Certitude ou fiction ? (19e partie)

En 2010, je publiais chez Québec-Livres un ouvrage intitulé Certitude ou fiction ?faisant allusion au phénomène ufologique. Ayant récupéré mes droits, j’ai accepté de le confier à Julie afin qu’elle en publie le contenu ici sous forme de chroniques.

J’ai révisé quelques passages, mais essentiellement tout ce qui est là demeure contemporain au niveau de ma pensée.

Après bientôt six décennies d’étude et d’enquêtes minutieuses auprès des faits rapportés par de nombreux témoins de différentes anomalies, je vous invite à découvrir le fascinant processus de réflexion qui amène les gens à prendre une position ferme sur tout sujet et particulièrement sur tout sujet qui… n’existe pas.

Whitley Strieber

Pour cet écrivain, tout a commencé en 1985, mais en réalité, pour lui aussi tout a commencé dès l’enfance. Strieber est un des très rares enlevés à avoir écrit son propre récit. Trois ouvrages entiers. Cela peut paraître suspect, mais en tant qu’écrivain nous-mêmes, si une telle expérience devait se produire, nous en serions au sixième. Un écrivain, c’est fait pour écrire. Cela dit, son expérience est extrêmement complexe ainsi que ses rapports avec les êtres qui l’enlèvent.

Nous reproduisons ici l’introduction de son premier livre  Communion (19) :
« Voici l’histoire de la tentative d’un homme désireux de faire face à une écrasante attaque de l’inconnu. Il s’agit d’une histoire vraie, aussi vraie qu’il m’est permis de la raconter.

De toute évidence, j’ai connu un rapport personnel complexe avec des êtres extra-humains intelligents[1]… Tout d’abord, j’ai cru que je perdais l’esprit. Trois psychologues et trois psychiatres m’ont interrogé, j’ai subi une batterie de tests psychologiques et un examen neurologique et l’on m’a jugé, à tous égards, à peu près normal. Je suis également passé au détecteur de mensonges, opéré par un spécialiste comptant trente ans de pratique, et l’on n’a pas mis en doute la véracité de mes dires. Tout ce que l’on racontait sur les ovnis et les extraterrestres m’avait jusque-là laissé indifférent.

Les visiteurs débarquèrent au beau milieu d’une vie de scepticisme et d’indifférence, sans l’ombre d’une hésitation. Dans mon cas, il y a eu des témoins et l’on peut difficilement ignorer les séquelles physiques consécutives à ces rencontres… Je sais ce que l’on ressent à se trouver en présence de ces visiteurs. Je sais ce que l’on entend quand ils parlent, je connais l’aspect et l’odeur des lieux où ils se trouvent et comment ils apparaissent. Ce qui m’est arrivé fut terrifiant. Et apparemment tout à fait réel. Bref, cela ressemblait fort à un souvenir normal. Tout cela se trouvait déjà en grande partie présent dans mon esprit avant que je subisse l’hypnose pour stimuler ma mémoire.

On a beaucoup raillé les personnes enlevées par les visiteurs. On a prétendu, à tort, que leur souvenir n’était qu’un effet secondaire de l’hypnose. C’est faux. Chez la plupart, les souvenirs précèdent l’hypnose par laquelle on tente de faire ressurgir davantage de matériel ou un souvenir plus précis. Il est aussi peu charitable de les railler que de se moquer des victimes de viol. Nous ignorons ce qui arrive à ces gens, mais, quoi qu’ils subissent, cela provoque chez eux une réaction comparable à un violent traumatisme. Et la société se détourne, excitée par les vociférations des professionnels du discrédit qui ont, semble-t-il, l’esprit obstrué par des frayeurs secrètes…

Ceux qui ont vu les visiteurs parlent de farouches petits personnages dont les yeux semblent scruter l’âme au plus profond de son essence. Et ces yeux cherchent quelque chose. Peut-être même l’exigent-ils. Quoi que ce soit, il s’agit bien plus qu’un simple renseignement. Ils ne semblent pas intéressés par un échange clair et ouvert auquel on pourrait s’attendre. Il m’apparaît que cette chose recherche la profondeur de l’âme ; elle recherche la communion. »

Ce thème de la communion d’esprit entre les enlevés et leurs ravisseurs n’est pas unique à l’affaire Strieber. Déjà nous pouvons nous avancer en affirmant que plus le récit de l’expérience vécue prend de la profondeur, plus il devient porteur de messages étonnants. En d’autres termes, celui ou celle qui s’en tient aux manipulations corporelles, à la terreur ressentie, à une description affolante de créatures quasi monstrueuses, pourrait très bien ne relater que la partie traumatisante de son expérience, donnant au chercheur, qui n’explore pas davantage les sentiers obscurs qui demeurent occultés, l’impression d’une finalité qui n’est certes pas rassurante. Il est fort possible qu’au-delà de ce tourbillon de sensations vives et terrifiantes, se cache une toute autre réalité, profonde, riche et cette fois, largement plus positive.

Strieber a vécu des épisodes à ce point terrifiants – il subira lui aussi les mêmes opérations de type chirurgicales – qu’il est surprenant de le voir accoler ce titre à son livre, Communion, évoquant davantage un aspect très favorable. C’est que Strieber a exploré jusqu’à l’extrême limite les tenants et les aboutissants de la globalité de ses expériences.

Sur le site ufologique Karmapolis (20), on retrouve une entrevue réalisée avec Whitley Strieber. Certaines de ses réponses dénotent un grand questionnement qu’il assume quant à l’origine et l’essence même des visiteurs. D’ailleurs, à ce propos, on fait ressortir une division très intéressante dans l’approche qu’ont les différents spécialistes des enlèvements sur la nature de ces êtres.

Sans doute pour les raisons évoquées plus haut, il existe à peu près quatre grandes appellations concernant ces créatures. D’abord, il y a les envahisseurs (invaders) tels que définis notamment par le plus ardent défenseur de cette dernière, David Jacobs (21). Selon Jacobs, les extraterrestres sont ici pour peaufiner leur programme d’hybridation excessive dans le but éventuel de prendre notre place. Il explique qu’à partir de la fertilisation d’une humaine par une semence extraterrestre, on produit un premier hybride et que successivement, d’une opération à l’autre entre hybrides et entre hybrides et humains, ils parviennent à créer un hybride en tous points semblable aux humains, mais doté des capacités de contrôle psychique des envahisseurs.Jacobs considère donc les enlèvements comme le signe précurseur d’une éventuelle invasion plus ou moins menaçante. C’est la théorie de Jacobs ainsi que celle, plus bas, de Helmut Lammer qui pourraient être à l’origine des scénarios de la célèbre série américaine X-files. Une variante de cette approche veut que le même scénario s’applique, mais une fois que l’humanité aura disparu, par sa propre faute.

Puis, il existe la seconde catégorie, dite des intrus (intruders)de Budd Hopkins (22). Hopkins est sans conteste le premier communicateur dans ce domaine. Artiste-peintre de New-York, ce qui lui vaudra d’ailleurs des propos très caustiques de la part des dénigreurs, il bénéficie malgré eux d’une crédibilité très estimée auprès de tous ses collègues, dont particulièrement le Docteur John E. Mack. Pour Hopkins, les extraterrestres ne sont pas des envahisseurs, mais plutôt des intrus, à la limite des cambrioleurs, mais qui n’ont pas l’intention de prendre possession de la maison. Ils viennent, volent ce qu’ils cherchent et repartent. Cela sous-entend qu’ils sont indifférents face à notre sort. Cela a le mérite d’expliquer le pourquoi de leur très grande discrétion.

La troisième catégorie, les Milabs (military laboratories), laisse supposer que du personnel militaire de bases souterraines servent à effectuer des enlèvements avec l’aide des extraterrestres. Cette théorie n’est pas nouvelle. Elle a été véhiculée par l’ancien pilote d’essai John Lear, médiatisée par de nombreux auteurs dont le plus célèbre ufologue français des années 50 et 60, Jimmy Guieu. Elle fait effectivement partie du récit de quelques enlevés qui affirment avoir été détenus à la fois par des militaires et des extraterrestres. Le docteur autrichien Helmut Lammer défend cette thèse avec vigueur. En fait, il défendait cette thèse en 1996. Une lettre datant de 2007 semble démontrer qu’il ne partage plus ce point de vue (23).

La quatrième catégorie est celle des visiteurs. C’est, nous l’assumons, celle que nous croyons la plus probable. Elle est soutenue par Mack, mais également par plusieurs autres spécialistes dont Leo Sprinkle, Richard Boylan, et autres. Ici, les extraterrestrespoursuivent également un programme d’hybridation, mais dans le but d’assurer la survie de leur propre espèce et simultanément d’améliorer la nôtre. Une dimension spirituelle omniprésente joue également un rôle dans les rapports complexes entre enlevés et extraterrestres. Pour Strieber, ils ne sont ni anges ni démons, mais peut-être les deux à la fois.

En ce qui nous concerne, ces approches se veulent un écho de la pensée des chercheurs, soit ce qu’ils aimeraient voir comme scénario ou ce qu’ils craignent qu’il soit. Mack soutient également que d’après ses observations, il semble que sans trop savoir pourquoi, les enlevés choisissent leur praticien et que l’ouverture la plus large possible que va démontrer ce dernier permet au sujet d’aller plus en profondeur dans son exploration de l’expérience vécue. Il n’y a rien là de très surprenant. Le même principe s’applique chez les gens qui vont préférer un spécialiste plutôt qu’un autre, surtout lorsqu’il est question de psychologues ou de psychiatres.

Suite au prochain numéro …

Références et documentation

(19) STRIEBER, Whitley. Communion. Beech Tree Books. Le lecteur peut consulter également le site internet de Whitley Strieber : www.unknowncountry.com

(20) www.karmapolis.be Excellent site, mais malheureusement anonyme.

(21) JACOBS, David, professeur d’histoire à l’Université Temple de Philadelphie. Fondateur de l’International Center for Abduction Research. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur ce thème. Voir le site www.ufoabduction.com

(22) HOPKINS, Budd. Voir son site www.intrudersfoundation.org

(23) LAMMER, Docteur Helmut. Milabs: Military Mind Control & Alien Abductions. Il est du Department of Extraterrestrial Physics Space Research Institute, Austrian Academy of Sciences, Graz,

Austria.

 

[1] Noter l’utilisation du terme extra-humain  et non extraterrestre.

 

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