CERTITUDE OU FICTION ? (17e partie)
En 2010, je publiais chez Québec-Livres un ouvrage intitulé Certitude ou fiction ? faisant allusion au phénomène ufologique. Ayant récupéré mes droits, j’ai accepté de le confier à Julie afin qu’elle en publie le contenu ici sous forme de chroniques.
J’ai révisé quelques passages, mais essentiellement tout ce qui est là demeure contemporain au niveau de ma pensée.
Après bientôt six décennies d’étude et d’enquêtes minutieuses auprès des faits rapportés par de nombreux témoins de différentes anomalies, je vous invite à découvrir le fascinant processus de réflexion qui amène les gens à prendre une position ferme sur tout sujet et particulièrement sur tout sujet qui… n’existe pas.
Jim Sparks
Avant de mourir bêtement sous les roues d’un chauffard ivre, le 27 septembre 2004 à Londres, le docteur John E. Mack rédigea la préface d’un livre édité en 2006 pour le moins étonnant : The Keepers (15), narrant la vie d’un enlevé pas comme les autres, un certain Jim Sparks.
Ce Floridien d’origine, né en 1954, est un promoteur immobilier qui a fait fortune en acquérant de grandes parcelles de terrain qu’il vendait en lots par la suite à des constructeurs. Mais alors que Jim Sparks, comme tout homme qui réussit, cherchait à améliorer sa qualité de vie et bien sûr celle de sa famille par l’acquisition de biens matériels, il s’est subitement retrouvé en 1988 au cœur d’un enlèvement brutal dont il conserva le souvenir, sans nul recours à l’hypnose. Ce n’était pas le premier ni le dernier.
L’hommage que rend le docteur Mack à Sparks est suffisant pour nous. Il y a tellement de prophètes, de voyants, de médiums et de pseudo-enlevés qui publient des ouvrages dont le contenu est invérifiable, que notre enquête s’y perdrait sans une référence de base. En général, nous considérons que les références de Mack ont cette crédibilité, celle d’un psychiatre de haut niveau qui, avant d’accorder sa confiance et de nous la refiler, via une préface, prendra le temps de connaître son homme et d’en démasquer les intentions.
Nous répétons une fois encore que, comme tout bon enquêteur policier sur la piste d’un criminel, nous n’avons pas le luxe de mettre de côté les récits et les témoignages qui nous plaisent moins. Tout doit être envisagé. Mais lorsqu’un témoin nous est référé par un expert, cela devient plus intéressant et mérite un regard soutenu.
Sparks n’est pas un écrivain doucereux au langage subtil et fleuri. Dès les premières lignes de son ouvrage, l’entrepreneur qu’il est montre son vrai visage : « Mon nom est Jim Sparks et j’ai été contacté par des êtres extraterrestres. J’ai rencontré de nombreuses races différentes, mais je vais surtout m’attarder à celle communément appelée les Gris. » Sparks a parfaitement compris que les dénigreurs n’allaient pas perdre de temps avec son ouvrage et le lire pour le démolir. Pas de temps à perdre avec eux. Voici mon histoire telle qu’elle s’est passée,que cela vous plaise ou non. Il ajoute que son livre est publié parce qu’il considère le message qu’il a reçu extrêmement important : « Nous sommes en train de tuer cette planète. »
Sparks a fait la liste de ses observations : les extraterrestres ont une avance technologique de plusieurs milliers d’années, ils émettent une énergie qu’ils peuvent utiliser, de façon naturelle ou autrement, et qui vous paralyse lorsque vous êtes à quelques pas d’eux. Ils peuvent transmettre et recevoir des centaines de pensées simultanément. Ils maîtrisent totalement la transmission de pensée et peuvent créer dans notre esprit n’importe quelle réalité. Ils peuvent passer au travers de matériaux solides, passer d’une dimension à l’autre et modifier le temps. « Tout cela fait que nous pouvons considérer ce qu’ils font comme de la véritable magie, mais en réalité ils sont simplement très en avance sur nous. »
C’est tout comme notre technologie, très en avance sur celle des Indiens amazoniens qui vivent encore de nos jours complètement isolés dans la jungle. Nous voir arriver en hélicoptère, larguer un tracteur, se poser, débarquer avec nos caméras, nos armes, nos missiles, ferait de nous de véritables dieux. Nous serions vénérés ou considérés comme des esprits-démons et chassés à coups de lance, comme ce fut le cas en 2008. Une équipe brésilienne d’experts a survolé le camp d’une tribu d’hommes rouges en Amazonie ; des gens très primitifs au corps peinturluré. Ils savaient que cette tribu existait, mais ils avaient choisi de ne pas la confronter avec notre propre existence. Mais lorsque ces experts ont appris que des travaux majeurs allaient être effectués dans ce secteur, ils ont demandé au gouvernement d’intervenir et pour faire la démonstration de leurs avancées, ils ont pris la décision de faire la preuve de la présence de cette tribu. C’était la première fois que ces pauvres gens voyaient un hélicoptère. Ils ont dressé leurs arcs vers le ciel, cherchant à l’atteindre avec leurs flèches. Mais ce qui serait intéressant de découvrir dans cette histoire, c’est ce que ces Indiens ont fait de cette vision apocalyptique.
Dans leur ciel habité par des oiseaux bien simples, voilà qu’un jour, se pointe un monstre, un immense prédateur dont les ailes tournent à une vitesse folle, produisant un cri insupportable et balayant le sol comme une tempête. C’est un animal mythique dont ils ont dû parler aux autres avec une ferveur religieuse ; ils n’ont sûrement pas dit « Nous avons vu une bande d’énergumènes nous filmer à bord d’un hélicoptère.» Ils ont vu un oiseau géant, immense, extrêmement dangereux. Ils ont démontré un courage extraordinaire en l’affrontant et crié de joie en le voyant s’éloigner. Quel nom lui ont-ils donné ? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Mais s’ils ont vu le pilote et les passagers, alors là, c’est une autre histoire. Ce n’est plus un oiseau géant ou un prédateur ailé, mais un Dieu ou un Démon et sa créature ailée. Comme Enlil et Enki, ces dieux venus d’ailleurs dans la mythologie sumérienne. Comme ces anges empruntant jusqu’au ciel l’échelle lumineuse observée par Jacob !
Chiffrez cet écart entre nous et les hommes-rouges et donnez-lui un exposant. 10Voilà l’écart qui existe entre euxet nous.
Les récits de Sparks s’apparentent à plusieurs autres que nous avons décryptés au fil des ans, mais il est sans aucun doute celui qui traite avec le plus d’insistance du sort que nous réservons à notre planète, avec évidemment le cas de Linda Napolitano. Mais il y a plus.
En différentes occasions, Sparks s’est fait dire par ses ravisseurs qu’ils sont en quelque sorte nos co-créateurs, que nous leur appartenons, qu’ils savent tout de nous et c’est partant de là qu’un lien peut être fait avec leur directive incessante de prendre soin de la Terre. Par moments, en lisant ces récits, on a l’impression que nous sommes locataires d’un endroit qui ne nous appartient pas. Les gardiens de l’immeuble viennent alors nous semoncer parce que nous ne prenons pas soin de ce logement et qu’il est sur le point d’être inhabitable ! Mais surtout, que c’est à nous d’y voir, pas à eux!
Betty Andreasson
L’affaire Betty Andreasson est sans contredit le témoin le plus important des rapports expérimentaux entre humains et extraterrestres. Qui est Betty Andreasson ? Une Américaine du Massachusetts, mère de famille et simple ménagère. Très tôt dans son enfance, soit dès 1950, elle aurait vécu ses premiers rapports avec des extraterrestres.
L’abondance de matériel est incroyable : trop selon certains, pas assez selon d’autres. Andreasson, connue maintenant sous le nom de Betty Lucas, a fait l’objet d’ouvrages par l’auteur Raymond Fowler (16). Il nous paraît approprié, avant de vous rapporter les expériences de cette dame, de vous faire part intégralement des conclusions du docteur Harold Edelstein, médecin spécialiste du travail ayant œuvré dans les domaines de l’aéronautique et de l’astronautique, en plus de détenir un doctorat en sciences environnementales.
C’est à la demande de Betty Andreasson, auprès de Raymond Fowler, que cette seconde visite professionnelle a été tenue. La première avait eu lieu en 1977 (16b) : «J’ai parlé avec Betty, parfois de manière très informelle, mais avec l’intention d’observer son comportement, son expression, le contenu de ses pensées, sa manière de raisonner. Nous avons abordé des sujets sans aucun rapport avec ses propres expériences et parfois, brièvement, des sujets généraux touchant cette histoire d’ovni et d’enlèvements. J’ai réalisé que, de manière générale, rien n’a changé depuis 1977. Tout comme à l’époque, je n’ai découvert aucun signe de désordre mental et aucune anomalie dans sa faculté de raisonner.[1] (No thought disorder or impairment in cognitive functioning).Évidemment, je n’ai aucunement l’intention d’endosser l’authenticité des expériences qu’elle décrit, mais sur le plan médical, je continue de maintenir qu’elle est stable dans ses perceptions du quotidien. (Stability of her general life perceptions and her interpretative functions).Cela ne qualifie sans doute pas Betty comme une scientifique neutre face aux expériences qu’elle a décrites, mais à bien y penser, qui parmi ces derniers pourraient faire mieux ? »
Il nous faudrait plusieurs dizaines de pages pour faire le tour de son récit et pour y parvenir, il nous faudrait recopier tout simplement les ouvrages de Fowler. Nous allons donc nous en tenir à la dernière expérience relatée par Fowler, expérience qui aura la particularité de mettre votre croyance en son histoire à très rude épreuve. Il faut d’abord comprendre un aspect de cet enlèvement qui nous semble très important.
Ce qu’elle a vécu et ce dont elle se souvient est à ce point fantastique, que très peu d’ufologues osent traiter l’affaire Andreasson comme une pierre d’assise. Dans une entrevue qu’il accordait à des journalistes, l’ufologue expert des enlèvements, Budd Hopkins, a carrément avoué qu’il se méfiait des cas à l’intérieur desquels on retrouve des éléments mystiques, spirituels ou théologiques. Raymond Fowler lui-même reconnaît que ces éléments isolent Betty Lucas dans une classe à part.
Dans l’affaire Travis Walton (17) il n’existe aucun élément de ce genre. On pourrait même parler de rapports typiquement humains entre les extraterrestres et lui-même. Dans le cas de Whitley Strieber,[2] ses expériences sont dominées par des éléments qui appartiennent au monde de la fantaisie, non dans le sens qu’ils sont irréels, mais dans le sens propre du terme. Il lui est arrivé d’avoir avec eux des discussions très intellectuelles sur l’histoire des États-Unis. Il fut plongé dans des scénarios très complexes qui lui sont exclusifs. Roseline Pallascio (18), pour sa part, n’a rien vécu de tout cela : on lui a fait défiler le contenu presque entier d’une vie antérieure.
En y regardant de près, on se rend compte que les scénarios vécus par les participants leur ressemblent ou répondent à leur caractère particulier. Walton était un gaillard assez rude et peu raffiné, Strieber est un écrivain au texte lourd et aux images fantastiques, Lucas est une femme d’obédience chrétienne très pieuse et très croyante, Roseline est une passionnée d’histoire, et ainsi de suite.
Chaque participant d’une rencontre de ce type peut donc s’attendre à voir un scénario qui semble tout indiqué pour sa personne. Vous imaginez un peu le scénario qu’aurait à vivre l’auteur Stephen King si cela devait lui arriver ? On peut se demander si les participants forgent leur scénario ou subissent leur scénario ou transforment la mémoire qu’ils en ont. Nous pensons qu’il s’agit d’un judicieux mélange des deux dernières hypothèses.
Une femme très croyante comme Betty Andreasson Lucas, très fleur bleue et très douce, vivra un scénario axé sur sa personne. Il est fort possible qu’elle importe avec sa mémoire des événements vécus, des éléments qui vont adoucir son contenu. Cela n’enlève rien à l’expérience, à son authenticité, mais explique sans doute pourquoi chacun vit une expérience différente lorsqu’il se souvient, sous hypnose, de ce qu’elle fut. En d’autres termes, le souvenir hypnotique peut teinter l’expérience et lui donner une saveur particulière. Ceci dit, un souvenir teinté n’est pas un souvenir inventé. Le jus de fruit dans votre cocktail change le goût de l’alcool, mais cela demeure de l’alcool et chacun son Mojito ou son Daiquiri, selon les goûts de chacun ! Si nous pensions que les enlèvements ne sont que de l’eau du robinet, comme les dénigreurs tentent de le crier sur tous les toits, nous ne perdrions pas de temps avec ces histoires.
Un exemple peut démontrer ce que nous entendons par une transformation de mémoire. Comme nous l’avons partagé avec vous dans notre précédent ouvrage, nous avons cinq grands livres qui constituent l’essentiel de notre existence. Le Recueil des Croyances est celui qui domine les autres parce qu’il en est la compilation finale, l’aboutissement ultime. Ainsi, nous pensons que pour une personne dont le Recueil de Croyances est extrêmement religieux envers Dieu, envers le Christ, ses anges et ses Archanges, toute expérience reliée à un enlèvement sera donc teintée par ses croyances, pour les protéger. Plusieurs experts, dont le Docteur John E. Mack, croient tout comme nous, que parfois les souvenirs sont teintés par les enlevés.
Dans le cas de Betty Andreasson, on lui présente The One,un personnage extrêmement important dans leur hiérarchie. Elle ne cessera de répéter qu’il s’agit d’une figure christique, alors que pour un enlevé dont le Recueil de Croyances ne contiendrait aucune connotation religieuse, The One serait perçu autrement, soit comme Bouddha, un Président, un Général, un Roi, bref une figure de grand leader. Mais ce faisant, nous réagissons à son propos en le teintant nous-même. Si un lecteur de toute autre obédience ou d’une culture tout autre que celle de Betty lit que The One est une figure christique, il aura le réflexe de réagir en disant : « Dans le fond, elle veut dire que c’est une figure…X. » Nous devons nous méfier autant de la teinte que donne un témoin à son récit, que de celle que nous lui donnons en en prenant connaissance. Cela dit, il importe donc de rapporter le récit tel qu’il est, même si effectivement il peut être teinté par la culture qui imprègne le témoin. Dans ce cas précis, que The One soit christique, angélique, divin, royal ou autre, de toute évidence, c’est une présence extrême, une image très forte et c’est là l’essentiel. Nous le répétons, un souvenir teinté n’est pas un souvenir inventé, pas plus qu’il ne relate des événements qui n’ont pas existé !
La suite au prochain numéro ….
Références et documentation
(15) SPARKS, Jim (2006). The Keepers. Wild Flower Press.
(16) FOWLER, Raymond. The Andreasson Affair, The Andreasson Affair Phase Two, The Watchers, The Watchers IIet The Andreasson Legacy.Wild Flower Press.
(16b) Ibid, p.121.
(17) WALTON, Travis (1996). Fire in the Sky. Marlowe & Company New York. Un bûcheron américain enlevé pendant plusieurs jours.
(18) PALLASCIO, Roseline (1994). Rencontre du 4e type. Éditions & Disque Imagine. Québécoise enlevée au Mexique. Ses ravisseurs lui montreront des images apocalyptiques devant survenir entre 1997 et l’an 2000.
[1] Traduction libre de l’anglais au français sans véritable rigueur au niveau du vocabulaire ou jargon médical utilisé.
[2] Ce dossier sera étudié plus loin.
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