer 10,02$, et ainsi de suite.
Que font les émotions là-dedans? Imaginez : vous avez des actions de l’entreprise ABC à 10$. Vous voyez le prix monter. Quand prendrez-vous des profits ou vendrez-vous toutes vos actions? Croyez-vous que le prix d’une action peut monter éternellement? Il peut arriver qu’une action soit en tendance haussière sur une très grande période…
L’appât du gain voudra que vous ne vendiez jamais car une action qui monte depuis un certain temps ne peut faire autrement que de se reposer un peu, quitte à descendre un peu pour mieux rebondir. On voit beaucoup d’espoir dans cette pensée! Comme le dit si bien une personne que je respecte beaucoup dans le domaine de l’investissement boursier : « Une tendance reste une tendance tant qu’elle n’est pas brisée. »
La peur de perdre fait en sorte que si le prix de l’action tombe à 7$, on se dit : elle valait 10$, elle va sûrement y retourner. Vous connaissez peut-être la théorie qui veut que l’on achète des actions à la baisse pour en posséder plus quand le prix remontera. Le hic est de savoir quand elle remontera, et surtout est-ce qu’elle va remonter ou continuer de descendre?
Dans cette dernière émotion, on peut parler aussi de son ego : «Je me suis trompé ; je ne veux pas admettre mon erreur ; je vais attendre, le prix va sûrement revenir à celui que j’ai acheté…» Une phrase lue il y a longtemps disait : «Une grosse perte commence par une petite perte ! ». Sachez en prendre parti…
Tout ceci pour dire qu’une stratégie qui a fait ses preuves vaut de l’or, mais que si on la met entre des mains non disciplinées, il faut prévoir un désastre.
Pour mieux comprendre cette dernière phrase, voici une petite analogie. Que vous me donniez un pinceau de 1$ ou de 100$, je ferai le même petit bonhomme allumette. Un grand artiste de la toile fera une merveille peu importe le pinceau. Tout ceci pour dire que peu importe que vous ayez une stratégie gagnante entre les mains, vous devrez aussi ÊTRE un bon investisseur dans vos tripes…
Alors, « La Bourse… ou la vie? » Pourquoi ne pas prendre une partie de sa vie pour apprendre à investir à la bourse?
Votre expert financier
Frédéric Huion, B.A.A.
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