La magie des mudras
Qu’est-ce qu’une mudra (prononcez moudra)? À vrai dire, il est normal de devenir confus dans le charabia yoguique lorsqu’on entend des mots tels que mantra, mudra, asana, pranayama, et cetera!
Je vais porter à votre attention aujourd’hui la magie des mudras. Mudra pourrait se traduire par le yoga des doigts. Imaginez quelqu’un qui serait, pour une raison ou une autre de guérison, confiné au lit sans pouvoir utiliser ses jambes. Cette personne pourrait obtenir beaucoup de bienfaits de tout ordre à pratiquer sagement des mudras.
Des mudras, il y en a des centaines. Si vous avez identifié qu’un aspect de votre vie tourne en rond, que vous avez une blessure qui remonte de manière récurrente, qu’un de vos organes a fait jusqu’à maintenant preuve de faiblesse, il y a une mudra pour chacune de ces raisons, et plus encore! Certaines soignent physiologiquement, par exemple une fatigue généralisée, d’autres atténuent les mélancolies, le manque d’estime de soi, la dépression ou même les phobies.
Dans l’imagerie bouddhique, yoguique, nous avons l’habitude de voir le traditionnel mudra chin (celui où nous rejoignons de chacune de nos mains, pouce et index). Souvent associé à des images de méditation, suggérant le recueillement, tenu par une personne assise, on voit mudra chin profilé dans ses doigts. Cette mudra fait en effet circuler l’élément éther dans votre système, elle apaise votre champ éthérique, aura. Elle est aussi une posture qui aide à dissoudre l’égo. En effet, l’index étant le doigt de la direction, celui du reproche et des sermons, il se fait bien taire et stabilisé par le ground de notre cher pouce.
Dans chacun de nos doigts et mains (de même que orteils et pieds), il y des terminaisons nerveuses, des nadis (un autre terme dont j’aimerais vous entretenir bientôt) qui créent ensemble des connexions stabilisantes lorsqu’elles sont rejointes.
Par exemple, la mudra de la concentration, si simple, vous la verrez souvent tenue instinctivement par des personnes influentes ou des orateurs éloquents (pensez à Fred Pellerin), qui est de réunir chacun de ses bouts de doigts, pouce contre pouce, index contre index, etc. Essayez-la!
Cette mudra permet à nos hémisphères de connecter ensemble leur force mutuelle pour permettre que vous exprimiez exactement ce que vous avez créé à l’intérieur de vous lorsque vous prenez la parole en public. Dans le cas de Fred Pellerin, on peut voir qu’il l’utilise comme un déclencheur pour arrimer sa pensée et son verbe et par la suite, il décolle, il nous enivre de sa magnifique et unique poésie.
Une bonne idée serait de pratiquer une mudra par saison. Au printemps, le foie a besoin de toutes nos attentions. Il existe des mudras spécifiques à cet organe. De plus, comme chaque organe a son émotion/sentiment qui lui est relié (foie : colère, sérénité), la pratique de la mudra permet d’équilibrer ces deux polarités.
Que des bienfaits! Et si simple à insérer dans sa vie. Dans tous nos moments d’attente imposés, par exemple lors de nos méditations assises ou allongées, on peut y associer une mudra. Lors d’un power nap, pourquoi pas? J’explique souvent à mes élèves qu’à partir du moment où une mudra a été activée en conscience, on peut ensuite tout à fait la pratiquer dans des moments où notre présence à soi n’est peut-être pas totale mais tout de même, reliée. C’est-à-dire que nous nous maintenons relié à soi, à nos besoins, par la voie du corps.
Je vous révèle ici la mudra du foie et de la sérénité :
Les majeurs sont placés à la base des pouces, sur le mont de Vénus, et les pouces et les annulaires se touchent derrière le majeur. Je dis souvent que les pouce et annulaire s’embrassent dans le dos du majeur tandis que celui-ci reste serein. ☺
Bonne pratique.
Namasté
Chantal Christin
*** Une bonne référence québécoise d’un ouvrage sur les mudras serait :
Mudra, le yoga des doigts, Locana Sansregret en co-écriture avec Juliette Dumas, Éditions Flammarion.
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