La quête de l’unité
Une cause profonde de mal-être provient de l’angoisse de séparation. La naissance laisse au nouveau-né un sentiment de déchirement suite à la séparation d’avec la mère. Cette blessure peut conduire à vouloir compenser ce manque toute sa vie. L’incarnation dans la matière nous plonge d’ailleurs dans le relatif, la dualité : c’est même la base fondamentale de l’existence terrestre. Sans ténèbres, point de lumières. Idem pour le masculin et le féminin, le chaud et le froid… Dualité signifie séparation, donc phénomène psychologique d’anxiété et besoin de retrouver l’unité.
Le monde a besoin de polarités pour exister, la dualité étant la base de notre expérience. C’est une vérité fondamentale que l’on doit méditer et percevoir déployée dans nos vies. L’unité dans la matière ne peut être que ponctuelle ou artificielle.
Erich Fromm dans son ouvrage L’art de l’amour précise : « L’expérience de la séparation suscite l’anxiété, la source de toutes les anxiétés. Être séparé signifie être coupé. Le plus grand besoin de l’homme est le besoin de surmonter cette séparation, de quitter la prison de sa solitude ».
L’être humain a inconsciemment développé des solutions artificielles afin de guérir sa blessure intérieure due à la séparation et à sa quête d’unité :
- Les états de plaisir : Soulageant pour un temps l’anxiété de séparation, ces pratiques appellent à d’autres répétitions avec souvent une augmentation de fréquence et d’intensité.
- L’appartenance à un groupe : L’individu se conforme au groupe avec lequel il s’identifie. Il peut en perdre son individualité, mais il gagne en sentiment d’unité.
- La créativité qui unit le créateur à sa création, représentant le monde en dehors de lui. L’être s’unit au monde à travers sa création, durant le temps de la création.
Toutes ces tentatives d’union et de dépassement de la séparation sont partielles, soumises à des conditions extérieures et temporaires. La seule vraie union ne peut être accomplie que par une démarche spirituelle entraînant un sentiment d’unité profond et pérenne, une connexion avec l’amour inconditionnel du divin. Dépassant la volonté personnelle, la personnalité et les passions, au-delà de la fusion où les distinctions disparaissent. Toute forme de séparation disparaît alors, car chaque partie contient en elle la totalité.
Le mal-être ne fait qu’exacerber les besoins de guérison, de réconciliation et d’unité. Il faut donc faire preuve de discernement pour reconnaître et accepter nos états de séparation. Il nous faut rechercher en premier ce sentiment d’unité en nous-mêmes, et dans notre lien avec la nature et le cosmos. Et non pas par des moyens matériels et temporels.
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