CRÉER SA VIE (partie 1)

À partir du moment où l’individu comprend qu’il attire à lui des événements, des situations, des personnages qui sont le reflet de ce qu’il porte à l’intérieur de lui, il veut alors choisir consciemment ce qu’il va porter à l’intérieur de lui. C’est logique.

L’intimité avec soi-même

Créer sa vie commence par la présence, à soi et à l’extérieur, pour capter les indicateurs de ce que vous êtes, et ainsi mieux transformer ce que vous êtes en ce que vous voulez être. La seule façon d’y parvenir est d’être vous-même. La présence à un être humain ne peut être qu’en fonction de votre vibration, en fonction de ce que vous êtes. Si, par exemple, deux individus sont physiquement présents, en interrelation avec un autre, ils auront une perception, une impression et une connaissance différentes de cette situation ou de cet autre individu. La raison en est qu’ils captent, perçoivent, concluent en fonction de ce qu’ils sont. Or, s’ils ne sont pas présents avec eux-mêmes, en fonction de quoi vont-ils interpréter ? En fonction de leurs besoins et de leurs désirs. D’où la nécessité de débuter par la présence ou l’intimité avec soi.

Donc, la première chose à faire pour créer sa vie est un rendez-vous quotidien avec soi.

Imaginez-vous qu’en Occident, les gens répondent qu’ils sont trop occupés pour être présents à eux-mêmes quelques instants chaque jour ?  À quoi sert votre horaire chargé, vos activités, comment allez-vous faire vos choix, de quoi allez-vous parler, quelles seront vos activités si vous n’avez pas autorisé votre être à quelques instants de présence à lui-même ?  Qu’est-ce qui va animer, orienter votre mouvement, autrement ? Ce sont vos peurs.

À la source, la peur de ne pas être reconnu, la peur de ne pas être aimé fait en sorte que vous tentez de répondre aux besoins des autres ; de plus en plus vous adoptez leurs valeurs et de plus en plus se développent en vous des désirs d’atteindre ceci, d’obtenir cela.  La peur naît du besoin justifié de reconnaissance. Et, de là, va naître tout un ensemble de comportements qui vont amener des interprétations et créer des croyances.

Revenons aux choix quotidiens. Vous avez trop à faire ?  Dans une journée, il y a une multitude de choix : comment seront-ils orientés ? Qu’est-ce qui les conditionne ? Vos peurs, vos mémoires, vos croyances ?

Il n’est pas étonnant de constater que la très grande majorité des humains identifient amour et joie à la liberté. Ils recherchent la liberté. Et ils ont raison, mais ils ne sont pas libres selon ce qu’ils croient : non pas parce qu’ils sont enfermés par une société, une structure, un conjoint. Non, ils ne sont pas libres parce qu’ils ne sont pas conscients de qui ils sont. Ils n’ont pas reconnu ce qu’est leur véritable pulsion de vie, ce que sont leurs véritables orientations, leurs idéaux. Alors, ils sont continuellement contrôlés, conditionnés dans leurs attitudes et leurs choix par leurs croyances et leurs peurs.

Alors, comment un être qui n’a pas le temps de s’accorder un moment de présence pour sentir ce qu’il est pourra donner sens à ce qu’il fait ?

Comment peut-il vraiment vivre cette journée si occupée s’il ne sait pas ce qui vibre à l’intérieur de lui, ce qui fait sens, ce qui semble l’orienter ?

Pour vous bousculer un peu, si vous n’avez pas le temps, vous en vivrez les conséquences. Vous aurez l’impression de ne pas être libre et de ne pas être heureux parce que vous n’avez pas le temps de faire un choix réel.

Utilisons une métaphore très simple. Nous vous présentons un buffet et l’on vous dit : « Venez, venez à table. Choisissez maintenant, vous avez une seconde. » Vous répondrez : « Vous nous présentez 100 mets différents et vous nous donnez une seconde ? Je n’ai pas le temps de choisir! »  Et pourtant, vous avez à choisir le met principal et le dessert maintenant.

Alors, vous allez dans votre vie chaque jour sans prendre un instant pour vous sentir. Qu’aimeriez-vous devant ce buffet ? D’abord ressentir si vous avez faim. Puis, vous laisser inspirer par tous ces mets parce que vous ne pouvez qu’en choisir un ou deux. Vous voulez un peu de temps pour regarder, pour sentir vos envies, pour choisir. En fonction de quoi ? De vos goûts, certainement. Alors pourquoi n’en est-il pas ainsi de toute votre vie ? À quoi servent vos activités de vie ?

Vos activités servent à nourrir votre vie, à stimuler votre déploiement, à aller vers la joie et le bonheur. Alors, est-ce que cela ferait sens de prendre un moment pour vous sentir ? Quels sont vos goûts, vos envies, qu’est-ce qui fait sens ?

Alors, avez-vous le temps pour un moment d’intimité avec vous-même ?

Si vous n’avez pas le temps, les activités et les choix que vous ferez auront de moins en moins de sens. Et cela signifie que vous allez devenir de plus en plus apathique, de plus en plus en conflit avec vous-même, de plus en plus en conflit avec les autres, de plus en plus contracté et de plus en plus malade.

Heureusement, il n’y a pas de corrélation entre la durée et l’intensité de la présence à soi. Vous n’avez pas à être dans ce moment de présence intériorisée durant des heures. En quelques instants, l’intensité peut être telle que vous serez guidé durant toute la journée.

Pourquoi ne le faites-vous pas ? Parce que vous n’avez pas le temps ? Non. Lorsque vous allez choisir un chocolat, vous prenez quelques instants. Lorsque vous choisissez le mets parmi tout ce buffet, qui si souvent est dans un choix déséquilibré, lorsque vous allez vers des compensations qui vous offrent de petites joies de surface et de grandes destructions, vous prenez le temps.

Alors, ce n’est pas une question de temps. C’est une question de peurs et d’ignorance. Vous avez peur de ne pas être aimé, de ne pas être dans tout ce qu’il faut être et faire pour être aimé, et, d’autre part, vous ignorez tout le mécanisme qui vous entraîne à être véritablement aimé par vous-même et par les autres.

Autrement dit, si vous perdez votre temps, cela signifie que vous pourriez faire autre chose qui vous permettrait d’être aimé. Ce moment que vous vous accordez à vous-même, qui est pour vous une perte de temps, est un espace où vous n’allez pas œuvrer à faire ce que vous croyez devoir être et faire pour être aimé. Donc, il augmente la peur de ne pas être aimé, et pour ça, il est inutile.

Si l’on vous disait : Nous vous proposons que vous soyez présent à vous-même 10 minutes chaque jour, chaque matin, et cela vous permettra d’être dans des intensités relationnelles respectueuses de votre être et de sentir que vous êtes reconnu, aimé et de trouver l’amour, auriez-vous l’impression de perdre votre temps ?

Il vous faut des preuves ?  Les preuves que ce mets est savoureux viennent comment ? En le goûtant. Pourquoi exigez-vous que l’intimité avec vous-même de quelques minutes chaque jour vous offre des résultats après deux jours alors que vous acceptez trois années de plusieurs heures par jour à l’université pour obtenir un diplôme ? Parce que votre environnement vous offre une garantie que votre diplôme sera reconnu – toutefois pas une garantie de travail ! Il vous offre l’acceptation, la conformité, l’intégration dans la société, et cela répond à ce que vous croyez être l’union. Les êtres recherchent l’union de façon naturelle. Or, la conformité avec leur diplôme leur donne l’impression qu’ils sont unis. Et vous pouvez observer qu’un individu marginal souffre souvent des jugements, des évaluations de lui-même et des autres.

Les gens ont peur que s’ils s’offrent des moments d’intimité avec eux-mêmes et qu’ils ressentent profondément ce qui les anime, ils soient de plus en plus en difficulté. Mais s’ils ne font pas ce qui les anime, ils seront mal, malades et malheureux. Et s’ils font ce qui les anime, ils ont peur d’être seuls.

Alors, lorsqu’ils vont progressivement vers ce qui les anime, ils se rendent compte qu’ils sont plus vibrants, plus joyeux, plus détendus. Et ils attirent des gens…

Maintenant, que pourrez-vous faire dans ces 10 minutes ? Ce n’est pas la méditation, nous y viendrons.

(Fin de la partie 1)

 

Extrait du livre Le Maître en Soi, par Pierre Lessard et France Gauthier, Éditions La Semaine.

À surveiller : Pierre Lessard et France Gauthier animent actuellement un atelier présentant L’approche Connexion : une approche puissante et accessible pour se connecter aux 17 voies de l’Intuition.

 

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