Le subtil piège des noms d’initiés et autres

Je vais vous raconter une anecdote qui m’est arrivée il y a bien des années, en fait au tout début de ma carrière d’auteur et conférencier. Durant cette période, je recevais régulièrement des messages par écriture dite intuitive, dont certains s’adressaient à des gens en particulier dans mon entourage. Je les écrivais donc et les distribuais par la suite aux personnes concernées. Il me suffisait à ce moment de déposer sur une feuille de papier le prénom d’une personne pour m’ouvrir aussitôt à une autre dimension et avoir une vision globale,  mais précise, de ce que cette personne était, de ce qu’elle ressentait et de ce qu’elle avait besoin de savoir dans cette période précise de sa vie. Je pouvais alors rédiger intuitivement, et sans penser à quoi que ce soit d’autre, des pages et des pages à son sujet et c’était magnifique, car selon les échos que j’en recevais par la suite, tout était exact. C’est d’ailleurs de cette même façon que j’ai écrit dans cette même période mon best-seller intitulé L’ultime pardon dans lequel des dizaines de milliers de lecteurs se sont reconnus et le font encore.

Un jour, j’ai demandé à ces « guides » qui passaient à travers moi par le biais de mon intuition, de me révéler leur nom, ou au moins celui de leur groupe d’anges si cela était possible. Cela me permettrait, argumentai-je à mes interlocuteurs invisibles, de dire à mes lecteurs d’où venait exactement mon inspiration, ce qui créerait sûrement un engouement supplémentaire et intéressant, tout en augmentant ma crédibilité et en faisant peut-être de moi quelqu’un de plus connu et… sérieux. En effet, en ce temps-là, les médiums qui canalisaient les entités pullulaient et remplissaient facilement leurs salles. Ils n’avaient qu’à prétendre, à tort ou à raison, que Jésus, Marie ou Saint-Quelque Chose allait passer par eux pour répondre aux questions du public, et le tour était joué, c’était un succès assuré. Tandis que moi, seul dans mon coin, je répétais pratiquement la même chose et les mêmes messages en conférence, mais en mon nom et j’avais parfois à cette époque de vaches maigres bien de la difficulté à couvrir mes frais d’opération. Je me rappelle un jour avoir donné une conférence sur le bonheur. Il y avait dans la salle d’à côté une autre conférence donnée par un gars supposément grand médium qui canalisait un dénommé Saint-Germain. Eh bien, vous devez bien le deviner, j’ai eu 15 personnes, et lui… 150.

J’insistai donc auprès de mes guides pour qu’ils s’identifient au plus vite à moi. La réponse ne tarda pas à venir et je la reçue comme une douche d’eau froide. Elle eut pour effet de me remettre les pieds sur terre et, comme on le dit, les deux yeux devant les trous. La teneur du message se résumait à peu près à ces quelques mots : « Cher André, nous appartenons tous à la même Source. À travers toi, nous disons aux personnes concernées ce qu’elles ont besoin d’entendre au moment où elles veulent bien s’ouvrir à nous. Alors, quelle serait l’utilité de te donner un nom puisque nous ne sommes que des messagers comme toi d’une force qui est déjà à l’intérieur de toi ? Si on le faisait, rajoutèrent-ils avec un brin d’ironie, si on te donnait notre appellation ou, pire encore, si on t’affublait d’un nouveau nom d’initié, cela ne ferait que gonfler un peu plus ton ego, et il est déjà assez gros comme ça. Alors, André, continue à écrire ce que la Source te transmet à travers nous et demeure le plus humblement et le plus simplement du monde André Harvey… »

Par la force des choses, je n’ai pas eu d’autre choix que de garder le nom que j’ai reçu à ma naissance et je vais l’assumer jusqu’à mon dernier souffle. Par contre, je suis conscient que certaines personnes ressentent une motivation particulière et regagnent de la confiance dès qu’elles se voient investies d’une mission particulière ou d’un nom qui leur permet de ressortir de la masse. Je respecte cela, mais je dois vous avouer que ce n’est pas vraiment ma tasse de thé…

L’important dans tout ça, c’est d’être bien, peu importe qui ou avec qui nous sommes et de ne jamais se laisser impressionner par quelque titre que ce soit que des personnes se targuent de posséder, que ces titres soient mérités ou non. Attardez-vous plutôt à ce qu’est la personne devant vous, à ce qu’elle a accompli, à ce qu’elle dégage et surtout aux fruits que porte son arbre… Alors là, vous ne vous tromperez jamais.                                                                       

André Harvey

 

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