Mes dédales administratifs (18e partie)
Je sors tout juste de mon audience au TAQ de 2e instance. Évidemment, je m’étais bien préparée. Cela soulève aussi le fait qu’il y a eu de nombreuses étapes derrière moi pour en arriver là, une bonne cinquantaine au moins.
Maintenant, j’accueille et célèbre mon courage et ma détermination avec beaucoup de gratitude, accompagnée d’un sentiment de lumière associé à « être exemplaire ». (Je sais que ça ouvre le chemin sur quelque chose d’important, qui va aider les autres et le Québec.) Alors, félicitations à toutes ces âmes qui progressent avec moi!
Pour ma préparation, j’avais recueilli tous les éléments que j’avais relevés dans mes chroniques. J’en suis arrivée à trois pages et demie de points importants. Il y avait de tout, des arguments, des faits, des suggestions d’améliorations, des points en lien avec l’actualité politique, même portant sur la gestion du gouvernement Legault.
Je vis des problèmes réels face au système, et je suis prise avec les conséquences dont tout le monde dedans se fout! Que le système soit une machine à provoquer des erreurs, ça aussi ça ne semble déranger personne. C’est devenu une liste humaine, ou comment la femme en moi saurait gérer ça pour apporter des solutions véritables. Je l’ai nommée « Mon plan féminin ».
Comme je vise la maîtrise dans ce que j’entreprends, je suis allée chercher en moi aussi le côté pragmatique, celui de mon énergie masculine, que j’ai appelée « Mon plan masculin ».
J’ai épuré cette liste pour en arriver aux points centraux logiques de tous les problèmes que je vis par rapport au système. Je vous les communique, sans vraiment entrer dans les détails…
- Ils ont changé le programme sans m’en aviser. C’est la base de toute ma situation. Même si on me l’avait dit, qu’est-ce que j’aurais pu faire pour que l’on considère mes dépenses d’entreprise? Double problème.
- Le gouvernement a reconnu son erreur. Cela dit, il doit la reconnaitre à 100 %. Il a diminué la dette, mais aurait dû l’enlever au complet parce que l’erreur est totale. Les comptes auraient dû être remis à zéro. Ne l’ayant pas fait, je me retrouve avec une dette, ce qui a eu un effet domino sur les années qui ont suivi. J’ai été impactée à 100 % sur une longue période, ce qui n’aurait pas dû se produire.
- La longueur du traitement des dossiers, des demandes de révisions et des contestations a fait en sorte d’aggraver ma situation au lieu de la régler ou de la mettre à jour administrativement. Nombreux problèmes de communication entre les différents services qui traitent mon dossier.
- Je n’ai pas fait d’erreur. J’ai fait mes suivis, je suis une personne responsable et transparente. Je ne vois pas pourquoi je suis encore impactée par une erreur reconnue par le gouvernement pour une faute que je n’ai pas commise. Je n’avais jamais eu de problème avant que le gouvernement Legault arrive au pouvoir.
- J’ai contacté tous les paliers politiques dont la ministre Rouleau, ma députée de Prévost, ministre des Laurentides, le bureau du premier ministre. Aucune réponse. Face à ce constat, je me sens impuissante devant la grosse machine gouvernementale. David contre Goliath.
- Personne n’est imputable quand une erreur provient d’un fonctionnaire du gouvernement. Qui a fait ça? De nombreuses erreurs ont ainsi été causées et c’est moi qui en ai absorbé la responsabilité (ex. quand j’ai appelé pour l’augmentation temporaire de mes revenus).
Conclusion : pour que ça se règle, je serais satisfaite que vous preniez sous votre responsabilité :
Les reconnexions nécessaires pour que mon dossier se tienne, dans des paramètres équitables, réalistes et justes. Et que ça se suive d’une année à l’autre (comme ma prestation mensuelle).
Que le gouvernement reconnaisse à 100 % son erreur en l’assumant en totalité (incluant le paiement de ma facture de lunettes auquel j’aurais eu droit si on ne m’avait pas éjectée du programme.)
Pouvez-vous me recommander à la bonne personne qui détient l’autorité pour être en mesure de ratifier le montant total de ma dette? Puis de régler les failles du système dans lesquelles je suis tombée.
** Besoin de vous pour mettre de la pression pour un changement de lois et de barèmes, qui devraient mieux correspondre à la réalité du travailleur autonome.
– 200 $ approuvé de base pour un 500 $ plus réaliste.
– Reconnaissance de mes dépenses de base.
– On peut changer la situation de nos revenus rapidement.
Mon plan féminin servait en référence de fond, car si j’avais eu besoin d’arguments, eh bien, ils étaient tous réunis. C’est davantage le modèle qui pourra servir dans les médias si je n’ai pas d’autre choix que d’en arriver là, car ceux-ci aiment l’aspect humain d’un problème, ils sont moins pragmatiques, ils veulent des détails basés sur des faits sensationnels. Et c’est ce que j’ai à leur offrir. Le recours aux médias demeure une carte dans ma stratégie du retour à la justice véritable.
L’audience
L’audience a commencé. Le représentant du ministère attitré au dossier (monsieur X) est absent. Je crois qu’il a lu ma chronique 17 dans laquelle je précise qu’à la suite de sa demande de le contacter, ce que j’ai fait par courriel, cellulaire et coup de fil à son bureau, je n’ai obtenu aucun retour. Quand il a reçu ma chronique, j’ai reçu un message automatique d’absence du bureau précisant qu’il retournait au travail deux jours avant l’audience. Quand j’ai reçu la confirmation courriel, j’ai souri, enfin un retour! J’étais contente qu’il comprenne les choses et que l’action suivait, avec la confirmation automatique, à cause de ses vacances.
Donc, le représentant n’était pas là aujourd’hui. J’ai apprécié son humilité, et je l’ai reconnu pour ce qu’il était. Je l’ai remercié et gratifié son âme. Une femme était toutefois présente, accompagnée par quatre autres personnes. J’ai dit « Woah! Objection votre honneur. Je n’ai pas été consultée. On m’impose quelque chose me forçant à m’adapter à ce que le gouvernement veut sans mon consentement. C’est de l’intimidation. »
Bref, comme tout le reste, je n’ai pas eu d’autre choix que de m’y faire, parce qu’à leurs yeux, c’est dans loi de l’audience publique. C’est triste, j’aurais aussi aimé être accompagnée par des gens de mon côté, comme mon oncle diplomate et fonctionnaire retraité du gouvernement du Québec, plus ma nouvelle directrice des communications qui vient d’arriver dans mon entreprise. Je les remercie pour leurs précieux regards. Ma mère aussi aurait voulu être là. Mais il n’y avait que des fonctionnaires en formation, sans caméra ni micro. Du voyeurisme gouvernemental en quelque sorte. Je sais, je suis tout un sujet (clin d’œil)!
Madame X, la représentante du ministère, arrive tout juste dans le dossier. Elle n’en connait pas les ficelles, ne sait pas trop où elle s’en va non plus dans cette histoire. Je suis de bonne volonté et je l’aide pendant l’audience en lui envoyant ce dont elle a besoin. Je savais que je créais des doublons administratifs, mais j’étais heureuse d’être organisée pour sauver du temps et démontrer mon efficacité, ce dont j’ai fait preuve tout au long du parcours. Je ne vais pas ouvrir sur l’énergie de madame, mais ce que je puis dire, c’est que ça m’a été favorable que la vie la choisisse pour remplacer celui qui était censé être présent. Évidemment, je connais mon dossier sur le bout de mes doigts et je l’assume en tout point. Je suis empathique pour la nouvelle qui arrive dans le dossier, parce qu’elle n’est pas déjà très convaincue de son propre point de vue. Je lui ai envoyé toute ma compassion.
J’ai suivi le juge qui dirigeait l’audience, un monsieur heureux qui est près de son cœur. Je suis reconnaissante de ça aussi. Rapidement, j’ai pris l’initiative de dévoiler mon jeu, en m’invitant à ouvrir mon plaidoyer pragmatique. J’ai aussi mentionné que je ne m’occupais pas du volet juridique, ce qui avait été fourni dans ma demande d’audience 2, fait par la Clinique juridique du Barreau du Québec. C’est ma requête que j’expose maintenant.
J’ai ajouté à ma défense que je suis inscrite au programme depuis 2011. Que j’ai eu neuf mois prospères sur toutes ces années, mais une prospérité modérée. Quand tu fais 19 000 $ de revenus pour 25 000 $ de dépenses, disons que je n’y suis pas encore, mais pour eux, j’ai trop gagné, je dois donc payer. Mettons que ça nous enlève le goût de faire de l’argent! De plus, le ministère ne savait pas qu’on me prélevait en double, sans que personne ne puisse arrêter ce processus pour le remboursement de la dette qu’ils m’ont générée. Je ne suis pas découragée, mais tannée, oui!
Étant donné que le mois prochain risque d’être en mode attente, je coupe ma chronique en segments. Je vous raconte la suite dans le prochain numéro.
Julie L.
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