La maturité : un cadeau inestimable (3ème partie)

Il y a quelques jours, une amie quinquagénaire me racontait, avec un brin de nostalgie et une tonne de frustration, qu’après toutes ces années passées à se développer spirituellement, elle se demandait encore quelle était sa mission sur terre. Tout bonnement, je lui ai répondu ceci :

– Rayonne de ce que tu es ! Tu n’as que ça à faire. Rayonner.

– Mais comment on fait ça ? rétorqua-t-elle, visiblement déçue et déstabilisée par ma réponse un peu vague. Elle s’attendait probablement à de grands et savants discours de ma part.

– Lorsque tu te sens bien, laisse tout simplement ton bonheur émaner de toi, mais fais-le le plus consciemment possible, comme si tu allumais une lampe dans une pièce. C’est toi la lampe, et la pièce est l’endroit où tu es ! Laisse-toi aller, par exemple, à sourire discrètement aux gens que tu rencontres, ou prends le temps d’écrire un petit mot d’encouragement à un ami qui vit quelque chose de difficile. Agis comme le soleil qui dispense abondamment et tout à fait gratuitement ses rayons tout autour de lui. Peut-être qu’un jour, une personne ayant besoin de ce que tu es captera ta lumière, se réchauffera le cœur avec ses rayons et, à son tour, passera au suivant. Probablement que personne ne te remerciera, personne ne le saura, sauf… toi et la Force qui t’habite et que certains appellent Dieu. Et, tu verras, cela sera amplement suffisant. Toute parole devient inutile à celui qui rayonne. Penses-y un instant. Avant de se lever le matin, le soleil a-t-il besoin de se demander quelle sera sa mission de la journée ? Non ! Il se contente de rayonner de sa lumière sans se poser de question. Si tu veux mon avis, fais la même chose et ne perds plus de temps à te demander quelle est ta mission… »

Elle me fit un signe de la tête et son plus beau sourire, puis s’en alla, ravie.

À la vraie maturité, l’être est doté d’une lumière plus intense et extraordinairement efficace issue de la compréhension éclairée des choses et de l’utilisation positive de ses expériences passées. Avez-vous remarqué combien les personnes passionnées, qui par surcroît vieillissent bien, font jaillir la joie autour d’elles ? Eh bien, c’est de cette lumière dont je parle, celle transmise par nos yeux et nos sourires lorsque nous sommes particulièrement bien dans notre peau. Essayez ceci dans un endroit public. Assoyez-vous sur un banc, accrochez un sourire à vos lèvres et diffusez le tout à satiété autour de vous. Vous verrez peut-être des miracles se produire sous vos yeux.

Il en est de même lorsque des gens heureux entrent dans une pièce : ils dissipent sans le savoir toute la négativité qui s’y trouve parce que le négatif ne peut survivre bien longtemps au positif, si petit soit-il. Il n’est donc pas vraiment nécessaire de faire brûler de l’encens, de réciter des mantras, des incantations ou des prières interminables pour qu’une pièce se purifie. Cela est bien plus simple que vous le croyez. À lui seul, le plein rayonnement d’un être lumineux suffira bien souvent à faire éclater les ombres qui se sont peut-être entassées dans un endroit assombri énergétiquement. N’oublions jamais que l’ombre n’est qu’une absence de lumière. Lorsque le soleil se couche, la pénombre apparaît, pas avant. Donc, si nous nous sentons entourés de négatif, il est inutile de mettre la faute sur le dos des autres, car il y a fort à parier que nous en sommes la cause, en tout ou en partie, et que nous l’avons attiré par nos pensées. Une morosité excessivement entretenue garde la négativité autour d’elle. Par contre, un soupçon de positif neutralisera en un instant une quantité faramineuse de négatif, j’ai pu maintes fois le constater. Ainsi donc, il est facile de comprendre l’effet immédiat qu’un simple sourire peut avoir sur les autres. Lorsque nous sentons qu’un brin de maturité et de sagesse nous a imprégné, notre mission consiste alors tout simplement à rayonner.

La maturité, c’est quand on sait jouer

Notre vie à chaque seconde

Quand notre ennemi juré

Qu’est la sériosité

Délaisse peu à peu notre monde

L’être qui touche la véritable maturité recherche en toute chose ce qui lui apporte de la joie. Il se méfie donc de toute forme d’activité, travail ou autres, qui ne lui en procure plus. La sagesse tirée de toutes les années à trimer dur nous pousse aujourd’hui à nous amuser de tout… et en tout. On se rend bien compte qu’on s’est pris la tête durant trop longtemps et absolument pour rien. On a compris maintenant qu’on peut faire des choses sérieuses, mais sans se prendre trop au sérieux. C’est pourquoi la joie devient notre terrain de jeu de prédilection.

Dans mon livre/CD intitulé Les sept portes du bonheur, je parle, entre autres, des deux grandes maladies : le stress et la sériosité ! OUI, la sériosité, à cause de laquelle on cesse un jour de s’amuser. C’est vrai ! Regardez bien attentivement autour de vous, que ce soit au travail, en famille, au gouvernement, même dans les lieux de culte ou de méditation. Vous serez parfois estomaqué de constater combien les gens, en particulier ceux de pouvoir, se prennent au sérieux, croyant à tort que tout gravite autour de leur personne, de leurs problèmes et de leurs croyances. Les gens atteints de sériosité se racontent toutes sortes d’histoires et, le pire, c’est qu’ils se mettent très rapidement à y croire. Lorsqu’on découvre le langage du cœur, nos préoccupations changent et, en général, la vie devient plus facile. Mû par la conviction que tout ce qui nous arrive ici-bas n’est qu’expérience dont on a grandement avantage à tirer des leçons, on cesse par le fait même de tout dramatiser à outrance. Ainsi, on réussit à chasser progressivement la sériosité de notre existence. Si par inadvertance on fait une rechute, ce ne sera heureusement que temporaire. On saura vite en détecter les premiers symptômes et on la désamorcera avant qu’elle ne nous fasse trop de tort. Le meilleur antidote prescrit par le docteur Harvey… est le rire, l’humour et l’autodérision. Hi ! Hi ! Hi !

La maturité, c’est quand on a brisé

La plupart de nos chaînes

Redonnant liberté

À tous ces enchaînés

Par nos nombreux je t’aime

Toutes les connaissances acquises dans le passé, toutes ces croyances soigneusement étiquetées et placées au fil des jours dans notre sac à vérités sont autant de boulets qu’on s’est mis aux pieds et dont on devra un jour se délester pour retrouver un peu de la légèreté de notre enfance. Pensez-y un instant. On est arrivé un bon jour en ce bas monde tout beau, tout pur, tout innocent, léger comme une plume. Puis, dans le but inconscient de s’enraciner plus solidement sur terre, on s’est bien ancré avec de solides chaînes – croyances, enseignements, dogmes, règles morales, etc. D’année en année, on s’est ainsi chargé d’idées préconçues, de théories qui nous satisfaisaient à ce moment-là, tout en agissant de même sur le plan physique en accumulant des biens matériels et en s’appropriant des gens. Tous ces « ma femme, mon mari, mes enfants, mon auto, ma religion, mon travail, ma maladie, etc. » sont autant de fardeaux qui, à la longue, finissent par peser lourd et nous influencent toute notre vie.

Quand la maturité se pointe le bout du nez, ces chaînes se mettent étrangement à se briser une à une, et cela sans aucun effort de notre part. Si nous résistons à ce processus naturel de détachement, c’est la vie qui s’en chargera à notre place et parfois… brutalement. Si nous demeurons attentif, nous constaterons que ces détachements se font tout seuls, et souvent dans les petites choses du quotidien. Au début, cela pourra créer de la tristesse, mais une fois l’émotion passée, elle sera vite dissipée et remplacée par un doux sentiment de libération des fardeaux inutiles du passé qu’on traîne avec soi depuis bien des lunes et qui nous font parfois courber le dos. Les liens les plus difficiles à défaire seront évidemment les liens affectifs. Cela ne veut pas dire qu’on devra couper le contact avec nos amis, nos amours, notre famille, mais on se sentira parfois enclin à prendre nos distances vis-à-vis de certaines personnes. C’est comme si, à la mi-temps de notre existence, une force incontrôlable nous faisait séparer le bon grain de l’ivraie pour ne garder que le meilleur.

Durant cette période de grand ménage et d’introspection, il pourra nous arriver de constater l’importance des je t’aime que l’on a dit avec notre cœur, comparé à ceux exprimés par simple politesse, du bout des lèvres et sans réelle sincérité. Combien de personnes se font enchaîner à grands coups de je t’aime non ressentis ? Le but recherché en cassant les chaînes qui nous rattachent inutilement au passé n’est pas de créer le vide autour de nous, mais plutôt de libérer ceux qu’on a pu emprisonner à cause de notre peur parfois viscérale de ne pas être aimé ou de perdre quelque chose.

À la maturité, les je t’aime ne sont plus jamais commandés. Ils sont spontanés et ressentis au plus profond de notre être. Nous ressentons alors le besoin de les dire aux personnes concernées, que ce soit des hommes, des femmes, des jeunes, des personnes âgées, et ceci sans avoir peur d’être jugé. À ce moment-là, les vrais je t’aime fuseront de notre bouche et ne se verront plus jamais refoulés par la peur d’être mal interprétés. Par contre, la plupart du temps, ils n’auront même pas besoin d’être exprimés verbalement. Ils émaneront de notre être aimant et se transmettront simplement et spontanément de nos yeux jusqu’au cœur de l’autre.

La maturité, c’est cesser de pleurer

Comme des Madeleine

La jeunesse perdue

Nos corps un peu tordus

Par nos excès de haine

La période dite de vieillesse peut se vivre de différentes façons. Selon le tempérament de celui ou de celle qui la vit, elle peut provoquer de nombreuses réactions. La plus répandue, la plus facile aussi, consiste en un repli sur soi nourri abondamment par la non-acceptation des effets irréversibles du temps. On retrouve alors dans ce groupe les malheureuses victimes éplorées que nous rencontrons sur notre route. Tout en pleurnichant, elles reprochent constamment à leur corps de ne plus vouloir suivre la parade. « La vie est injuste ! Rien ne sera plus comme avant. Vaut mieux mourir que de vieillir comme ça! », scandent-elles alors désespérément à qui veut les entendre. Ces victimes inconsolables de la vie sont en général des gens qui n’ont jamais cherché vraiment à se connaître, encore moins à s’accepter comme elles sont. Qu’on se le dise, l’acceptation de soi n’est pas vraiment leur tasse de thé… Cette attitude d’impuissance devant l’inexorable passage du temps explique d’ailleurs très bien leur déroute à l’apparition de la moindre ride sur leur visage. N’ayant rien d’autre que l’apparence physique sur quoi s’appuyer, elles se retrouvent rapidement dans une impasse, pleurant sur leur sort à la moindre occasion, « comme des Madeleine », et se fermant lentement à toute perspective de bonheur.

Heureusement, il existe aussi un autre groupe, celui des gens conscients, passionnés et positifs. Pour eux, il en est tout autrement. En effet, l’acceptation des traces de l’âge sur leur corps deviendra la principale clef de leur nouvelle vie. La personne réellement mature peut, certes, constater chaque matin en passant devant la glace un peu de sa jeunesse perdue, sentir que son corps n’obéit plus comme avant à sa volonté, sauf que, maintenant, elle l’accepte totalement et sans en faire tout un plat. Avec un peu d’imagination et beaucoup d’humour, elle y trouvera même à la longue une certaine beauté. Elle ne met rien non plus sur le dos de la vie, car elle sait que les effets du temps ont juste été causés par les émotions qu’elle n’a pas su gérer, comme la haine, le ressentiment, le jugement, la jalousie, l’envie, la peur, etc.

Je crois que si une personne savait gérer ses émotions à la perfection, elle détiendrait peut-être le secret de la jeunesse éternelle et deviendrait millionnaire en peu de temps. Mais de tels êtres existent-ils vraiment ? Je ne le crois pas, même si plusieurs le prétendent, ou tentent de se le faire croire… On peut, certes, s’approcher de cet idéal avec l’âge et l’expérience, mais la nature humaine étant ce qu’elle est, il est, hélas, trop tard pour enrayer les dégâts déjà causés et faire demi-tour.

Comme nous sommes toujours en terrain d’expérimentation sur cette bonne vieille terre, notre corps n’a d’autre choix – et c’est son travail de le faire – que de subir les assauts de nos émotions, surtout celles dites négatives. Sachant cela, l’être conscient considérera le processus de vieillissement comme tout à fait normal. La deuxième partie de la vie pourra alors se transformer en une aventure extraordinaire au cours de laquelle il cessera de se battre contre le temps et s’en fera plutôt un ami.

Quand la maturité nous pousse à partager

Nos surplus de je t’aime

Alors, on peut jouer

Juste se contenter

De vivre comme des bohèmes.

Ce n’est que lorsqu’on aura vécu à fond toutes nos expériences de vie qu’on pourra enfin en partager les bienfaits avec autrui en toute quiétude. Ce partage demande par contre beaucoup de disponibilité et, surtout, un réservoir infini d’amour. En effet, la maturité est le nid dans lequel peut grandir l’amour le plus important qui soit, l’amour de soi, et ensuite, celui des autres. Ce n’est que lorsqu’on se sera aimé suffisamment que nos effluves amoureux pourront émaner à profusion. N’est-ce pas le but de toute une vie, s’aimer inconditionnellement, puis aimer les autres pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils peuvent nous apporter ?

À ce stade de notre cheminement, la vie peut devenir vraiment un grand jeu, un jeu où l’on s’amuse – ce qui est bien différent du jeu où l’on n’a plus de plaisir. Chez l’être mature, cet amour de la vie est au centre de tous ses actes. Il en est imprégné jusque dans la moelle de ses os. Tout ce qu’il a à faire alors, c’est de suivre la vague, de se laisser porter par les vents dominants, comme le font les voiliers. N’est-ce pas ce que nous recherchons tous dans le fond : cesser de faire semblant d’être ce que l’on n’est pas et faire uniquement ce qu’on aime ? En d’autres mots, se contenter enfin d’ÊTRE…

 

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