Se choisir

Avez-vous parfois la sensation de devoir vous séparer en plusieurs pour plaire à tout le monde? Ce sentiment est-il exacerbé pendant la période des Fêtes, alors qu’on doit souvent partager notre temps entre deux familles, quand ce n’est pas trois, quatre ou plus? Si oui, comment arriver à se choisir et à garder l’équilibre, en tout temps?

Comme plusieurs, je ressens cette pression depuis des années, et encore plus dans un contexte de famille séparée ou reconstituée, avec de nouveaux conjoints de part et d’autre. Trouver le temps pour combler les attentes de chacun peut rapidement devenir mission impossible. Et pourtant, une grande majorité d’entre nous se l’impose quand même, jusqu’à épuisement, voire même dégoût.

En atelier, je parle souvent du déni de soi. Les grands, mais surtout les petits, ceux qui nous empoisonnent l’existence de façon insidieuse et qui sont à la base de tous nos déséquilibres. Chaque fois qu’on dit oui, par exemple, pour ne pas déplaire ou pour être reconnu, alors qu’on a envie de dire non, on se renie. Chaque fois qu’on dit non, pour ne pas être jugé ou incompris, alors qu’on a une profonde envie de dire oui, on se renie. En clair, chaque fois qu’on prend une décision pour être aimé, en fonction de conditionnements et de croyances imposées par notre éducation ou par les normes de nos sociétés modernes, on se renie. Tous ces petits dénis de soi provoquent autant de contractions qui se cristallisent et laissent leurs empreintes. À la longue, elles entraînent aussi leur lot de défis, tant psychiques, émotionnels, que physiques.

Nous avons pourtant un système d’alarme très efficace contre cet auto-sabotage : le ressenti. Nous avons tous une petite cloche qui sonne quand on s’apprête à se renier. Notre corps, cette fabuleuse antenne, envoie des signaux clairs pour toutes les circonstances confrontantes, que ce soit par des serrements de poitrine ou de gorge, des malaises au bas du ventre, des chaleurs incontrôlables, une confusion palpable… Et des papillons dans l’estomac ou une ouverture du coeur, quand c’est bon pour nous. Le problème, c’est qu’on fait trop souvent fi de ces avertissements, envoyés par la partie de nous qui «sait», c’est-à-dire notre grand Soi!

Pour revenir à soi, ici, maintenant, et apprendre à se choisir, la première étape passe donc par un entraînement à ressentir à nouveau ces malaises et mal-être soudains, qui deviennent vite permanents lorsqu’on les ignore. Il ne suffit que de quelques secondes d’attention pour entendre les messages du Soi. Quelques secondes de présence pour processer l’information et prendre action dans la justesse du cœur, plutôt que se retrouver en réaction conditionnée.

Quelques secondes d’amour de soi… et le courage de nommer notre vérité, sans culpabilité!

L’amour de soi: antidote à l’autosabotage

Selon mon expérience, le plus difficile sur un chemin d’éveil, c’est d’éviter le piège douloureux de l’auto-flagellation quand on a le sentiment de rechuter. Sombrer dans la critique sévère de soi, alors qu’on «travaille» si fort à s’affranchir de nos patterns destructeurs depuis des années et que, sans crier gare, ils reviennent nous hanter, est pourtant notre premier réflexe. Pourquoi? Notamment parce que nous évoluons dans une société de performance, donc de compétition, et ce, même avec soi. Or, si on «travaille» sur soi, en thérapie, en lisant des livres de croissance personnelle ou en suivant des formations avec tel ou tel autre enseignant spirituel pour élever notre conscience, on s’attend à des résultats. Et quand ces résultats ne sont pas à la hauteur de nos attentes ou pire, qu’ils semblent régresser momentanément, nous sommes les premiers à se taper sur la tête.

Dans ces moments de recul, qui ne s’est pas posé mille questions du genre : «Comment ai-je pu tomber si bas, alors que je surfais sur une vague de bonheur ces derniers temps? Comment me suis-je fait prendre dans ce scénario pathétique alors que je me croyais guérie de mes peines de trahison, d’abandon, de rejet, d’humiliation ou d’injustice? Combien de masques va-t-il falloir encore enlever avant de toucher à mon  essence? Comment puis-je encore perdre des nuits de sommeil à me sentir coupable de ne pas être encore un maître? »

En plus, l’intensité de la transition énergétique que nous vivons présentement pour créer ce fameux Nouveau Monde de paix et de fraternité tant attendu, ne nous laisse aucun répit. Nous sommes constamment challengés par notre personnage qui résiste à enlever une nouvelle pelure d’oignon et à reconnaître une nouvelle ruse de l’ego qui cherche inlassablement à maintenir le statu quo. La vérité, on le sait, c’est qu’on n’a jamais fini d’évoluer, et que le plus grand piège de tous serait de se croire arrivé quelque part, alors qu’on est en fait à la ligne de départ! Mais quel privilège à la fois d’être sur cette ligne de départ, quand tant d’êtres sur notre planète la cherchent, consciemment ou pas.

Pour m’aider, quand j’ai la sensation de faire un pas en arrière dans mon évolution, je ressors mon coffre à outils. Je médite plus longtemps, je marche en forêt avec mon chien plus souvent, j’écoute le silence qui me met en contact avec le divin en moi, je porte une attention particulière à mes rêves, j’écoute ce que l’émotion veut me dire, bref, je trouve des trucs pour être totalement présente à ce que je vis, en me rappelant que tout passe, et surtout, en faisant l’effort d’aimer inconditionnellement la fille en moi qui ne sait pas comment faire autrement pendant ces périodes de doute. Parce qu’il n’y a pas de boussole magique pour nos pertes de nord, il n’y a que le temps de présence à soi qui puisse nous aider à retrouver la direction pour sortir des méandres de notre être.

Le cadeau au bout de ce parcours de conscience accrue me surprend toujours. Un pas derrière égale immanquablement un bond devant. Dans cette perspective, bénissons nos doutes, nos peurs, nos angoisses existentielles, parce qu’elles nous propulsent vers une version épurée de soi, plus libre et plus léger.

J’aime penser que Jésus est tombé bien plus souvent que trois fois. Ça me donne le droit d’en faire autant, mais surtout de me relever au moins une fois de plus que le nombre de chutes pour reprendre ma route de pèlerin vers encore plus de Joie et d’Amour.

*Ce sont deux chroniques tirées du site internet de France. Elle nous donne la permission de les publier. Merci!

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Se choisir, Se choisir, Se choisir, Se choisir, Se choisir