Organisation versus expérience égale sagesse!
Je me pardonne pour mon manque de préparation dans le cadre d’une expérience que j’ai vécue. Et je constate aujourd’hui l’impact qui en a résulté.
Dans la vie, je ne voulais pas passer pour une obsédée du détail. Ayant constaté que les gens qui ont le sens de l’organisation et du détail sont généralement étiquetés « control freak », je me suis donné du « lousse » afin d’être un peu plus zen, et y aller une étape à la fois dans le sens d’accueillir plutôt que diriger l’information. Oui, savoir où l’on va, mais se permettre une marge de manœuvre pour être flexible, voilà qui me semblait préférable aux apparences du combat.
Si j’avais pris le temps de détailler une par une les étapes dans un dossier, je me serais protégée des attaques personnelles auxquelles j’ai eu droit ce matin, au moment d’écrire ces lignes. J’aurais pu prouver hors de tout doute ma légitimité et ma droiture. C’est là que j’ai manqué de rigueur. Il aurait fallu, dès le départ, commencer à dresser un recueil de situations et noter au fur et à mesure, dans un compte rendu, mes histoires de locataire. Incluant tous les témoignages des anciens occupants de l’immeuble, leurs coordonnées, les sous-traitants que j’ai recueillis tout au long de mon expérience, les faits, l’histoire de A à Z, avec photos et vidéos à l’appui. L’information est là, en fait, mais les éléments sont désordonnés, de sorte qu’il est difficile d’en reconstituer le puzzle, car il manque pas mal de morceaux.
Au début de ma location, j’ignorais que tout cela pourrait m’être utile. Et j’aurais dû commencer par une vidéo montrant exactement l’état des lieux au moment de mon arrivée.
Ensuite, il m’aurait fallu élaborer l’agenda de bord. Un recueil des problèmes, demandes, réponses, actions, incluant les dates, l’identité des sous-traitants, leurs coordonnées, et les noms des personnes. Je me pardonne aussi. Le réparateur venait, solutionnait ou non la difficulté, je recevais des confidences, qui, si elles avaient été répertoriées, auraient pu me permettre de me défendre face aux suppositions du propriétaire, qui prétend que mon caractère a fait fuir ceux qui devaient régler les problèmes dans mon appartement. Non! Je ne suis pas une marâtre, et mon caractère est très sympa dans la vie. En tout cas, cette liste aurait permis de montrer qui invente des versions de la réalité, qui fait de la projection. Parce que son dossier est vide et ne tient pas la route.
C’est là que la leçon s’apprend. Je ne voulais pas non plus le côté malsain de ne vivre qu’autour du problème, comme une malcommode finie. C’est pour cela que j’ai ventilé des détails, sauf qu’une fois devant le juge, c’était ma parole contre la sienne, et il m’attaquait personnellement par une psychologie de bas étage de la part d’une personne pleine de jugements erronés pendant que je me débattais à faire valoir que j’ai vécu beaucoup de conséquences de ses nombreuses négligences, raison pour laquelle j’avais réclamé une audience devant la régie du logement.
Cela dit, je n’ai pas pu faire valoir beaucoup de preuves compte tenu qu’elles constituaient des éléments passés, qui se sont réglés sur le tard, vraiment tard. Je ne suis pas satisfaite de moi, car même si ma cause est en béton, je suis désorganisée dans mes éléments puisque j’ai laissé aller volontairement pour garder mon équilibre, et mon histoire apparaît moins crédible, car je me retrouve avec des détails qui échappent à mon contrôle, et qui viennent polluer le contexte.
Par chance, le verdict n’a pas été prononcé, le juge va réfléchir à tout cela, et probablement nous faire transmettre sa décision par la poste. J’ai eu un suivi, c’est-à-dire qu’après son verdict, le proprio aura sûrement un délai pour mettre les choses en ordre, et qu’on se reverra en cour par la suite pour valider.
Je décante, mais je me dis que je devrais faire l’effort de coller certaines pièces à mon dossier pour au moins contrecarrer sa piètre défense, mais à cette étape de vérification, il n’y a plus grand-chose qu’on puisse faire. Mon plaidoyer a été livré ce matin, même si j’en n’avais pas vraiment conscience, et surtout que je ne l’avais pas préparé.
Je prends de l’expérience dans le développement de mon don du droit. Assurer sa défense dans des systèmes comme les nôtres n’est pas facile, mais pas impossible. À mon retour chez moi, j’ai appelé son homme d’entretien et je lui ai demandé : « Est-ce vrai que…? » Il m’a répondu non! Je ne suis pas bien préparée contre la méchanceté, parce que ma nature fait naturellement confiance à la bonne foi des gens pour bien se conduire. Malheureusement, mon proprio est de ceux qui ne se forcent pas pour comprendre l’autre. Pour lui, seuls l’argent et l’étroitesse d’esprit comptent. Il faut respecter cela, même si c’est illégal. Mais j’ai le droit de dire non, tu vas trop loin. C’est dommage que le système légal soit engorgé et que ça prenne un temps fou avant que ça se règle. Je veux juste avoir la paix.
C’est une bataille entre la nécessité de tenir un journal de bord versus la liberté absolue d’entreprendre une ère plus libre et sans effort.
Je suis du genre à m’investir de missions. Qu’en serait-il d’écrire une chronique par jour, d’une page minimum, sur les faits saillants d’une journée? Charge, réflexion, spontanéité… Est-ce important de tout savoir à la trace? Du moment qu’on arrive à une année, que fait-on? Un livre sur le partage de ses données personnelles? Pendant combien de temps le conserve-t-on?
Ce que j’ai appris de cette expérience, c’est que le plus sage est de monter un dossier dès qu’un problème se présente, et le dissoudre quand ça se règle. Il n’y a pas de place pour le pif-ô-mètre, car l’autre partie en profitera pour avancer ses contre-vérités, et l’histoire prendra un tout autre tournant trop souvent.
Je me pardonne, je me bénis, et je profite de l’expérience pour remercier mon proprio de me montrer une version tordue que je n’aurais pu imaginer vivre un jour tellement que ce n’est pas dans mon élément.
Namasté
Julie L.
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