Animaux de compagnie… ou de mauvaise compagnie?
Je fête mes 12 ans de vie autonome, c’est-à-dire une femme divorcée et toujours célibataire depuis. Et mes enfants vivent en garde partagée. J’habite en appartement compte tenu de mon modeste revenu ne me permettant pas d’être pleinement autonome, c’est-à-dire dans mes affaires. Faut que je loue si je veux survivre.
Je suis de ces personnes relativement stables et équilibrées, plutôt silencieuses. (Oui! Je me suis habituée à être bien dans ma paix et ma vie de tous les jours par moi-même. Je n’ai pas besoin de combler par du bruit, des gens.) J’ai trouvé comment camoufler le bruit causé par autrui : je syntonise le canal Stingray Nature sur mon téléviseur et je fais mes affaires. Je compose très bien avec un fond de vagues, de pluie, de mer, de feu, de montage… Ça me permet de me sentir un peu chez moi. Ça ne fonctionne pas tout le temps, surtout quand un voisin tombe dans un excès de décibels qui l’emporte sur ma paisibilité globale. J’ai déjà dû quitter pour éviter des débordements.
Je suis directe. Je le fais savoir à un autre locataire quand ma limite est franchie. Il y a des gens qui ne choisissent pas nécessairement la voie du respect dans la cohabitation. Quant au proprio, il s’en balance de la vie des gens et de leurs problèmes en appartement. C’est l’argent qui l’intéresse, il carbure au capitalisme occidental, au-dessus des lois mettons, incluant le fait de laisser pendant trois mois de l’eau dégouliner sur la tête d’une locataire jusqu’à ce que je me serve des lois pour régler le problème. Un homme difficile à joindre, pas à jour dans ses affaires ni organisé pour être efficace, incapable d’assumer le service dont il a la responsabilité, c’est-à-dire un procrastinateur élite, avec ses 450 immeubles d’habitation éparpillés partout au Québec. Trop souvent j’ai dû composer avec ses mauvais choix de locataires. On dirait qu’il ne détecte pas ceux qui ont des problèmes dans leur situation de colocation. Pendant que je vous en parle, des chiens jappent encore en haut de chez moi. Aucune de mes propositions n’a été acceptée. Je ne sais pas pourquoi il écoute : qu’est-ce qu’il fait après? L’action n’est pas tout le temps détectée, et souvent elle ne se concrétise pas. Une chance que les lois existent!
Ce propriétaire permet aux gens d’avoir des chiens. Je ne suis pas contre le principe, mais à mon avis, cette permission doit être encadrée par une charte remise au locataire dès la signature du bail. Les locataires ayant des chiens qui sont passés au-dessus de chez moi n’étaient pas dignes d’être responsables d’un animal. Leur paresse et négligences animalières illustraient leur absence de préoccupation envers ceux qui habitent tout autour.
J’ai connu ceux qui laissent leurs chaines et laisses traîner sur le trottoir commun jusqu’à ce qu’on s’enfarge dedans quand on a les mains pleines et qu’on ne les voit pas. De plus, les enfants jouent avec les cordes, et ça implique que les chiens font leurs besoins à proximité, même sur le chemin central. J’ai vu des coupe-froid de portes archi usés, des rampes abîmées, du gazon arraché.
Accumulation de merde! J’ai pris des photos où on pouvait compter plus de cinquante tas sur le petit bout de gazon en avant de la résidence. Perso, je préfère ceux qui s’en occupent à mesure, mais aucun d’eux n’a vécu ici. Ajoutons les personnes qui sortent le chien sur le balcon, à défaut de le faire marcher, et dont les excréments encerclent mon balcon en dessous, tombant même dessus pour s’y accumuler.
Et que dire des jappements! Plusieurs chiens qui jappent sans arrêt, et les gros chiens aboient fort. C’est très désagréable, surtout au moment de coucher les enfants qui crient pour que les chiens d’en haut se calment un peu. La seule solution qui fonctionne malheureusement, et c’est surtout à défaut d’avoir éduqué son chien quand il était temps, c’est le collier électrique. Il y a les chiens qui se tiennent à la fenêtre et font du bruit aussitôt que quelque chose bouge dehors. C’est moins intense, mais rien ne les arrête, qu’il soit minuit ou 5 h le matin. Si vous habitez le long d’une rue passante, vous serez difficilement tranquille. Les chiens réveillent les gens qui essaient de dormir. Quand ce n’est pas ton chien en plus.
Souvent, les chiens d’appartement ne sortent jamais. Si j’avais un chien, je le sortirais au moins cinq fois dans la journée, incluant marche et exercices. Non, pas ici. Il y a même des chiens qui s’enfuient parce qu’ils ont le goût de bouger enfin! Ça a tellement de classe, cinq personnes qui crient dehors pour faire revenir le chien, puis s’engueulent pour savoir à qui la faute. Quant aux besoins de l’animal, ils ne les ramasseront pas parce qu’ils n’ont pas ce qu’il faut. J’ai vu une femme prendre un gros sac noir pour recueillir un tas, et parce que j’étais témoin. Elle a eu le culot de le jeter dans mon bac vert! Rassurez-vous, je l’ai transféré dans le bac approprié. J’ai des photos de chiens qui viennent uriner dans mes fenêtres. Tout ça pour dire que je n’ai pas de chien et que j’ai ramassé un peu trop la marde des autres, parce qu’il y a des enfants autour et que leurs pieds vont partout quand ils jouent dehors. Nous avons même passé une nuit à l’urgence parce qu’un chien attaché à l’escalier du couloir central a attaqué et mordu mon fils qui passait par là.
La température influence beaucoup la paresse des propriétaires. J’ai vu des animaux geler ou avoir trop chaud, ou endurer les longues absences de leurs maîtres. Sans oublier la violence, car souvent j’ai été témoin de gens agressifs envers leurs animaux, les battre sans scrupules et les maltraiter verbalement et physiquement.
Heureusement qu’il y a les lois, et je m’en suis servi, notamment quand un locataire accouplait ses chiens et qu’il y avait plein de chiots qui jappaient, couraient et faisaient leurs besoins sur le balcon. Une meute de chiens au-dessus de ta tête, c’est intense.
C’est vraiment super important, et j’insiste : quand tu as un chien, une éducation responsable doit avoir lieu, surtout pour les gens qui habitent autour. Un chien qui jappe dans un quartier résidentiel, toute la rue l’entend. C’est dérangeant. Un chien qui te saute dessus et qui te grafigne parce qu’il est incapable de bien se tenir, c’est inacceptable.
Entendons-nous, les enfants et moi adorons les chiens. Ceux qui sont bien élevés et entretenus. Voilà pourquoi nous n’en avons pas. Notamment à cause de la garde partagée; quand les enfants sont absents, je dois déjà m’occuper du chat et du cochon d’Inde, et je peux me permettre d’en avoir, parce que je suis là pour m’en occuper. Avec un chien, je n’aurais pas envie à moins 30 de sortir avec lui pour sa marche, sans compter que je ne le ferais pas faire ses besoins sur mon balcon. Donc, je m’abstiens. Et que dire de ce qu’il en coûte! Environ 6 000 $ par année pour entretenir un gros chien.
Je prie le ciel pour que mon propriétaire me laisse intervenir dans une pré-sélection du prochain locataire qui habitera au-dessus de mon appartement. J’inviterai les candidats qui ont un chien à l’emmener avec eux lors de leur visite. Ce serait une audition familiale : êtes-vous une famille bruyante ou des gens qui respectent la vie en « sixplex »?
Voilà!
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