La dépression vue autrement

Il y a 11 ans, j’ai vécu une profonde dépression qui a duré un an et demi. On peut donc dire que je connais plutôt bien le sujet!

Je vous propose une définition simple : le cerveau disjoncte pour soulager l’intensité de la pression qu’il ressent, le temps de permettre à l’individu de trouver une solution. Si vous branchez sur la même prise électrique lave-vaisselle, laveuse, sécheuse, frigo, four à micro-ondes et séchoir à cheveux, et que vous les activez tous en même temps, un disjoncteur coupera le courant dans le panneau électrique. Pourquoi? Pour prévenir un incendie.

Voilà une analogie qui permet de comprendre ce qui se produit dans votre cerveau lors d’une dépression. Le tronc cérébral — le directeur de votre machinerie physique — coupe l’alimentation énergétique pour ne pas que l’ensemble du corps s’autodétruise, par une grave maladie par exemple. En biologie totale, il est dit que notre cerveau nous met alors en pat hormonal, pour ne pas dépasser le seuil critique et pathogène, le temps que nous trouvions une solution pour nous sortir du conflit que nous vivons.

Vu autrement, le terme « dé-pression » met en scène deux pressions qui s’affrontent, un bras de fer avec beaucoup de résistance entre d’une part « qui la société veut que je sois », et d’autre part « qui je suis ». Un duel entre ce que mon mental me dicte et ce que mon inconscient veut, entre mon intellect et mon émotionnel, entre la société et mon être profond, entre l’extérieur et mon intérieur. La première pression est causée par le mental, le cerveau supposément intelligent, le cortex, celui grâce auquel nous apprenons, nous réfléchissons et faisons des liens. Celui dans lequel sont stockées toutes les notions et règles édictées par la société, les « il faut », les « je dois » faire ceci ou cela, penser comme ceci ou cela pour réussir dans la vie, les « tu dois te conformer aux règles de la société » pour trouver le bonheur. La seconde pression est exercée par notre partie inconsciente ou cerveau limbique, où sont logées toutes les informations avec lesquelles nous sommes nés, notre partie « in-née », incluant aussi la zone émotionnelle.

La dépression peut être vue de deux façons. On peut d’abord la percevoir comme une défaite; on se sent coupable de ne pas parvenir à être heureux ou de ne pas pouvoir faire comme tout le monde. On s’enlise alors dans un marasme profond qui nous empêche de voir la lumière, ce qui nous amène à encore plus de culpabilité puisqu’on ne se sent pas à la hauteur. Et nous voilà repartis pour un autre tour de manège… Au contraire, il est possible de considérer ce moment comme une occasion de changer de trajectoire afin d’éviter de foncer dans un mur et d’y laisser notre peau. Un carrefour permettant un changement de direction, un moment d’arrêt salutaire sur la voie de garage pour repenser nos priorités, et choisir les vraies, les nôtres! Toucher le fond pour mieux remonter plutôt que continuer à nager entre deux eaux. En réalité, une Initiation avec un i majuscule!

En 2000, le Dr Claude Sabbah me disait dépressive de naissance. Quant au Dr Gérard Athias, il me disait incapable de toucher la joie. Peut-être… mais j’avais toujours réussi à ne pas plonger jusqu’au fond. Et puis, fin 2007, le drame : mon mal-Être me possède toute entière. Je ne peux plus rien contrôler, mon corps, mon cœur, ma vie, plus rien. Je n’avais plus envie de rien, je n’étais plus capable de rien, ni physiquement ni intellectuellement, rien! Ma résistance était vaincue, le barrage était anéanti, je me noyais dans des flots de larmes retenues depuis des vies. Désespérée de perdre toutes mes capacités, de ne plus pouvoir performer, j’ai touché la désespérance. La vie ne voulait pas de moi et la mort non plus, j’étais dans un no man’s land, le néant, le chaos. Il est dit que du chaos naissent les étoiles, c’est ce qui s’est passé; le processus aura duré 18 mois.

Ne pouvant rien faire d’autre que d’être là, allongée sur le canapé, à bout de nerfs, agitée tout en étant complètement amorphe, j’ai entrepris un dialogue avec mon étoile, mon Être, ma Supra-conscience. Mettre des mots sur mes maux, sur ce qui se passait en moi. J’avais 52 ans, en pleine ménopause, la fin d’un grand cycle selon les autochtones; j’avais complété la roue des quatre directions, 13 ans chaque porte. Quelle direction allais-je maintenant prendre?

Je n’ai pas voulu être sous médication, j’ai choisi de franchir ce cap pleinement consciente de tout ce qui se passait en moi. En 15 ans de formations, j’avais appris beaucoup de choses qui me permettaient de tout expliquer, sauf que je n’arrivais pas à me sortir de la dépression; les Ya-Ka faire ceci ou cela, ou les Stacose de ceci et cela, ne suffisaient pas.

Je me suis souvenue de la notion alchimique VITRIOL : “visite l’intérieur de ta terre et tu trouveras la pierre philosophale.” J’ai donc entrepris un voyage au fond de ma mine, là où j’avais enfermé et abandonné ma petite fille, pour ne plus sentir sa souffrance. J’ai appris à dialoguer avec Elle pour la connaître. Je lui ai demandé pardon de l’avoir abandonnée pour suivre les règles de la société et non pas ses aspirations profondes. J’ai acheté une poupée et j’ai fait COMME SI c’était vrai, avec la certitude que j’avais la possibilité de tout recommencer. Me reconnaître et m’aimer pour renaître. Je lui demandais quelles étaient ses envies. Et d’envies en envies, j’ai tout fait basculer, j’ai tout laissé, j’ai tout abandonné : le mari, la maison, le travail… Et je me suis abandonnée à la Vie.

Je me suis retrouvée en France le 9 septembre 2009 (9-9-9) à Saint-Jean-Pied-De-Port, au pied des Pyrénées. Une autre vie commençait pour moi : j’apprenais à faire confiance à la Source. La Vie savait mieux que moi ce qui convenait à mon évolution. Je voyais bien où m’avait menée ma soif de contrôler ma vie : au fond du baril, celui du désespoir, de la désespérance et de l’appel à la mort. Je ne pouvais aller plus loin dans l’auto-sabotage.

Ce chemin des étoiles — Compostelle — m’a fait expérimenter de nombreuses rencontres avec moi et les autres, ainsi que des façons de vivre et de penser autrement. Pour rester en vie, j’ai changé, j’ai appris à m’aimer, à rendre grâce, à me pardonner et à demander pardon. J’ai lâché plusieurs résistances afin de permettre à la Source de Vie de couler en moi librement. J’écoute ses messages, je suis les flèches sur le chemin de ma vie terrestre. Sortir du comportement de victime pour devenir responsable de mon bonheur, et vivre heureuse dans l’ÂmeOur, telle est ma mission.

Il y a plus de deux mille ans, mon ami J-C, un homme conscient de sa Divinité, a laissé comme message aux humains : « Aime ton prochain comme toi-même. » Tout commence par l’ÂmeOur*. L’amour pour soi d’abord, l’amour pour l’autre ensuite. Je sais maintenant que je ne peux donner que ce que je possède. Plus j’aurai d’amour pour moi et en moi, plus je pourrai le partager et le recevoir, plus il me sera facile d’aimer l’autre et de rayonner.

Dans la joie et la gratitude, j’ai appris à transformer le sacrifice en Sacré… « ça crée ». Et j’ai co-créé une nouvelle vie, en choisissant d’être heureuse et en accueillant ce qui est! Je suis devenue une alchimiste et j’ai appris à transmuter les merdes en compost pour cultiver mon jardin d’Éden, ici et maintenant.
* Âme : anima, souffle, vie. Our : lumière
Mettre en lumière le Souffle de Vie qui m’habite et le voir en l’autre.

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