Réflexions sur l’enfant intérieur
« L’enfant intérieur désigne la part enfantine ou infantile de l’adulte — part liée au fonctionnement primaire, instinctif de l’enfant — dans divers types de thérapies contemporaines. Inspirée par les travaux de Carl Gustav Jung sur l’archétype de l’enfant, la notion d’enfant intérieur se base sur l’idée que « nous avons tous été des enfants et cet enfant vit encore en nous » (Essential Secrets of Psychotherapy : The Inner Child dans Psychology Today), d’où les tendances observées dans le psychisme de tout adulte qui sont à la fois régressives (retour à un stade enfantin) et régénératrices (visant guérison ou évolution). » (Wikipédia)
Depuis le temps que j’entends parler d’enfant intérieur, je passe et repasse ce concept dans mes filtres et j’avoue que cela a depuis un bon moment suscité en moi un questionnement. Je précise d’entrée de jeu que cette réflexion est toute personnelle et qu’elle ne constitue d’aucune façon une négation de cette forme de thérapie étant donné que je suis un néophyte en la matière.
Je suis depuis longtemps à l’affût des illusions propres à ce monde et, à mes yeux, la notion même d’enfant me semble en faire partie, car tout n’est que perception. Si notre vision ne s’attache qu’au seul plan physique, l’existence des étapes préparatoires à la vie adulte ne fait aucun doute. Mais qu’en est-il si nous admettons que l’essence profonde d’un être n’est ni le corps qu’il habite ni l’histoire qui s’y rattache? Voilà pourquoi depuis quelques décennies, je ne considère pas les enfants à ce titre, mais comme des âmes qui s’expriment à travers un corps d’enfant, ce qui est différent. Je leur parle donc comme à des âmes adultes et non des êtres que l’on croit inconscients et vulnérables. Selon ma perception, l’enveloppe apparemment fragile de l’enfant est une illusion. En ce sens, nous n’aurions donc jamais été des enfants sauf dans notre chair?
Par conséquent, plutôt que de dire « J’ai été blessé quand j’étais enfant », la réalité ne ressemblerait-elle pas davantage à « mon enveloppe d’enfant a été marquée par des expériences diverses »? Dans ce monde qui se conjugue aux apparences, c’est la première affirmation qui règne en maître.
Cela dit, plusieurs avancent que c’est dans les premiers moments de l’incarnation que l’âme est la plus consciente de sa nature profonde, d’où elle vient et ce qu’elle est venue faire ici-bas avant de l’oublier progressivement jusque vers l’âge dit « de raison ». J’ai souvent remarqué ces regards d’enfants qui semblent bien plus proches de leur dimension immortelle que bien des « adultes », terme qui réfère une fois encore à une maturité généralement d’ordre physique et intellectuelle. Et j’observe aussi des adultes qui ont un comportement enfantin, soit un manque d’autonomie intérieure. Alors, si on regarde plus loin que l’enveloppe, qui est l’enfant, qui est l’adulte?
Tiens, il me vient un flash… Et si l’incarnation se déroulait autrement? Si, plutôt que de passer par les stades physiquement évolutifs que l’on connaît, nous arrivions ici-bas directement dans une enveloppe arrivée à maturité physique comme le laisse notamment entendre l’hypothèse des walk-in? J’imagine qu’on ne parlerait plus alors de notre enfant intérieur blessé qu’il faut consoler et guérir pour retrouver l’équilibre. En nous focalisant ainsi sur cet enfant blessé, je me demande si nous n’en perpétuons pas la vibration. Si nous étions conscients — dans notre corps d’enfant — de notre nature spirituelle, les traumatismes auraient-ils autant de conséquences en étant placés dans le contexte de l’évolution de l’âme?
Cette réflexion me rappelle toutes mes années d’intimidation généralisée vécue de 5 à 16 ans, particulièrement à l’école. À la différence de beaucoup de témoignages que j’ai lus et entendus, aucun de mes tortionnaires n’est parvenu à me faire douter de qui je suis. J’ai donc été davantage stressé — se méfier constamment génère du stress — par leur comportement que blessé. À mon sens, toute blessure affective découle d’un doute de soi alors que j’ai plutôt décodé : « Ces gens ont un problème, ils sont privés de compassion, et j’ignore pourquoi. Ce ne sera pas jojo le temps que la tempête passe, mais je continuerai malgré tout à être une âme de service. » Cette certitude a totalement changé la donne, d’autant plus que j’ai compris que de toute façon, j’avais orchestré ce scénario pour accroître mon autonomie intérieure.
Cette perception des choses ne m’empêche nullement de vivre — par l’entremise de mon véhicule — des séquelles post-traumatiques issues d’engrammes inscrits dans ma mémoire cellulaire. Par exemple, ce besoin d’intimité totale juste pour aller aux toilettes; j’évite donc mordicus les installations publiques, qui ignorent généralement ce principe d’espace vital. Mais il s’agit somme toute d’un problème mineur ne requérant pas d’intervention particulière, les dépanneurs étant devenus mes amis lorsque je suis sur la route. Autre exemple, le vertige que mon véhicule exprime quand il s’élève à quelques mètres au-dessus du sol. Si j’ai expérimenté une chute mortelle dans une autre incarnation et que le temps n’existe pas vraiment, cette mémoire est encore vive dans mon ordinateur humain, et elle se réactive chaque fois. La solution est simple : demeurer au ras du sol, point à la ligne. J’ai connu deux femmes qui se sont laissé prendre au jeu du « il faut absolument dépasser ses peurs » et qui ont confronté leur vertige en escaladant des montagnes dans des groupes de dépassement de soi. Elles sont tombées de très haut — littéralement — et ont quitté ce plan.
Donc, il ne fait aucun doute pour moi que la période de l’enfance, qui coïncide avec l’oubli progressif de qui nous sommes sur cette planète marquée au sceau de l’amnésie, s’est profondément inscrite dans la mémoire cellulaire de notre véhicule humain. Et nos parents sont aux premières loges des influences que nous emmagasinons en arrivant sur la scène du théâtre terrestre, qui viennent s’ajouter aux bagages que nous transportons déjà. Depuis la conception de l’enveloppe, que j’associe à un ordinateur, le disque dur (mémoire cellulaire) se remplit peu à peu d’une myriade d’informations. Et chaque fois que nous intégrons notre machine au réveil, cette mémoire se remet en marche et nous inonde de « pop-ups » au gré des stimuli que nous recevons. J’estime que le seul fait d’en avoir conscience dédramatise la situation. Si nous ne sommes pas le rôle que nous avons joué, pourquoi faudrait-il rassurer notre enfant intérieur blessé?
Cela dit, je suis parfaitement conscient que plein de gens vivent chaque jour dans leur mémoire cellulaire les séquelles d’événements très traumatisants et que ces conséquences peuvent leur compliquer l’existence au point de nécessiter des interventions visant à les en libérer. Mais tel n’est pas mon propos ici.
Selon moi, l’important est de ne pas s’identifier à la machine (même si on doit vivre avec sa programmation) pour accomplir ce qu’on est venu faire dans la matière. Et se dire aussi que cette mémoire cellulaire doit certainement contribuer à notre parcours sinon elle ne serait pas là. Mais je dois sans cesse me le répéter tellement l’accent, sur cette terre, est constamment porté sur le corps et la personnalité. « Chaque jour au réveil, je revêts une machine semblable à des lunettes 3D pour prendre contact avec cette réalité tridimensionnelle et y agir au meilleur de mes talents en tant qu’esprit. » Plus je pense que je suis cette machine, plus je risque d’y perdre en équilibre car j’occulte momentanément ma nature immortelle. Dans ce monde d’illusions, il s’agit de tout un défi.
Je me plais à rêver au jour où les « adultes » diront aux « enfants » qu’ils ne sont enfants que dans leur corps physique, et que leur esprit est tout ce qu’il y a de plus mûr étant donné le bagage des incarnations. Peut-être alors ces enfants ne perdraient pas autant la mémoire — et l’estime — de qui ils sont en réalité…
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