La tolérance, une porte essentielle du bonheur
La tolérance est l’acceptation de la vie sous toutes ses facettes. Pas une acceptation passive et béate, mais qui nous incite plutôt à sauter par-dessus les barrières mises en travers de notre route. La tolérance ouvre toute grande la porte au bonheur. Nous parlons ici de la tolérance envers les autres, mais aussi, et surtout, de celle vis-à-vis de soi-même. En effet, si on commence à s’aimer et à s’accepter comme on est, on aura beaucoup moins de difficulté à le faire avec les autres. En assumant l’être qu’on est devenu avec les années, on le fera plus facilement avec autrui.
Pourquoi la tolérance est-elle une porte du bonheur ?
Parce que si on réussit à accepter les gens comme ils sont, on ne tentera RIEN pour essayer de les changer. À moins qu’ils en fassent la demande expresse, et encore… Combien de personnes ont essayé en vain de transformer leur conjoint ? Ils vivent ainsi dans l’espoir et dans le rêve toute leur vie. Au cours d’une période passionnelle, certaines personnes peuvent temporairement montrer des signes de changements, mais quand la passion s’atténue, elles redeviennent elles-mêmes. Ne demandez jamais à un chat de japper. Il n’y arrivera jamais. Il miaule ! Le jappement, ce n’est pas dans sa nature. Ainsi en est-il de chaque être humain.
La tolérance nous incite à accepter que chaque être humain traîne avec lui un bagage différent du nôtre et n’a sûrement pas les mêmes objectifs que nous à atteindre.
Ainsi, une de mes amies menaçait son mari de le quitter s’il ne suivait pas des cours de croissance personnelle pour la rejoindre dans sa démarche d’évolution. Elle voulait qu’il change et qu’il suive « sa » route à elle. Sous la menace, il promit de le faire, mais ne mit jamais sa promesse à exécution. Je fis réaliser à cette femme qu’elle s’était donné comme mission de changer son homme, mais que lui, dans le fond, ne le voulait pas. Il n’était pas prêt et aucunement motivé pour le faire. Elle devait l’accepter comme il était ou le laisser. C’est pour cette deuxième solution qu’elle opta finalement. Le résultat fut des plus positifs, car, à peine un an plus tard, chacun d’entre eux refaisait sa vie avec un nouveau partenaire qui correspondait mieux à leurs aspirations respectives.
On devient plus tolérant dès qu’on saisit le véritable sens du mot compassion : vivre et laisser vivre, comme je le disais précédemment…
Les gens qui traversent des périodes difficiles n’ont souvent besoin que d’une oreille attentive, que d’un simple soutien moral. Vous savez, cette petite tape amicale dans le dos, ou un simple « ça va bien aller, tu vas voir » qui change toute la trame d’une journée parfois. Il est totalement inutile de servir à la moindre occasion nos conseils moralisateurs à tous et chacun. J’ai été assez longtemps l’expert de ces séances moralisatrices, avant de comprendre qu’une personne en détresse a bien plus besoin d’un port d’attache temporaire, d’une épaule où elle puisse se reposer quelque temps avant de continuer son périple, que de sermons insipides et dont elle ne se souviendra pas de toute façon.
La tolérance envers soi passe obligatoirement par l’acceptation de ses forces comme de ses faiblesses, de ses côtés lumineux comme de ceux qui s’avèrent plus sombres.
Combien de fois nous a-t-on dit au cours de notre jeunesse de ne montrer aux autres que nos meilleurs aspects. Mais notre partie sombre, elle est bien là, au cœur de notre être. Pourquoi alors passer notre temps à vouloir l’occulter au lieu de l’accepter et de s’en servir ? La lumière ne peut exister sans la noirceur.
J’aime bien illustrer ceci en utilisant l’image d’un ange qui, comme sur nos bonnes vieilles représentations religieuses, possède deux ailes… disons une aile blanche et une aile noire. Et si on jouait à être cet ange ? Depuis toujours, on ne nous enseigne qu’à battre de l’aile blanche. Si vous saviez le nombre d’années où je n’ai montré aux autres que ma lumière. Devant mes parents, mes amis, mon auditoire, je m’efforçais toujours de leur servir mon côté lumineux. Ne battant que d’une seule aile, je n’ai dès lors cessé de tourner en rond. Vous connaissez sûrement de ces gens qui, au contraire, sont si habiles à battre de l’aile noire. Pour eux, il semble que leur dernière préoccupation soit de se faire aimer. Ne battant que de l’aile noire, ils tournent eux aussi en rond. Donc, qui de moi ou d’eux se retrouve le plus avancé ? Personne, évidemment. Nous avons tous les deux tourné en rond, mais dans un sens différent.
Pour évoluer rapidement, et en ligne droite, le secret est de savoir battre des deux ailes à la fois. C’est pourquoi, pendant quelque temps, j’ai dû me faire violence et développer des côtés plus sombres de moi. En conférence, je m’appliquais à être plus direct dans mes propos, à la surprise de tous, et je me permettais même parfois de prononcer des « gros mots », peut-être pour réveiller certaines personnes.
Avec le temps, j’ai retrouvé l’équilibre et je nourris ainsi beaucoup moins cette peur de ne pas me faire aimer. À votre tour, prenez un instant de réflexion et demandez-vous laquelle de vos deux ailes est la plus agile ces temps-ci. Puis, appliquez-vous à développer l’autre. Au début, il se peut que, tout comme moi, vous soyez quelque peu maladroit, mais à la longue, vous deviendrez un expert en la matière. Cet exercice vous aidera à découvrir, à apprécier et à vous servir de toutes vos forces, qu’elles soient lumineuses ou sombres.
Lorsqu’on comprend le processus de l’évolution par l’expérience, on devient de plus en plus tolérant et attentif à ce que vivent les gens. La tolérance, envers soi et les autres, constitue une porte essentielle pour accéder au bonheur, car elle annihile tout jugement envers ceux qui ne sont pas comme nous ou qui ne pensent pas comme nous. Elle est un outil important en ce qui concerne l’acceptation de soi dans toute notre globalité.
André Harvey
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