La cinquantaine (49-59 ans) (2ème partie)

La cinquantaine (49-59 ans) (2ème partie)

 – En début de chapitre, vous avez parlé de bascule. Pour beaucoup de gens, cette bascule correspond à une forme de déclin et non pas à une renaissance. Comment, à partir de cette exploration du début de la cinquantaine, peut-on changer cette perspective?

– Cela se fait dans la deuxième partie de la cinquantaine, lorsque les Êtres ont mieux découvert qui ils étaient. Souvent, la première phase de leur vie est utilisée pour inscrire leurs assises, leur sécurité. Dans une perspective spirituelle, nous vous avons dit « La première phase permet à l’Être de découvrir qui il est et quel est ce monde dans lequel il évolue ». Toutefois, la majorité d’entre eux sont plutôt à sécuriser leur vie pour « assurer leur vieux jours », comme vous dites. Cela ne leur permet pas vraiment d’être, de s’exprimer et de se déployer dans ce qu’ils sont.

Alors, la deuxième phase qui, spirituellement, est une intensification de ce déploiement sur une base de sagesse, de compréhension de la vie, de leur environnement et d’eux-mêmes, devient une phase d’émergence pour plusieurs Êtres. Après être allés, dans la première demie de la cinquantaine, vers la retrouvaille de qui ils sont, après avoir permis des bifurcations de leurs activités, la deuxième demie de la cinquantaine devient un parcours de reconstruction de leur vie, et non pas de préparation à la fin. Il n’y a aucun Être qui prendra plaisir à préparer la fin! Tous les Êtres veulent préparer la continuation. Cette perspective est beaucoup plus intéressante, plus réjouissante. La continuation d’une vie active avec des activités qui résonnent davantage, qui sont plus vibrantes.

Dans vos sociétés actuelles, les humains auront la possibilité, par une plus grande conscience et des connaissances plus vastes sur la santé et le corps, de prolonger leur vie. Bientôt, les Êtres pourront vivre facilement 100 années en santé. Alors, lorsqu’ils sont dans la cinquantaine, ce n’est que la demie d’une vie, n’est-il point?

 – Est-ce que ça veut dire qu’il sera possible de ralentir le vieillissement du corps? Parce que présentement, on vit jusqu’à 100 ans, mais souvent, on est vieux de 70 à 100 ans!

– Bien sûr! Présentement, il y a un vieillissement du corps causé par les états émotionnels des Êtres. Leurs états sont le reflet de leur relation avec eux-mêmes et avec la vie, et ils sont les véritables sources du vieillissement prématuré. Combinés au stress, une nourriture incomplète, des comportements qui ne sont pas sains et un manque d’exercice, les Êtres sont souvent dans une détérioration physique entre 70 et 100 ans. De façon simple, l’Être se nourrit mal, bouge mal et ne respecte pas son corps parce qu’il le connaît mal. Avec une respiration beaucoup plus naturelle, une alimentation et une nourriture émotionnelle et mentale plus saines, une meilleure compréhension du corps pour favoriser sa souplesse et son tonus, l’Être va vivre en santé beaucoup plus longtemps. Il apprendra aussi, à partir de ses capacités énergétiques, à activer la régénérescence des cellules.

Il faut comprendre que les cellules s’usent et qu’elles se reproduisent. Le processus de vieillissement signifie que la détérioration, la dégénérescence cellulaire, se déroule à un rythme plus élevé que la régénérescence. Vous pouvez tout de même observer aujourd’hui que les êtres, dans vos sociétés, sont déjà beaucoup plus souples et forts plus longtemps qu’il y a 50 ou 100 ans, n’est-il point?

– Tout à fait.

– Actuellement, vous entrez dans une période de conscientisation. Dans les années à venir, les Êtres humains réapprendront à respirer, à se nourrir, à bouger et à respecter le corps. Ils réapprendront aussi à retrouver ce qui les anime, ce qui les fait vibrer, ce qui fait en sorte qu’ils sont en vie. Ils vont diminuer le stress, qui est un agent important de contraction et de vieillissement, de telle sorte qu’ils seront en santé plus longtemps, et ainsi, il y aura de moins en moins d’Êtres en difficulté due au vieillissement durant cette deuxième phase de vie.

– C’est plutôt encourageant.

– Bien sûr que cela est encourageant, mais il y a tout de même une prolifération des maladies.

 – Vous voulez dire dans la période actuelle?

– Certes, et les maladies affectent les Êtres parce que leurs systèmes immunitaires ne sont pas suffisamment forts. Les systèmes immunitaires peuvent se renforcer par une santé émotionnelle, mentale et spirituelle adéquate. Actuellement, malgré les apparences, il y a dans vos sociétés une ouverture de conscience. Cela se manifeste par une envie beaucoup plus nette et claire d’apprécier la vie, de s’en réjouir, de bénéficier de tout ce qui est offert de naturel. Il y a un retour à ce qui est simple, naturel, sain. Et cela va vous permettre de vivre plus longuement et plus en santé.

Bien sûr, dans la transition qui correspond à la période de transformation, vous vivez presque l’opposé. Les Êtres se sont investis avec beaucoup d’intensité dans leur travail, et ils ont été de façon très importante dans une recherche de performance et de productivité pour être reconnus socialement et pour pouvoir sécuriser leurs assises. Mais le monde se transforme. Les Êtres vont pouvoir travailler beaucoup plus longuement, c’est-à-dire bien au-delà de ce que vous nommez l’âge de la retraite, mais avec moins d’intensité et de stress. Dans des conditions où il y a moins de recherches de performance, ils n’auront plus à délaisser leur travail dans la cinquantaine ou la soixantaine. Bientôt, et vous allez le voir dans ce siècle, ils vont délaisser leur travail vers les âges de 70 ou 80 ans, parce qu’ils seront mieux dans leur corps, mieux dans leur cœur, mieux dans leur tête.

Alors, la cinquantaine est une période pour retrouver ce qui fait sens, retrouver leurs dons, et faire en sorte que la deuxième moitié de la cinquantaine soit une période de reconstruction de leur vie en fonction de ce qui fait sens.

Vous nous suivez bien?

– Oui. Mais il y a une tendance lourde dans nos sociétés pour promouvoir la retraite à 55 ans. Comment rendre le travail attirant jusqu’à 80 ans?

– Bon, il faut comprendre deux choses. D’abord, notre propos tient compte du fait que vos sociétés vont délaisser progressivement l’intensité du travail dans la recherche de performance, ce qui crée les tensions, les douleurs, les inconforts et les maladies, psychiques et physiques. Il y a tant de souffrance sur cette Terre que les Êtres vont en venir à comprendre que c’est toute cette recherche de performance pour la sécurité des uns, pour le profit des autres, qui altère leur qualité de vie. Donc, des changements vont s’opérer.

Ainsi, le travail deviendra progressivement de plus en plus une façon de déployer ses talents, plutôt qu’une charge, un devoir, un mal nécessaire. Tout notre propos invite les Êtres à ce que leur travail soit une activité centrale qui corresponde au déploiement de leurs talents, donc qu’ils en retirent une joie, et non pas que ce soit un mal nécessaire dont ils ont hâte de se départir.

– Et d’autre part?

– D’autre part, comme tout cela se fait progressivement et si vos lecteurs voient cette période comme un délaissement de ce travail, nous suggérons qu’ils n’envisagent pas une retraite dans le sens d’arrêter d’être actif et créatif en fonction de leurs dons et leurs talents. Parce qu’arrêter d’être actif signifie arrêter le mouvement, cela signifie aussi créer la contraction, l’alourdissement, le vieillissement et la destruction.

Alors, nous proposons que ce soit là une période de transformation. Que les Êtres utilisent cette période d’abord pour s’assurer de respecter ce qu’ils sont en essence, non seulement dans leur travail, mais aussi dans leur organisation de vie de telle sorte qu’à la mi-cinquantaine, ils puissent commencer à mettre en place ce qui leur correspond vraiment. Vous vous rappelez lorsque nous vous disions « la fin de la vingtaine est associée à un grand mouvement énergétique qui provoque une dévalorisation, une déstructuration de votre vie »?

– Oui.

-Eh bien, entendez ceci. Dans la deuxième moitié de la cinquantaine, le même mouvement est provoqué. Il y a une autre intensification d’énergie qui vient provoquer un retour sur les valeurs et les structures. Se prépare ensuite une grande période où l’Être va poser un regard très critique sur sa vie, ses structures, ses valeurs. Il doit pour choisir à nouveau, comme il l’a peut-être fait à la fin de la vingtaine, re-choisir quelles sont ses valeurs, quelles sont ses structures et ce qu’il veut mettre en place qui lui ressemble.

– D’accord, mais il y a une petite confusion pour moi. Si, au début de la cinquantaine, il y a cette crise associée à une renaissance, pourquoi y aurait-il une restructuration après?

-Il y a deux épisodes distincts que certains vivront comme des crises, chère Âme.

– Ah, deux crises dans la cinquantaine. Fabuleux!

– Cela est intéressant, n’est-il point?

– Un peu essoufflant surtout, non? Sont-elles semblables?

– Non, sinon, ce serait une reproduction. Il y a la crise de la fin de la quarantaine. Rappelez-vous, nous disons toujours « les fins de dizaines ». Fin de la quarantaine, il y a une crise qui amène l’Être à vouloir aller vers une compréhension de lui-même. Il est bousculé. Il a beaucoup moins envie de tout ce qu’il a créé dans sa vie, s’il ne s’est pas réassocié à lui-même durant la quarantaine. S’il s’est réassocié à lui-même, il voudra vraiment intensifier son déploiement. Mais dans votre réalité, la majorité des Êtres vont vivre une crise qui est associée à une surcharge.

– Et par l’usure aussi?

– L’usure, certes, alors que d’autres vont même ressentir une forme de vide, parce qu’ils se sont beaucoup déployés. Plusieurs ont senti qu’ils ont fait ce qu’ils avaient à faire. Il y a donc une crise, un passage qui invite à une renaissance. Là, les Êtres vont utiliser plusieurs années pour aller retrouver qui ils sont, ce qui les anime, ce qui les fait vibrer, ce qui fait sens. Nous l’avons dit : Allez diversifier vos activités, vous nourrir de différentes choses pour ensuite choisir une direction. Et souvent, à la mi-cinquantaine, ils vont mettre en place différentes activités plus ciblées.

Puis, vers la fin de la cinquantaine, une nouvelle crise. C’est fascinant! Les Êtres vont remettre en question une partie de ce qu’ils ont inscrit depuis le début de cette dizaine.

– C’est décourageant, il me semble! Est-ce que ça veut dire qu’on recommence à zéro?

– Non point! C’est évolutif, chère Âme. Pourquoi? Simplement parce que plusieurs ont vécu toute une turbulence dans cette période, et ils n’ont souvent que pansé leurs blessures dans l’illusion de transformation. Nous vous faisons une analogie. Imaginons que, pendant 50 ans, vous utilisez toujours la même garde-robe, des vêtements qui correspondent à tout ce que vous avez à être et à faire. Puis, à cette étape de la fin de la quarantaine, il y a une fatigue, un épuisement, et vous vous rendez compte que, cette garde-robe, ce n’est pas vous. Vous l’avez utilisée pour jouer votre rôle, mais elle ne vous convient pas. Vous ne l’aimez pas vraiment. Alors, vous vous rendez compte que vous ne savez plus ce que vous aimez. « Cela fait 30 ans que j’utilisais les mêmes types de vêtements, les mêmes couleurs ».

– Un renouvellement s’impose?

– Il faut d’abord que vous compreniez qu’il y a vraiment un malaise plus profond, même dans notre analogie qui semble naïve et superficielle. D’une part, vous vous rendez compte que vous n’aimez pas ou plus du tout ce qui constitue votre garde-robe. D’autre part, vous constatez que vous ne savez pas ce que vous aimez. Il y a là une crise importante, majeure. Vous ne vous y retrouvez plus. Vous ne savez plus dans quelle direction aller et vous pouvez en être désemparé. Par contre, vous savez que vous voulez vous respecter profondément, vous ne savez plus comment, alors vous portez les mêmes vêtements en attendant. Vous les portez, mais vous avez un malaise parce que vous ne les aimez plus, mais vous ne savez plus ce que vous aimez. Cela ne se résout pas en un jour, chère Âme, même dans l’exemple naïf.

Au début de la cinquantaine, plusieurs êtres sont désemparés et vont tenter d’oublier cela, et continuer à porter la même garde-robe. Certains vont aller vers des compensations, encore une fois, et d’autres, désemparés, vont s’alourdir. Nous disons aux Êtres : Prenez le temps d’aller explorer quelles sont les différentes opportunités et quelles sont les différentes couleurs, les différents modèles. Mais les Êtres ne se connaissent pas du jour au lendemain. Malgré notre avis, ils vont aller vers de nouvelles couleurs, des nouveaux vêtements, et ils vont constituer une nouvelle garde-robe. Puis, vers la mi-cinquantaine, ils auront l’impression qu’ils savent ce qu’ils aiment, que la nouvelle garde-robe est choisie. Mais durant tout ce parcours, il y a des éléments qui sont vrais et d’autres qui ont été influencés.

Lorsque vous ne savez plus où aller, bien sûr que vous êtes influencé par les autres. Vous avez l’impression que c’est ce nouveau-là que vous aimez, parce que vous avez vu des Êtres le porter, c’est la mode, c’est ceci ou cela. Donc, vous reconstituez votre garde-robe et vous avez l’impression que vous vous êtes retrouvé. Vous êtes heureux, vous avez trouvé une nouvelle direction, mais à un moment, il y a une nouvelle intensité, un nouvel élan qui se présente en vous. Vous vous rendez compte que parmi vos choix, il y a des couleurs que vous n’aimez pas. Vous vous êtes fait influencer. Il y a des Êtres qui vous ont dit que « Cela vous allait très bien ». Il y a  aussi des couleurs que vous avez vues chez certains autres, cela leur allait très bien, et vous vous êtes dit « Je vais porter cela », mais cela ne vous va pas tellement bien et vous souhaitez encore un renouveau.

Vous vous êtes fait influencer. Rappelez-vous, fin de la vingtaine, vous vous êtes rendu compte qu’une grande partie de ce qui compose votre vie était influencé par l’extérieur et par vos mémoires aussi. Il en est de même à la fin de la cinquantaine. Vous vous rendez compte que vous avez voulu renaître, vous avez voulu délaisser la garde-robe qui appartenait à des activités du passé. C’est une nouvelle vie que vous vouliez entreprendre, vous avez vécu plusieurs influences et, là, il est temps de faire un tri.

– Ah, c’est ça, la restructuration? On ne jette pas tout quand même?

– Mais non, vous ne jetez pas tout, mais vous vous rendez compte que « Tiens, là, il y a beaucoup d’influences de l’extérieur, il y a beaucoup de ceci, il y a beaucoup de cela ».

Maintenant, vous comprenez que ce n’est pas d’une garde-robe physique, mais d’une garde-robe plus subtile dont nous vous entretenons. C’est associé à ce que vous êtes, ce que vous faites, et des connaissances que vous avez acquises, dont plusieurs connaissances spirituelles et psychologiques. Vous vous êtes laissé influencer. Mais qu’est-ce que la nouvelle vie, maintenant? Quelles sont les nouvelles valeurs? Et vous vous retrouvez, vers les âges de 57 ans, 58 ans, en vous disant « Mais attention, j’ai suivi différents courants, j’ai inscrit différentes connaissances, je les ai portées comme si elles étaient réellement en moi, et là, il y a un élan intérieur qui me dit de faire la part des choses. De tout ce renouveau que j’ai inscrit, il y a des éléments qui ne me conviennent pas, qui ne me font pas vibrer. »

Il y a une épuration, comme à la fin de la vingtaine. À la fin de la vingtaine, on ne vous disait pas « Jetez tout ». On vous dit « Attention, c’est un moment d’épuration, un nettoyage. Il y a des éléments à nettoyer. » Vous alliez revoir vos parents, notamment, pour leur dire « Là, il y a certaines influences que je n’apprécie plus ».

Ici, il en est de même. Depuis le début de la cinquantaine, fin de la quarantaine, vous avez de nouvelles influences, de nouvelles connaissances que vous avez voulu intégrer, et vous vous rendez compte que cela ne convient pas, que ce n’est pas vous. C’est un moment extraordinaire. C’est une énergie intérieure de feu. Certains Êtres, qui ne comprennent pas, se sentent abattus. Ils se disent « Voilà, j’ai tout renouvelé et, à nouveau, je ne me sens pas confortable ». Lorsque les Êtres comprennent, ils se disent plutôt « Bon, j’ai tout renouvelé. Maintenant, faisons un tri ». Et « tri » est une façon un peu vulgarisée de dire les choses, mais très claire aussi, n’est-il point?

– On voit l’image.

– « Je fais le tri dans ces nouvelles connaissances, ces nouvelles visions, orientations, ces nouvelles activités. De tout cela, je choisis les valeurs et les formes qui me conviennent ». À partir de cela, vous recréez une vie.

(Fin du texte au prochain numéro)

Tiré de Tout se joue à chaque instant, Éditions La Semaine.

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