L’aura des gens au resto

Les gens me demandent souvent « qu’est-ce que tu vois dans les places publiques ? » J’ai pensé que ce serait amusant de décrire le monde tel que je le vois. Plusieurs d’entre vous n’ont pas été dans un resto, mais je vous assure c’était le bon vieux temps, cela. Alors, un mardi soir, il y a très longtemps, à l’époque c’était juste avant une réunion au centre de guérison au IIIHS, coin Sainte-Catherine et St-Marc dans un petit resto très sympathique, voici comment cela se déroula. Je tente toujours de me placer un peu en retrait pour ne pas être collé sur le monde, trop de choses bondissent de l’un vers l’autre.

Ce soir-là, il y a six personnes devant moi. Directement face à moi, deux jeunes femmes semblent faire leurs devoirs, plein de bouquins sur la table. L’une semble plus impatiente que l’autre, elle devient rouge à tout instant. Quelquefois, un beau rouge pompier et puis ça se gâte et passe au rouge « apprêt ». Sa copine est très orangée, elle tente de comprendre, mais panique un peu puisqu’elle ressent l’impatience de sa copine et devient elle-même rouge orangé. À l’occasion, les deux sont bleues, tout retourne à la normale. Celle de gauche est liée à sa mère par un gros câble à la taille, elle peut à peine s’exprimer. L’énergie ne passe pas très bien, elle refoule aux genoux. Sa copine a une grosse bosse sur le dos, un fardeau comme celles qui sont des aidantes naturelles, fatiguées, un peu écrasées par les responsabilités. La fille de droite doit avoir une fillette ; elles se sont chicanées il y a moins de trois heures. Une blessure à l’épaule gauche perd de l’énergie, elle coule légèrement et se dirige vers sa copine et lui en tire un peu aussi. Elles semblent très gentilles, ces deux- là.

Pas loin d’elles, un couple : drôle de gars, deux fois plus âgé qu’elle, très physique, pas une belle énergie, vantard et très contrôlant. Lorsqu’il prend la main de la serveuse, il lui place un implant, elle en a quelques-uns dans le dos. Sa copine vient d’un vieux pays, plusieurs vies passées sont accrochées à elle. Une, entre autres, n’est pas très rigolote. Elle se fait battre par un homme, son mari peut-être ? Évidemment, je n’entends aucune des conversations. L’homme rit beaucoup, mais cache quelque chose. Il est rouge vin, pas bon, ça. Sa compagne n’a pas vraiment peur de lui, mais rit avec lui et pourtant elle n’en a pas le goût. Cela ressemble à une pièce de théâtre sans le son. Lui est déçu par un de ses fils, peut-être un peu fâché plutôt, il y a eu de gros mots ce matin ; quelque chose à propos de l’entreprise familiale, le fils n’en veut pas.

Un visiteur vient se joindre aux deux filles qui semblent faire leurs devoirs, un vendeur de quelque chose, peut-être. Il propose je ne sais quoi, elles acquiescent, mais après quelques minutes, l’une d’entre elles n’est pas d’accord, l’autre la regarde, mais n’ose pas parler. Le gars pousse un peu plus, il sort un cartable et montre une liste pleine de chiffres. Celle qui semble avoir un peu plus de difficulté devient très foncée dans son aura, ça ne va plus très bien, elle se referme complètement, elle forme une armure autour d’elle. Pas très impressionnées, les deux filles, elles sont plutôt rouges maintenant, le gars, lui, est jaune, il parle beaucoup, il veut à tout prix les convaincre. Il est tout de même très poli. C’est amusant de voir ces jeux de société.

Maintenant un gars sort de la cuisine et vient s’asseoir avec une petite pizza, elle a l’air pas mal bonne ; il est fatigué, plutôt gris comme aura, mais de bonne humeur. Il mange vite, lui aussi perd de l’énergie, il rêve à des jours meilleurs ; il y a l’aura d’un petit garçon collé sur lui, il l’aime beaucoup. Je ne sais pas si c’est son fils. Il parle à la serveuse, ils ne s’aiment pas, ces deux-là, les auras se repoussent complètement comme l’eau et l’huile.

La serveuse va chercher une boisson gazeuse. Le monsieur en couple l’interpelle et lui donne un billet, elle devient tout vert, beau pourboire, j’imagine. Le monsieur fait briller ses bagues, trois à chaque main, il s’amuse avec la serveuse, son amie s’impatiente, elle devient un peu jalouse, son aura noircit, c’est tellement drôle de voir ça. L’homme qui parle à la serveuse a une entité sur lui, sa copine la repousse tout le temps, c’est un succube. Il tente d’entrer dans la fille par les narines, elle est tout de même assez forte, elle tient bon. La serveuse est maintenant sous son charme, elle est rose, lui est rouge (pouvoir), le succube est en elle maintenant. Une autre serveuse passe et se dirige vers la cuisine, le succube la regarde et tente de bondir sur ses épaules ; il n’y arrive pas, la fille est dans la cuisine et ne ressort pas pour l’instant.

Le cuisinier va chercher une autre petite pizza, nature celle-là, elle sent bon aussi. À ma prochaine visite, je prendrai ça. Le gars avec les deux jeunes filles qui étudient se lève, il semble avoir réussi à les convaincre ; elles sont bleues et lui rouge, très fier de lui. Il croise du regard le gars avec sa copine, deux coqs prêts à tout. Les auras deviennent rouges et agressives, ils se connaissent, je crois bien. L’un tente de contrôler l’autre : un cordon sort de son ventre et s’enroule autour du bras gauche du gars avec les deux femmes, mais celui-ci le repousse, il s’en va immédiatement après. Le gars avec sa copine met son manteau et fait signe à la fille qu’ils doivent quitter et partent ensemble.

Il ne reste plus que les deux filles maintenant, je peux enfin manger en paix. Ah non! Ce n’est pas terminé, un petit groupe d’étudiants ne s’installe pas très loin en retrait dans une autre section. Il y a de la drogue, c’est plein d’entités, l’une d’elles me regarde en plein visage, elle n’est pas très belle, les yeux jaunes, de grosses dents. Elle repose sur les épaules d’un des gars, le plus âgé. Entre elle et tous les autres, il y a une forte connexion. Une des filles, très jolie et très jeune, est totalement sous son contrôle. Elle n’a même plus d’aura. Une autre fille du groupe est nouvelle, son ange gardien tente de la sortir de là, elle ne bouge pas, elle refuse. L’entité sur le gars la retient complètement. Il y a une maman désemparée qui rôde autour dans l’énergie, je ne vois pas à qui elle est reliée, c’est triste de voir ça et pourtant ils ont bien du fun ; ça rit, ça boit, tout est beau. Finalement, je n’ai plus faim, c’est à mon tour de partir.

 

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