CERTITUDE OU FICTION ? (7e partie)

En 2010, je publiais chez Québec-Livres un ouvrage intitulé Certitude ou fiction ? faisant allusion au phénomène ufologique. Ayant récupéré mes droits, j’ai accepté de le confier à Julie afin qu’elle en publie le contenu ici sous forme de chroniques.

J’ai révisé quelques passages, mais essentiellement tout ce qui est là demeure contemporain au niveau de ma pensée.

Après bientôt six décennies d’étude et d’enquêtes minutieuses auprès des faits rapportés par de nombreux témoins de différentes anomalies, je vous invite à découvrir le fascinant processus de réflexion qui amène les gens à prendre une position ferme sur tout sujet et particulièrement sur tout sujet qui… n’existe pas.

ÊTRE SCEPTIQUE ET ÊTRE UN SCEPTIQUE… NUANCE !

« Je réclame aujourd’hui un vrai scepticisme : ni l’acceptation crédule de simples croyances, ni le rejet obtus du dénigreur qui se fait passer pour un sceptique. On devrait douter des croyants tout autant que des dénigreurs. Les réclamations négatives de pseudo-sceptiques qui offrent des explications faciles doivent elles-mêmes être sujettes à la critique. Si les rapports compétents d’un témoin ayant vu quelque chose de très grande taille s’approcher (comme cela s’est produit), et que le dénigreur – qui naturellement n’était pas là – offre Vénus ou un ballon météo d’altitude élevée comme explication, la condition que des preuves extraordinaires soient nécessaires pour des affaires extraordinaires vaut tout autant pour la négation. » (Bernard Haisch, astronome et titulaire du site ufoskeptic.org)

Critique de la pensée rationnelle

Le débat remonte à la Grèce antique, alors que la raison est devenue la source première de la connaissance. Plus récemment, nous avons découvert le QI, le quotient intellectuel, qui est toujours considéré de nos jours, à tort ou à raison, comme une mesure de l’intelligence. Une analyse minutieuse des tests démontre que la grande majorité des problèmes à résoudre font appel à la raison. D’où la confusion qui sévit à savoir que intelligence et raison ne font qu’un et laisse présumer que la raison est, en somme, la seule forme d’intelligence.  Bref, si vous ne faites pas appel à la raison seule pour résoudre une énigme, vous ne travaillez pas de manière intelligente !

Nous pourrions consacrer des milliers de pages sur ce thème puisque de ce débat est née la philosophie, laquelle se qualifie de telle en tenant compte de toutes les approches existantes depuis les pré-socratiques jusqu’à nos jours. Elles sont légion. Et plusieurs ne placent pas la raison pure sur le même piédestal. Henri Bergson notamment (1). Ce philosophe français, décédé à Paris en 1941, distingue l’intelligence de la raison. Selon lui, l’intelligence réalise son essence dans la technique, elle est réglée sur la matière et devient une fonction pratique pour calculer, prévoir, élaborer des instruments. Par contre, l’intuition, dit Bergson, est réglée sur la vie, elle transcende l’intelligence pratique pour aller chercher à l’intérieur de la vie, une source de connaissance. Par contre, Bergson admet que l’intelligence et l’intuition se doivent de coexister.

Évidemment, la raison est essentielle et joue un rôle dominant dans la compréhension des mécanismes de notre univers. Mais comment analyser un événement ou un phénomène qui, dans son essence, n’est pas entièrement rationnel ? Le père de l’esprit cartésien, René Descartes lui-même, reconnaissait qu’il fallait impérativement ne pas aliéner les faits et les valeurs dites religieuses ou spirituelles, mais les dissocier des faits et des valeurs rationnelles. Il  écrit : «  Pour le sceptique, le doute est une fin, pour l’esprit méthodique, le doute est un moyen ». (2) 

Nul ne peut prétendre qu’une pensée qui applique une méthode rationnelle est contraire à l’expression de l’intelligence. Cela dit, la raison est une forme d’expression de l’intelligence et l’accompagnant dans son cheminement vers la connaissance, le doute est également une expression de l’intelligence. Mais nous n’avons d’autre choix que d’abonder dans le même sens que Descartes et reconnaître que le doute se doit d’être un moyen, un accessoire essentiel dans le processus de réflexion, mais tout de même un accessoire. Qui plus est, il se doit d’être un accessoire et non une attitude !

Vous lirez souvent cet exemple dans cet ouvrage, mais le travail du policier enquêteur illustre fort bien cet aspect. Qu’il croit ou non qu’un crime se soit produit, qu’il soit sceptique ou non, qu’il ait un doute ou pas, il enquêtera avec minutie, faisant fi de ses perceptions personnelles, car il sait fort bien que son intelligence associée à son intuition ( son flair) viendra à bout de l’affaire.

L’aboutissement du processus rationnel se trouve-t-il toujours là où se cache la véritable nature, la véritable essence d’un phénomène ? Certes pas, lorsque ce phénomène a des composantes qui échappent à la raison. Par définition, la raison, le rationnel, décortique les éléments qu’on peut percevoir selon des paramètres déterminés par la raison. La raison est donc l’outil de recherche de l’univers rationnel. Or voilà, il se produit des phénomènes irrationnels qui, contrairement à ce que les esprits rationnels croient, ne sont pas inexistants ! Et le seul outil utilisé jusqu’à ce jour pour les étudier est une raison articulée par un profond scepticisme, ce qui est contreproductif.

Il existe dans le monde de nombreuses organisations qui se définissent comme sceptiques. Les Sceptiques du Québec, notamment, affirment ne pas nier l’existence de phénomènes insolites ou inexpliqués et tiennent compte des limites de nos connaissances présentes. Ils estiment qu’il s’agit davantage d’une forme de questionnement qui vise à faire progresser la connaissance. Par contre, ils prétendent qu’une connaissance ne peut être établie que si l’on dispose de faits observables dans des conditions contrôlées.

Ils affirment que seules des recherches rigoureuses, qui suivent une méthodologie adéquate, peuvent démontrer l’existence de certaines anomalies. Leur philosophie s’appuie en somme sur la doctrine de la recherche scientifique en laboratoire, mais ce que les sceptiques négligent dans leur approche d’une étude sur les anomalies, leur proie préférée il va sans dire, c’est que dans ce domaine, il n’existe pas ou peu d’environnement contrôlé. En fait, oui dans le cas d’une présence éventuelle d’entités extraterrestres ou interdimensionnelles, il est contrôlé, mais par l’intelligence de l’observé ! Une absence de preuves dans ce cas n’est donc pas une preuve d’absence si l’observé ne veut pas fournir cette preuve ! Particulièrement dans le cas d’observations d’ovnis, de fantômes ou de poltergeist. Par contre, dans le cas des capacités psychiques de l’homme, on peut créer un environnement contrôlé, mais les expérimentateurs savent depuis toujours que dans ces conditions, le facteur humain, la personnalité du sujet, sa sensibilité, sa fragilité et sa vulnérabilité doivent être traités comme des facteurs probants, ce que refusent les sceptiques. L’exemple qui suit démontre que, dans certains cas, la répétition d’une expérience en milieu contrôlé est impossible.

L’affaire Thurso

Le fait que ce document traite une nouvelle fois de Thurso s’explique par la localisation du bureau des enquêteurs dans cette région. En février 1996, un père et son fils sont brutalement mis en face d’un objet gigantesque, silencieux et flanqué de trois lumières blanches très puissantes sous la coque et trois autres, blanche, rouge et bleue, à l’arrière. Il survole lentement la ferme familiale à très basse altitude dans un silence absolu. Une enquête très poussée sur ce dossier démontrera que, simultanément, un garçon de neuf ans situé à Buckingham, une trentaine de kilomètres plus à l’ouest, fera la même observation alors que, de sa chambre, il s’amuse à regarder à l’extérieur avec des jumelles.

Une semaine après avoir fait cette observation, le fermier de Thurso, pilote privé, contacte l’enquêteur pour l’aviser que son fils se comporte d’une drôle de manière. Il a peur de dormir la nuit, s’éveille en criant et en battant des bras comme pour se protéger. L’enquêteur propose une session d’hypnose avant de s’alarmer et l’expédier chez un médecin. C’est alors que le jeune homme de 18 ans revit son expérience du gigantesque appareil puis se transporte la nuit suivante alors qu’il se voit sortir de la maison par le haut comme dans un tube lumineux. Il se voit monter à bord de ce qu’il appelle un gros œuf lumineux. Il se voit couché sur une table et plusieurs formes s’agitent autour de lui. Il en fera un dessin qui rappelle les êtres qu’on identifie souvent comme des « petits gris ». Il subira différents tests qui le terrorisent, puis lors de sessions subséquentes, il verra d’autres humains pas très loin, eux aussi nus, étendus sur une table avec des êtres autour.

Voyons plus en détails (3) :

Mardi 6 février 1996, par un ciel entièrement dégagé, Jean-Claude et son fils Louis,18 ans, sont affairés autour de leur ferme située au nord de la municipalité. Jean-Claude travaille à l’intérieur de l’étable et Louis sort de celle-ci avec un tracteur et un contenant rempli de fumier. Il est 19h30. En regardant derrière son épaule, Louis observe d’étranges lumières à 10 ou 12 mètres au-dessus de la ferme du voisin. Cette dernière est située à environ 300 mètres vers l’est. Louis est curieux, mais, sur le fait, pense qu’il s’agit peut-être d’un avion. En fait, il espère que ce soit un avion. Il continue ses manœuvres, vide le fumier tout en jetant un coup d’œil inquiet de temps à autre. Il remonte sur son tracteur et place ses phares en direction de la ferme du voisin.

C’est alors que l’objet se déplace sur lui. Louis réalise que ce n’est pas un avion et distingue parfaitement la forme oblongue de l’objet et les lumières puissantes sur l’engin et sous lui. Il s’avance lentement en prenant un peu d’altitude, puis diminue celle-ci. C’est la panique. Louis abandonne son tracteur en marche, entre en coup de vent dans l’étable et alerte son père, criant qu’il y a un ovni dehors.  Jean-Claude hésite une seconde, mais comme il le dira lui-même, il constate que son fils est très énervé et sérieux. Ils sortent en courant et les deux hommes voient alors l’objet passer à peine à 30 mètres directement au-dessus d’eux et l’étable. Ils estiment son diamètre à plus de 15 mètres. Ils se mettent à courir de nouveau en contournant l’étable pour le voir s’élever en ligne droite jusqu’à environ 75 mètres et se rendre doucement vers l’ouest pour le perdre de vue. Voici la description exacte qu’en ont fait les deux témoins.

Louis : Un objet plat aux extrémités arrondies avec au centre, un peu plus sur la droite, une sorte de coupole arrondie. Tout autour de l’objet une série de lumières rouges qui s’allument en séquence. Sous l’objet, deux protubérances qui ressemblent à des réacteurs, mais qui vont se révéler plus tard être en fait deux lumières extrêmement puissantes. L’objet est nettement solide et métallique puisqu’en se dirigeant vers lui, le témoin a vu l’objet passer près d’une lumière qui s’est reflétée sur la surface. Il est entièrement silencieux.

Jean-Claude : Il décrit l’objet vu du dessous puisqu’il est au-dessus de l’étable et distingue parfaitement une forme de triangle arrondie, de taille imposante. Chaque pointe du triangle est munie d’une puissante lumière d’environ deux mètres de diamètre. La lumière est d’un blanc bleuâtre rappelant un arc de soudure électrique. Aucun son n’est émis. L’objet glisse davantage qu’il vole. Jean-Claude est pilote privé, son métier (il n’est pas fermier à temps plein) le fait voyager partout au pays et il passe son temps en avion de ligne, en Cessna et en hélicoptères puisqu’il doit se rendre dans des endroits isolés. « Je n’ai jamais vu une affaire de même de toute ma vie. T’as pas le choix de dire que c’est réel… c’est là devant tes yeux… j’espérais que ce serait plus là de l’autre côté de la grange, mais on a couru de l’autre côté et c’était encore là… Ça n’a pas de bon sens de voir une affaire de même… La lumière ne touchait pas le sol, ça n’éclairait pas le sol, ça, je le comprends pas, ça aurait dû éclairer le sol.[1].. »

Louis : « J’ai jamais eu peur de même de ma vie. Quand je suis débarqué du tracteur, je ne l’ai même pas arrêté, et le lendemain il a fallu le sortir du petit fossé à côté de la clôture. J’ai pas arrêté de penser à tout ça, puis j’étais plus capable de travailler. Je suis allé me coucher, j’étais brûlé, mort. Même quand on fait les foins, je ne suis pas fatigué de même… »

Jean-Claude et Louis ont également observé après le départ de l’ovni une autre forte lumière dans le ciel. Immobile, d’une dimension égale au 2/3 de la pleine lune, elle trônait dans le ciel, éclipsant toutes les étoiles, incluant Vénus qui, à ce temps de l’année, est très grosse.

Dès que l’ovni a disparu ainsi que la lumière forte dans le ciel, Jean-Claude est retourné à l’intérieur de l’étable. Préoccupé par l’observation de l’ovni et l’épuisement soudain de son gaillard de fils, il a soudainement remarqué quelque chose d’anormal avec le moteur de sa pompe. Il a failli se brûler la main en la posant sur le support.  Jean-Claude : « J’ai démonté le moteur et je l’ai remonté, il n’a jamais voulu fonctionner correctement, et ce matin il est foutu. Je n’ai jamais eu de problème avec ce moteur-là, il n’est pas neuf de cette année, mais c’est bon pour des années un moteur comme ça. » Le moteur est électrique et plus sensible aux variations électromagnétiques qu’un moteur diesel. Le tracteur n’a en effet subi aucun dommage. Par contre dans la maison, la sœur de Louis était dans sa chambre et de ce fait n’a rien observé, sauf une série de baisses de tension dans la lumière de la maison.

L’observation de Thurso s’est produite à 19h30, mardi 6 février 1996. La nuit de mardi était froide et peu de gens demeurent à l’extérieur un mardi soir, particulièrement quand l’une des émissions les plus écoutées (Chambre en Ville) est diffusée de 19h00 à 20h00. 

Puis les enquêteurs ont reçu un autre appel[2]. « Je pense que vous devriez venir rencontrer mon garçon. Il a vu quelque chose hier soir et ça l’a troublé considérablement. Il en a fait un dessin et je vous jure que c’est bizarre. » Le jeune témoin de 12 ans demeure sur Mclaren à Buckingham, une rue qui traverse la ville d’ouest en est. Le témoin, intimidé par notre présence, n’en a pas moins fort bien répondu à toutes nos questions et déjoué toutes nos tentatives de le contredire.

Sébastien : « À 7 heures du soir (mardi le 6), je suis monté dans ma chambre. J’ai tourné en rond un peu, puis je suis allé à la fenêtre pour voir s’il neigeait. Là, j’ai vu comme un gros avion au bout du chemin (il regarde vers l’est, donc vers Thurso.) Mais quand j’ai vu qu’il ne bougeait pas, j’ai continué de regarder et là j’ai vu que c’était pas un avion.  Après une minute ou deux, il est monté dans le ciel, tout droit, lentement. Je suis parti à la course pour avertir ma mère, mais il n’était plus là quand on est revenus. »

Il a eu peur. Son père confirme qu’il était nerveux et visiblement inquiet. L’enfant nous a confirmé qu’il était soulagé de voir que l’objet n’y était plus. À quelques reprises durant l’entrevue, ses yeux ont rougi.

L’objet a été vu à une distance estimée de 3000 pieds. Les lumières de la ville ont livré l’aspect métallique de l’objet, mais la coupole est parfaitement centrée. Les extrémités sont arrondies et trois lumières sont placées sur le flanc. Elles s’allumaient en séquence : blanche, bleu et rouge. Lorsqu’il nous a remis son dessin, nous avons aussitôt compris qu’il venait d’observer, sous un angle différent, sans doute de face et non de côté et à plus grande distance, l’ovni qu’allaient sans doute voir 15 minutes plus tard Jean-Claude et Louis de Thurso. Il était 19h18 lorsque Sébastien a regardé l’heure.

Il va sans dire que les deux groupes de témoins n’ont jamais communiqué entre eux et jamais Sébastien, son père ou sa mère, n’ont eu connaissance du cas de Thurso avant l’entrevue. L’enquête de Thurso a été menée le mercredi 7 février. Celle de Buckingham, le lendemain.

Le 9 février, les enquêteurs reçoivent un appel de Louis. Il avait vécu une nuit d’horreur. Le témoin était outré qu’on lui demande de raconter ses cauchemars. Il a aussitôt répliqué qu’il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Il s’est éveillé et a senti qu’il sortait de son corps. Il a voulu crier, frapper dans le mur parce qu’il était en état de panique. C’est alors qu’il s’est réveillé… le lendemain matin. Intrigué par ce qui pourrait être une sortie du corps interrompue, les enquêteurs ont proposé à Louis de revivre sous hypnose[3] l’épisode de l’ovni au-dessus de la grange, sans faire allusion à son cauchemar.

Louis est tombé en transe profonde dès les premiers instants. À l’instant même où on a demandé à Louis de revenir au moment où il était assis sur son tracteur, il s’est mis à prononcer des paroles inintelligibles à un rythme essoufflant. Sa respiration devenait effrénée au point que  le processus d’induction a été ralenti pour éviter une hyperventilation. Malgré cela, la peur s’est emparée de lui et il a refait la même description en criant constamment « papa… papa… j’ai peur, j’ai peur… » Rien de nouveau n’est sorti concernant l’observation même. Nous avons fait une pause dans le temps, ramené sa respiration à un rythme normal et  ramené Louis à la veille dans sa chambre au moment il s’est couché. Un seul mot résume ce qu’il éprouve : terreur.

Paralysé, incapable de bouger, il se sent sortir de son corps, tout est blanc partout, il est incapable de distinguer d’où vient la lumière et il  répond avec impatience comme si ce détail n’avait pas d’importance. Il est dans un état de terreur qui dépasse ce qu’on tolère habituellement pour une première session. L’opérateur met donc un terme à la session en le ramenant doucement à son état de conscience, mais il résiste, il continue de parler de cette lumière blanche et se met à grelotter. Les dents claquent dans sa bouche à une vitesse que même un excellent comédien ne pourrait imiter. Son corps tremble vigoureusement et sa famille est ébranlée par la situation.

L’enquêteur tente de les rassurer, et avec raison, puisqu’une séance d’hypnose peut être extrêmement impressionnante pour une personne novice. Louis revient peu à peu, mais il grelotte toujours, on lui remet une couverture, ses yeux sont rouges, mais il esquisse un sourire. Il tremble encore un peu et on le replonge sous hypnose aussitôt pour le récupérer en douceur. Cela fonctionne bien. Il s’éveille de nouveau, regarde l’opérateur et lui dit : « Ça va, j’ai moins froid, c’était blanc… c’était blanc partout et c’était laid… maudit que c’était laid… »  Il est évident que Louis a ramené d’autres images, mais on n’insiste pas. C’est une demi-heure plus tard, à froid, qu’il ajoutera sans insister : « J’ai vu une forme, c’était petit et c’était très laid. »

C’est un cas classique. Un propos du père est intéressant : « Dans le fond, si ces êtres nous enlèvent, ils font comme mon équipe faisait autrefois au ministère : on attrape un ours dans une cage, on le paralyse, on l’examine et on le relâche. » Avec un sourire, il ajoute : « Je suis sûr que les autres ours à qui il raconte son aventure ne vont jamais le croire! »  

Lorsque les enquêteurs se sont réunis après plusieurs visites chez le témoin, une discussion assez animée s’est produite avec l’un d’eux, plutôt sceptique. Cet enquêteur estimait que tout cela était trop beau pour être vrai. Voici l’essentiel de son argumentation : « Tout y est, une observation très nette d’un objet énorme, massif, métallique, géant, qui survole les témoins à quelques dizaines de mètres. Le témoin est pilote, il compare l’objet à la carlingue d’un 747. L’objet est silencieux et s’envole à une vitesse vertigineuse. Mais notre homme n’est pas seul, son fils est là et on a un troisième témoin, indépendant des deux premiers qui, de très loin, observe un objet dont la description colle malgré tout. L’heure, en tout cas, est la même ou presque. Laissons tomber cette histoire d’enlèvement et concentrons-nous uniquement sur l’aspect ovni de l’observation. Elle est superbe, elle est fantastique !  Moi, je dis qu’elle est trop parfaite. Il n’y a pas d’autre explication que celle d’un objet réel, matériel provenant d’une technologie  autre que la nôtre. On n’a pas le choix et c’est ce qui m’emmerde !  Alors moi, j’ai une autre hypothèse. Le père et le fils ont tout organisé. La mère a refusé et dira simplement qu’elle est demeurée dans l’étable. Le garçon de Buckingham est dans le coup. Il est trop jeune pour être l’ami du fils, mais ils se connaissent, tout simplement. Ils ont monté le coup tous les trois pour se payer notre tête. Voilà ! C’est plus simple et plus facile à admettre que l’autre version, vous ne trouvez pas ? »

Les enquêteurs ont regardé de très près cette hypothèse. Partant du principe qu’il faut tout envisager, ils ont joué le jeu et comme des policiers, ont cherché le motif du crime. Ce n’était certes pas la publicité puisque le père fut très sérieux quant à ses mises en garde de révéler son identité. Son métier, de toute manière, ne requiert pas de publicité. Une enquête discrète auprès de l’école du fils révélera plus tard que ce dernier se serait finalement confié à certains d’entre eux pour devenir la risée de ses amis. Les enquêteurs ont confronté le père du garçon de Buckingham. Il a juré ne pas connaître les témoins de Thurso (qui ont accepté que leur identité soit livrée à cet autre témoin). Il est certain que son fils ne les connaît pas.

Quelques mois plus tard, l’épouse du fermier décédait. Pas au courant de ce fait, les enquêteurs (dont notre ami sceptique) sont retournés chez le témoin pour effectuer certaines vérifications supplémentaires. Malgré le drame qu’ils venaient de vivre, les deux témoins ont accepté de répondre à une longue série de questions des enquêteurs, un peu penauds, il va sans dire.

En sortant de la résidence après quelques heures de discussion avec les témoins, l’un des enquêteurs fit une remarque intéressante à notre sceptique : « Tu as raison, c’est le cas d’ovni le plus incroyable qu’on puisse imaginer, une masse pareille à peine à 50 mètres dans les airs, métallique, illuminée, silencieuse… C’est tel quel ou alors c’est un canular. Tu maintiens ta théorie du canular ? » Ce à quoi l’autre répondit : « Honnêtement ? Non. Si je venais de perdre ma femme et que deux enquêteurs revenaient me lancer avec ma blague inventée sur un ovni, je n’aurais jamais eu le goût de leur parler de nouveau et le décès de ma femme aurait été l’excuse parfaite pour m’en débarrasser à jamais. En tout cas, je ne les aurais pas invités à revenir comme ils l’ont fait, si d’autres points se révélaient importants. Pire encore, il avait les yeux pleins d’eau lorsqu’il m’a demandé « C’est « eux » qui ont tué ma femme ? » Il y a quand même des limites et là, je suis très, mais alors là très, embêté… » 

Rien dans tout cela n’est une preuve de quoique ce soit. Rien. Pas même l’ombre d’une preuve. Vous n’avez pas à y croire ! On a bien une corrélation entre leur témoignage et celui de l’enfant de Buckingham, on a effectivement une attitude qui démontre très clairement que ce n’est pas un canular et nous avons la description très claire et très précise provenant d’un pilote d’expérience, d’un objet massif, immense[4], illuminé et frôlant la toiture de sa ferme dans un silence total pour ensuite s’élever et disparaître dans l’espace. C’est tout. Rien d’autre. Fait à rappeler : le fils en reparla de nouveau à des amis de son école dans l’année qui suivit. Le prix à payer fut si élevé que son père et sa petite famille durent quitter la région pour ne plus jamais y revenir. Eux aussi auraient bien aimé ne pas vouloir y croire, ce qui était d’ailleurs leur cas avant cette étonnante rencontre. Ils n’en avaient pas le temps, ni le goût et de toute manière, ils n’avaient aucun intérêt pour des racontars inventés par des illuminés, ou pire encore des menteurs. Se retrouver brutalement dans ce camp adverse par la force des choses ne leur plaisait pas du tout et ils exigèrent l’anonymat le plus complet sur leur expérience, incluant la localisation précise de leur ferme.

Le jeune homme admit regretter amèrement avoir confié son expérience ouvertement à ses amis, croyant simplement qu’ils allaient lui poser des questions, comme les enquêteurs l’avaient fait, dans le respect de sa personne et de ses dires. Il ne pouvait deviner jusqu’où peuvent aller, dans la mesquinerie voire la méchanceté, des gens qui ne veulent pas y croire, des gens qui non seulement prétendent exiger des preuves, mais espèrent de tout cœur qu’il n’y en a aucune et vont jusqu’à ne faire aucun effort pour en découvrir !

Malheureusement, les enquêteurs dans ce dossier (CEIPI) [5] ne disposaient pas de ressources financières leur permettant de faire analyser le moteur de la pompe, d’effectuer des relevés de variations résiduelles de champs électromagnétiques, de soumettre les témoins à un détecteur de mensonges et d’obtenir de Transport Canada tous les plans de vol d’aéronefs dans le secteur dans les jours suivants l’incident.[6]

Suite au prochain numéro …

Référence et documentation

Être sceptique et être un sceptique … Nuance !

(1) BERGSON, Henri (1889). Essais sur les données immédiates de la conscience.

(2) DESCARTES, René. Philosophe français né en 1596. Auteur de nombreux ouvrages dont le plus célèbre est le Discours de la Méthode. Oeuvres de Descartes : F.-G. Levrault, Paris, 1824-1826.

(3) CEIPI. Centre d’études et d’information sur les phénomènes inexpliqués. Organisation fondée par l’auteur. Diffusion des documents CEIPI de 1995 à 1998.

[1] Ce phénomène très particulier de lumière à faisceau restreint a été relaté durant les années 70 en France et n’est que peu cité dans la littérature spécialisée.

[2] Ces enquêteurs travaillent pour le CEIPI qui bénéficie d’une large publicité via une station radiophonique locale. L’appel est toutefois entré avant que le dossier de Thurso ait été diffusé.

[3] Selon la méthode non intrusive du docteur Howard Schacter d’Ottawa, lequel  nous fut référé par le docteur John Mack.

[4] Les témoins ont effectivement décrit l’objet comme la carlingue et le fuselage sans ailes et sans la queue d’un 747 de même taille, survolant  le toit de la ferme…dans un silence absolu à vitesse très lente.

[5] Centre d’étude et d’informations sur les phénomènes inexpliqués, fondé par l’auteur en 1995 à Hull au Québec.

[6] Trois jours après l’incident, deux hélicoptères sans aucune identification ont survolé le terrain de Jean-Claude à basse altitude.

 

 

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