Entre l’ombre et la lumière (suite)
Plusieurs années avant notre ère, les Anciens étaient très conscients de la réalité de l’ombre et la lumière. Ils ont développé un enseignement très riche à ce sujet qui nous éclaire grandement encore aujourd’hui. Les Grecs, en particulier, philosophes, sages, poètes et dramaturges ont tous illustré à leur façon ce partage entre l’esprit et l’instinct, entre le ciel et la terre, bref, entre toutes les contradictions de l’âme humaine.
Platon, dans son Phèdre, comparait la condition humaine à un équipage de deux chevaux conduit par un cocher. Dans cet équipage, il y a un cheval noir, rebel et indiscipliné, qui n’écoute que ses élans sauvages. À tout moment, il risque d’entraîner l’attelage hors de la route. À côté, il y a un cheval blanc, d’excellente race, courageux, qui suit le droit chemin s’il est bien conduit. Le cheval noir représente les forces négatives qui poussent en sens contraire de son idéal, tandis que le cheval blanc incarne les forces d’attraction vers l’avant.
L’allégorie de Platon illustre cette réalité que nous avons tous un cheval insoumis qui souvent rue ou piétine en nous; nous avons tous une bête à dompter, c’est-à-dire une partie de nous-mêmes à maîtriser ou à sacrifier pour réaliser notre destin. Allez le demander à ceux ou celles qui souffrent d’une dépendance quelconque comme à la drogue, au jeu compulsif, au sexolisme, à l’alcoolisme (nous sommes tous alcooliques de quelque chose), etc. Les forces contraires, en ce domaine, sont parfois si fortes qu’on pourrait les comparer à un véritable tsunami, un raz-de-marée qui emporte littéralement la personne sans qu’elle puisse y faire quelque chose.
Par ailleurs, combien de célèbres personnages ont été dominés par leur démon intérieur, leur Talon d’Achille. Bill Clinton, Tiger Wood, Britney Spear, pour ne nommer que ceux-là, en savent quelque chose. Combien de grands «preachers», ces modèles du bien, sont lourdement tombés de leur piédestal avec leur auréole? Cette division se retrouve tout autant dans l’humble quotidien de la vie. Selon Anselm Grün, psychanalyste allemand, «de plus en plus, les gens ont le sentiment d’être divisés en eux-mêmes, tiraillés en tout sens dans leur travail, leur famille, leur communauté. Ils cherchent la paix intérieure et ils ne la trouvent pas[i].» Toute tentative d’unification qui ne prend pas en compte cette réalité est rapidement déclassée par les événements de la vie.
[i] Anselm Grün, Ce que je veux je ne le fais pas, Éditions Médiaspaul, 2004.
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