LA VIE : UNE GRANDE PIÈCE DE THÉÂTRE

À l’aube du début de notre véritable cheminement spirituel, dans un passé qui n’est pas si lointain et où on se prenait un peu trop au sérieux, on avait de la difficulté à différencier les acteurs, qui apparaissaient dans notre existence, du rôle qu’ils jouaient si bien pour qu’on perfectionne notre jeu.

Je m’explique.

Lorsque dans une pièce de théâtre, deux acteurs incarnent des rôles à l’opposé de ce qu’ils sont dans la vraie vie, ils s’appliquent à jouer leur personnage de la façon la plus crédible qui soit. Mais après la tombée du rideau, quand le spectacle est terminé et qu’ils enlèvent leur maquillage et leurs habits de scène, ils redeviennent eux-mêmes.

Imaginons qu’il s’agissait de deux très grands amis qui, durant deux heures, ont « joué » à se détester et à se battre devant un public qui les prenait au sérieux. Pourtant, ce n’était qu’un jeu et, après la représentation, nos deux acteurs se féliciteront d’avoir interprété leur rôle avec tellement d’intensité et de vérité que les spectateurs ont été complètement médusés, croyant qu’ils se haïssaient réellement. Mais ce n’était que des rôles, pas la réalité. Vous comprenez ?

Maintenant qu’on a évolué vers la quatrième phase de notre évolution, celle qui mène du lâcher-prise à la réalisation, on a heureusement développé la sagesse de distinguer les acteurs des personnages qu’ils incarnent. Ce qui fait toute une différence dans la perception qu’on a de la vie, de nos petits et grands malheurs. On est bien conscient que chaque personne sans exception joue ici-bas un rôle dans lequel elle essaie de performer du mieux qu’elle peut. Selon le scénario, certains auront accepté de jouer un rôle de méchant, d’autres de bonne personne, mais une fois leur costume enlevé, ils redeviennent tous eux-mêmes sans exception.

Sur cette voie de l’illumination, on accepte totalement notre rôle, tout autant que celui des autres. On distingue les bons acteurs des moins bons. On ne les juge pas par le genre de personnage qu’ils incarnent. On essaie plutôt de voir qui est véritablement l’être qui se cache derrière le masque.

Ainsi, on pourra voir notre pire ennemi comme étant un de nos plus grands maîtres qui, par la justesse et la perfection de son jeu, nous a obligé à  nous surpasser tout le long de la pièce. Il faut une grande sagesse pour faire cette distinction, mais c’est ce qui nous anime durant cette dernière phase…

Au cœur de cette voie de la réalisation, la solitude devient enfin une amie fidèle dont on aura peine à se passer.

Durant notre traversée vers le lieu où on trouvera enfin notre liberté intérieure, que l’on soit seul ou en couple, on a encore plus besoin de moments de solitude. On les recherche de plus en plus chaque jour, au grand dam de nos proches qui croient que l’on cherche à se cacher d’eux en se terrant au fond de notre caverne. Mais non ! On a juste besoin d’entrer un peu plus profondément en soi pour recharger nos batteries et se recentrer sur soi-même et nos véritables objectifs.

Étant plus sensible à tout, on réalise combien la société essaie à tout bout de champ de nous écarter de notre vrai soi, en nous présentant une multitude de moyens pour être plus heureux. Ces moyens sont évidemment toujours à l’extérieur de nous. On a donc beaucoup moins besoin des plaisirs artificiels dont on était si friands auparavant, car maintenant, on réalise qu’ils nous éloignent du simple bonheur et de la grande sérénité que l’on peut ressentir seul avec soi-même.

Pour nous, la solitude devient un refuge de prédilection au cœur duquel on peut regarder enfin en avant et oublier le passé déjà révolu et pour lequel on ne peut rien de toute façon.

André Harvey

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