« Que ta volonté soit faite! »
Dans son traité sur le chaos, l’harmonie et la fabrication du réel, Trinh Xuan Thuan, astrophysicien vietnamo-américain et écrivain d’expression principalement française, mentionne une ancienne légende de son pays, le Vietnam. Cette histoire a pour thème l’énergie d’illusion, qui consiste à prendre une suite de mirages pour la réalité. Confondre des circonstances passagères avec le monde réel est une méprise qui ne manque jamais d’aboutir à des conséquences tragiques, surtout lorsque toute une civilisation se jette à corps perdu dans cette erreur grossière. Cinq siècles avant Jésus-Christ, Platon, l’un des premiers philosophes antiques de la Grèce classique, dans sa célèbre allégorie des ombres dans la caverne, nous avait déjà conseillé de ne pas tomber dans ce piège. Nous aurions peut-être mieux fait de suivre ses conseils. L’avenir le dira.
Écoutons cette histoire telle que la raconte de sa belle plume l’écrivain Pham Duy Khiêm, vietnamien lui aussi (1908-1974) :
« Il était une fois une femme dont le mari avait été envoyé comme soldat dans un poste frontière, tout au bout du pays. En ce temps-là, les communications étaient très difficiles et, depuis plus de trois ans qu’il était au loin, la femme ne recevait que de rares nouvelles. Un soir, elle cousait à la lampe, près de son enfant qui dormait, quand un ouragan éclata. Un coup de vent éteignit la lampe, le tonnerre se mit à gronder, et l’enfant s’éveilla. Il prit peur. La mère alluma la petite mèche qui trempait dans l’huile et, montrant sa propre ombre sur le mur, elle dit : “Ne crains rien mon petit; père est là qui veille sur toi”. L’enfant regarda et cessa de pleurer. Le lendemain, au moment d’aller au lit, il réclama son père. La mère sourit, heureuse, et se plaça de façon que sa silhouette fût bien visible aux yeux de son fils. Elle lui apprit à joindre les mains avant de s’incliner devant l’ombre pour dire : “Bonsoir mon père”. L’habitude en fut vite prise et, tous les soirs, le rite s’accomplissait… »
Bien entendu, cette ancienne anecdote ne s’arrête pas là. Le mari revint enfin. Comme c’était la coutume en ces temps-là, la femme voulut faire des offrandes aux ancêtres pour les remercier d’avoir ramené son mari sain et sauf. Elle alla aux provisions, confiant l’enfant à la garde de son époux. Pendant son absence, celui-ci joua avec son fils et voulut se faire appeler père. À sa grande surprise, l’enfant refusa, expliquant qu’il ne pouvait être son père, puisque lui-même disait bonsoir à ce dernier chaque soir en allant au lit. L’homme, pensant que sa femme avait été infidèle, quitta la maison sans un mot, blessé au fond du cœur. Désespérée, la pauvre femme mit fin à ses jours en se jetant dans la rivière. En apprenant sa mort, le mari, pris de doutes, revint sur les lieux. Le soir venu, il alluma la lampe qui projeta son ombre sur le mur. À son grand étonnement, il vit son fils joindre les mains et s’incliner devant l’ombre. Il ne comprit que trop tard sa tragique méprise.
Cette histoire pourrait nous paraître naïve; et pourtant, c’est à se demander si nous ne sommes pas les premiers à commettre de telles erreurs d’appréciation dans notre vie de tous les jours, au cours de ce rapide passage sur terre. Combien de fois avons-nous pu être « blessé au fond du cœur » pour rien, comme le soldat, pour simplement avoir mal interprété une situation, un mot, une expression, un regard, autant d’événements plus ou moins anodins qui ont pu entrainer une « tragique méprise »? Mais, en réalité, la tragédie est beaucoup plus profonde qu’on pourrait le penser de prime abord. En effet, l’éducation matérialiste nous a conditionnés à croire que nous ne possédons qu’un corps physique qui change et qui vieillit au fil du temps. Nous avons ainsi oublié notre double nature. Nous possédons aussi une force vitale, une âme immortelle dotée de conscience qui peut nous donner accès à d’autres dimensions, celles-ci entièrement spirituelles. L’âme existe avant le corps, mais à chaque nouvelle incarnation, l’âme vivante oublie sa vraie nature. D’où cette nostalgie constante du monde spirituel, ce goût amer de paradis perdu. Platon explique qu’à la longue, cette nostalgie devient une forme de déception et se transforme peu à peu en un dégoût du monde matériel, un écœurement de toutes ces formes temporaires qui tombent malades pour finir dans la décrépitude et la mort.
Quand on se fait prendre au jeu des formes éphémères et qu’on s’y attache, ou qu’on en attend du plaisir ou du profit, cela finit immanquablement par générer de la frustration, de la nausée, de la colère et de la souffrance parce que, comme s’effacent les ombres, rien ne dure ici-bas et tout finit par disparaître. Cette déception du monde des ombres est considérée comme un sentiment positif par les éveillés, car, tôt ou tard, le pessimisme matériel éveille en nous l’optimisme spirituel, le désir ardent de l’âme de se tourner définitivement vers la réalité immortelle de son origine divine, son vrai lieu de résidence.
Le mari de la légende a pris l’ombre pour la réalité, et il en a eu la nausée. Les conséquences de son erreur ont été désastreuses. Pareillement, il semble clair que notre actuelle civilisation occidentale a depuis longtemps pris le parti de croire en la réalité des ombres qui passent plutôt que de faire confiance à la force vitale immortelle qui les anime. Quelles pourraient en être les conséquences? Doit-on s’étonner si tout aujourd’hui semble aller de travers? Peut-on encore améliorer la situation? Ce malaise civilisationnel peut-il se retourner vers quelque chose de positif en générant un réveil des consciences? Je dirais oui! Je suis désespérément, farouchement, follement, incorrigiblement et incurablement positif.
Si, tout comme le fils dans la légende vietnamienne, nous continuons à prendre les ombres pour la réalité sans faire d’effort pour sortir de ce mirage, nous ratons la mission de notre forme humaine, nous faisons violence à ce profond désir de retrouver l’union de l’âme et de l’Âme Suprême au fond de nous. Ce désir ancestral du subconscient collectif de l’humanité, Platon le nomme « éros ». Comment sortir de l’illusion? Bien des sages proposent diverses méthodes. L’une des solutions serait de ne pas rejeter le monde des formes illusoires, mais d’y voir la présence immanente de l’Entité Primordiale, la conscience absolue du Rayonnant, sous l’aspect de la transformation des énergies de ses puissances infinies. Rappelons que, pour un cerveau comme celui du professeur Richard Feynmen, Prix Nobel de physique : « Il ne serait pas raisonnable de supposer que la vie a pu commencer seulement par un pur hasard, alors il doit donc y avoir un Dieu. » (Richard Feynman, Lumière et matière, Éditions Points, Paris, 1993.) Essayons donc d’être « raisonnables ». Selon le Véda, il est possible de détecter cette divine présence en toutes choses, puisque tout existe par l’intermédiaire des transformations énergétiques de la substance absolue (parivada-shakti). Tout est Dieu, car tout représente une transformation des énergies de Dieu (bhedabheda-tattva). L’énergie et l’énergétique sont simultanément un en qualité et distincts en quantité. Le mental, porté par ce savoir au lieu d’être illusionné par les ombres des formes évanescentes du monde, est au contraire illuminé par la source de toutes les énergies présentes au sein même des ombres de ce monde. Plus rien n’est alors perçu comme étant négatif, puisque tout est divin, même le pire, même l’illusion. Et le vrai miracle est le suivant : en tant que particules de conscience divine intégrées dans le rythme de la Totalité, chacun d’entre nous se trouve à être pleinement partie prenante de ce phénomène.
L’erreur serait de réagir comme le mari de la légende vietnamienne et d’être blessé au fond du cœur pour des circonstances qui n’en valent pas vraiment la peine. S’il n’avait pas été si possessif, si jaloux, si susceptible, si peu sûr de lui, si absorbé dans la conception sociale de l’existence, son égo de père aurait pu lâcher prise sur sa déception et voir que la main de la providence divine était en train de lui enseigner la patience, la tolérance, l’amour immotivé, le pardon, le souverain détachement, la liberté et plein d’autres choses qui rendent l’humain heureux à travers les épreuves qu’il subit entre les renaissances et les morts. Mais il n’a rien vu et son illusion a dévoré son cœur. Sa femme en est morte. Elle aussi aurait pu voir la main de Dieu dans le départ de son mari. Elle ne l’a pas vue et s’est ôté la vie. Erreur fatale. Commettre de tels écarts de jugement n’aidera personne à sortir de l’illusion. En revanche, il est toujours possible de développer une vision transcendentale de l’ensemble des événements qui nous arrivent. En général, nous existons dans un mode de compétition, d’exploitation, de jugement, de condamnation envers des personnes qui font certaines choses qui, selon nous, n’auraient pas dû exister. Ce mode de fonctionnement mental est terriblement contre-productif. Les miracles arrivent seulement lorsque nous changeons notre manière de voir les choses. Parfois, on se demande : « Comment en sommes-nous arrivés là? » La réponse est simple, car, après tout, ce sont nos états de conscience constitués de strates vibratoires qui nous ont amenés là où nous nous trouvons aujourd’hui.
La conscience humaine ne croit que ce que nous n’arrêtons pas de lui répéter jour après jour, et rien d’autre. C’est de cette manière qu’une publicité mille fois répétée nous fait croire qu’un produit est bon, même s’il ne l’est pas. C’est l’état de notre esprit qui génère les circonstances dans lesquelles nous existons. La morale de l’ancienne légende vietnamienne est simple : ne nous laissons pas tromper par les apparences. Ce qui nous paraît mal aujourd’hui peut nous apparaître bien demain. Il est donc inutile d’accuser le monde, car il n’est que le reflet de nous-mêmes. Ce que nous sommes, le monde l’est aussi. C’est la règle du jeu. C’est une bonne chose de la connaître. Si on joue à un jeu sans en connaître les règles, on est certains de perdre la partie. Meilleure chance la prochaine fois!
Sur le plan divin, la tricherie est impossible. En détectant la présence de Dieu en toute situation, il se passe une chose extraordinaire : puisque tout ce qui m’arrive dans la vie arrive précisément à cause d’une volonté cosmique qui en a décidé ainsi, alors je peux presque instantanément lâcher mes jugements, mes condamnations et mes critiques envieuses. Dieu, l’Infaillible, ne se trompe jamais. Cette proposition présente déjà les prémisses d’une profonde libération mentale. Une grande partie du stress existentiel s’évanouit. Tout redevient cohérent. La connaissance védique l’annonce : « Parce qu’il sait que Dieu est le souverain de tous les astres et qu’il est l’ami et le bienfaiteur de tous les êtres, le sage trouve en lui la cessation de l’angoisse et découvre la paix intérieure. » (Bhagavad-Gita, 5-29.) Cette injonction n’est pas limitée à une religion ou à une autre, elle est galactique. Toutefois, une question se pose : comment la volonté de Dieu se met-elle en place? Par quoi est-elle générée? Pourquoi certains possèdent tout alors que d’autres n’ont rien? Les lois de Dieu sont-elles injustes?
L’univers est intelligent parce qu’il est une manifestation divine. La manifestation et le créateur de la manifestation ne sont pas différents. L’univers est Dieu et, comme le disait Nicolas Tesla : « Si vous voulez comprendre comment l’univers fonctionne, vous devez considérer toute chose en termes de fréquences, d’énergies et de vibrations. » Par conséquent, si Dieu voit autour d’une personne une auréole de peur, il la remplira de ce qu’elle est déjà, c’est-à-dire un égrégore de peur. La peur attire la peur comme l’argent attire l’argent. L’univers-Dieu ne peut interférer avec notre libre arbitre parce que nous en sommes les atomes. Nous en faisons partie. Le soleil central permet à ses particules de lumière d’aller éclairer l’enfer ou le paradis, selon le choix de chaque particule. Si Dieu voit dans l’aura d’une personne une onde électromagnétique de richesse, il remplira cette aura d’encore plus de richesse, que cette personne soit honnête ou non. S’il y voit la santé, l’univers remplira cette aura de santé. S’il y voit la maladie, il la remplira de maladie. Une chose en attire une autre de même fréquence. Dieu est mathématiquement impartial; il remplit la personne de la fréquence qui vibre en elle, que cette personne soit « mauvaise » ou « bonne ». Que nous soyons un criminel ou un saint, l’univers ne lit que nos fréquences. C’est le seul langage qu’il comprenne. Et c’est le moyen de communication de Dieu. Il répond à la dévotion par la dévotion et à l’indifférence par l’indifférence. Dieu répond au néant par le néant. Il répond au vide par le vide et au plein par le plein. C’est à nous, et non à lui, de savoir ce que nous voulons. La balle est dans notre camp. C’est à nous de jouer et nous ne pouvons pas passer notre tour.
C’est à nous de choisir ce que nous désirons. Nos religions humaines qui séparent Dieu de l’humain n’ont pas grand-chose à voir avec la science éternelle des énergies divines. Dieu répond à la pénurie par la pénurie, et Il répond à l’abondance par l’abondance; Il répond à la haine par la haine et Il répond à l’amour par l’amour. C’est la règle du grand jeu cosmique. Que nous prétendions être croyants ou athées, musulmans, hindous, juifs, existentialistes, démocrates, oisifs, sportifs, Iraniens ou chrétiens ne change absolument rien à l’affaire. Tout ce que l’on conçoit devient réalité dans notre système existentiel. Le Créateur a placé en nous le miracle de la création parce que nous faisons partie de Lui. Considérons-nous par conséquent comme les premiers responsables de tous nos conflits. Lorsqu’on se détache de toutes nos fausses impressions, toutes nos identifications, toutes les ombres qui gesticulent sans cesse sur les murs de la vie, toutes nos fausses croyances (le mari croyait que sa femme le trahissait), et que nous détectons l’intercession du rythme d’un absolu bienveillant au sein même des événements qui nous arrivent (la plupart du temps sans prévenir), alors nous attirons le Tout. Quand on n’a besoin de rien, même quand on ne possède rien, on obtient tout. Les mauvaises choses n’arrivent pas « à » toi; elles arrivent « pour » toi. Leur rôle — ingrat — est de t’ouvrir le troisième œil. Les meilleures choses dans la vie semblent vraiment venir à nous naturellement dès l’instant où on ne les cherche plus. La clé serait de continuer d’agir, mais sans attachement aux résultats de l’action, et en offrant nos efforts à Dieu, quels que soit notre religion, notre athéisme ou notre philosophie de vie, dans un esprit de dévotion spontané parfumé d’amour. Pas besoin d’aller très loin pour faire ce genre d’offrandes, car l’autel de notre église intérieure est situé au centre de notre cœur. Cela simplifie les choses.
La paix commence à l’instant où nous cessons de nous battre et d’argumenter avec la réalité. Plus on résiste au changement des ombres sur les murs du réel, plus nous souffrons. Les circonstances ne nous désappointent jamais, c’est ce que nous attendons d’elles qui cause ce résultat. La solution est de changer de mode de fréquence. Le changement de vibrations dans notre conscience change notre réalité. S’il avait pu changer son mode de fréquence, le mari n’aurait pas quitté la maison sans mot dire, il ne se serait pas senti blessé au fond du cœur, et sa femme n’aurait pas mis fin à ses jours en se jetant dans la rivière. Certains se jettent du dixième étage par la fenêtre. La mort n’est pas un soin parce que la mort n’est pas la fin. L’aide à mourir ne guérit rien. Vous ne pouvez pas guérir à partir de la même fréquence que celle qui a causé votre maladie. Pour guérir, nous devons changer de mode de fonctionnement et connaître la règle du grand jeu cosmique. La personne la plus apte au bonheur est celle qui voit la main bienveillante de Dieu en chaque ombre, catastrophique ou heureuse, chaque ombre projetée sur l’écran de son existence. Tout arrive, même le pire, pour nous guérir de l’illusion et pour nous sortir des ténèbres de la grotte mentale dans laquelle nous nous sommes nous-mêmes enfermés sous l’influence toxique des effets secondaires de la maladie civilisationnelle actuelle : le nihilisme et l’impersonnalisme, deux symptômes représentés par l’absence de foi dans les lois universelles de la vie divine. Le nihilisme, additionné à la convoitise, est la recette parfaite pour aboutir à toutes sortes de désastres. Aucun sauveur ne pourra changer le mode de fréquence dans notre conscience à part nous-mêmes. Les envoyés de Dieu, les guides, peuvent nous aider à trouver la voie, mais c’est nous qui devons marcher, suivre la trace de leurs pas, et comprendre l’essence de leurs messages.
Les grands maîtres de l’évolution subjective de la conscience proposent une vision encore plus radicale : lorsqu’un être en pleine conscience et suffisamment éclairé observe ce qui se présente à lui, alors qu’il est mis en face d’un événement en apparence dramatique, il ne voit pas la formation de ce qui lui arrive; il ne voit même pas l’ombre de l’événement qui est projetée sur la fibre de sa vie. Il ne voit que l’énergie. Il ne voit que la fréquence, il ne voit que la Cause de toutes les causes qui est à l’origine de la vibration qui a déclenché ces circonstances. S’il doit subir un bombardement, il ne voit pas les bombes, il voit l’énergie de Dieu dans les bombes, même si le nucléaire lui tombe dessus. Il pense : « Oh, mon Seigneur infini est si puissant que son énergie immanente est en train de s’exposer sous la forme de ces bombes! » C’est une vision effectivement radicale. Mais sous cette radicalité émerge une profonde sagesse humaine. La façon dont l’être éclairé se parle à lui-même façonne la manière dont il perçoit sa vie. Et Dieu lui renvoie le reflet de qui il pense être. Voilà pourquoi le Véda dit que, quelle que soit la nature du désir : « Krishna satisfait tous les désirs de tout le monde et à chaque instant. » Dieu satisfait les désirs d’un sale voleur comme il satisfait ceux d’un honnête trader. Que ta volonté soit faite. Et si c’était vrai? Serait-ce possible alors? Si c’est juste ça « la volonté de Dieu », si tout cela est vrai, alors mieux vaudrait aligner toutes affaires cessantes notre propre volonté sur celle de Dieu, puisque la sienne s’alignera toujours sur la nôtre… Avec humilité et douceur, dans un geste d’effacement de nos fausses assomptions (une assomption est l’action d’assumer quelque chose ou le fait d’accepter ce que l’on est), nous deviendrions alors notre propre source de rédemption.
Prahaladji Patrick Bernard, 5 novembre 2025.
Visitez-nous sur notre page Facebook
« Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! » « Que ta volonté soit faite! »
