SE RÉALISER, C’EST SAVOIR SE DÉPASSER

Le dépassement selon la célèbre théorie des tontons à calotte…

On a tous une vision personnelle du dépassement. Laissez-moi vous présenter la mienne à l’aide d’un exemple que j’aime bien, celui du conducteur typique du dimanche après-midi que nous appellerons ici le tonton à calotte.

Retrouvons-le donc, par un bel après-midi d’été au volant de son automobile, la calotte enfoncée jusqu’aux oreilles, roulant lentement mais sûrement et sifflotant de bonheur. Comme il n’est pas pressé, il s’installe bien confortablement sur la voie de droite de l’autoroute, prenant bien soin de ne pas dépasser la limite permise par la loi. Il se déplace ainsi en toute sécurité, prenant le temps de regarder le paysage défilant lentement autour de lui. Au début, il trouve ça très agréable de suivre docilement les autres promeneurs du dimanche comme lui.

Mais après un certain temps, il commence sérieusement à s’ennuyer et la monotonie le gagne. « Suivre c’est bien beau, se dit-il, mais un petit défi ne me ferait pas de mal. » Il remarque alors que, depuis quelques minutes, des conducteurs plus que téméraires le dépassent à vive allure sur la voie de gauche prévue à cet effet. « Mais ils sont fous à lier, lui susurre subtilement à l’oreille son prudent petit ange lumineux, ils vont se tuer, ma parole ! » Tandis que de l’autre côté, son ange noir réplique avec insistance : « Regarde ces délinquants comme ils sont chanceux. Tu les envies, n’est-ce pas ? Est-ce que ça ne te tenterait pas, toi aussi, de faire comme eux, de prendre des risques et de rajouter un peu de piquant dans ta vie ? »

Notre tonton à calotte ne succombe pas tout de suite. Suivre le troupeau est si sécurisant pour lui. C’est d’ailleurs ce qu’il fait à longueur de journée depuis des décennies. Ne pouvant résister plus longtemps à l’appel du petit garnement en lui qui crie à l’aventure, il fait tourner sa calotte de 180 degrés et, palette pointant vers l’arrière, il s’élance avec fougue sur la voie de gauche, dépassant avec frénésie les autres tontons qu’il suivait depuis des heures. Sa hardiesse le remplit d’une joie vivifiante, allumant l’étincelle dans ses yeux. Il retrouve peu à peu la fougue de ses vingt ans et n’en revient pas de constater l’émergence soudaine de sa délinquance qui, à sa grande surprise, n’était pas morte mais simplement endormie… Il ne se reconnaît plus !

Pendant ce temps, l’enfant qui s’est éveillé à l’improviste en lui s’amuse follement, vous pouvez me croire. Il s’éclate au volant de sa vieille bagnole devenue pour l’occasion un bolide de course supersonique. Ce faisant, il dépasse ses peurs, transcende ses limitations, passe outre ses anciennes croyances qui le gardaient jadis dans le droit et plat chemin. Il ose enfin se dépasser ! Cette escapade sur la voie de gauche se poursuit durant de longues minutes, des minutes inoubliables pour notre tonton. Après quoi, rassasié, repu de son aventure et rempli à ras bord de toute l’énergie qu’elle lui a apportée, il retourne sur la voie de droite, essoufflé certes, mais heureux d’avoir enfin laissé son enfant intérieur exprimer son urgent besoin de dépassement. Plus tard, sait-on jamais, reverrons-nous notre tonton à calotte faire une autre escapade sur la gauche, question de se revigorer un peu, sachant – et c’est là la grande différence – qu’il pourra toujours venir se reposer sur la voie de la facilité et de la sécurité, mais cette fois sans culpabilité.

Si je vous ai raconté cette histoire un peu loufoque, c’est pour vous faire comprendre qu’il ne faut jamais craindre de se placer dans des situations où nous savons que nous aurons à nous dépasser, car ce sont elles qui ont le plus de chance de nous garder alertes et d’entretenir notre jeunesse de cœur. C’est également la meilleure façon d’attirer l’abondance à tout point de vue dans notre vie, de se sentir valorisé et de pouvoir enfin se réaliser au maximum.

André Harvey


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