Un article de Jean Casault
UNE HISTOIRE D’OVNI plus folle que les autres.
LES ALÉAS DE L’UFOLOGIE
En général, les rapports que font les témoins d’ovnis sont cohérents. Souvent, il y a aura des blancs dans l’histoire, des points qui ne sont pas reliés, ce qui est normal. Plus rarement, l’histoire est tellement décousue, le témoin tellement perdu, qu’on a envie de déguerpir.
L’ufologie ne permet pas cela. Observer un phénomène, un vrai, peut être extrêmement déstabilisant, surtout si on admet a priori que les témoins à qui ces choses arrivent et qui deviennent expérienceurs ne le vivent pas pour le raconter. Ce que je veux dire, c’est que « nos amis » ne font pas ce genre de chose pour que Casault ait du matériel dans ses livres ou pour ses articles voyez-vous. Alors, perte de mémoire, usage de l’hypnose et bouts d’histoire qui ne font aucun sens font partie du catalogue des OVNIS. S’il avait fallu que je déguerpisse chaque fois qu’un rapport d’ovni m’était apparu bizarre, je n’aurais certes pas écrit 22 livres, mais la moitié d’un !
Si vous ressortez de votre expérience l’esprit un peu confus, voire rempli de doutes, c’est normal. Même le fichu véhicule des témoins est complice dans cette histoire de fous comme vous allez le constater, et je n’utilise pas cette expression pour me moquer de mes témoins, loin de là, mais c’est comme ça que j’ai envie de l’appeler !
UN CAPOTAGE PEU ORDINAIRE
Au début du mois de novembre 1984, Daniel et son frère René quittent Ville-Saint-Laurent pour se rendre à Mont-Laurier. Ils ont 24 ans et veulent décrocher un emploi au moulin à papier. C’est un trajet de 226 kilomètres. Il est 20 h. Ils prévoient arriver deux ou trois heures plus tard et coucher à bord du camion pour être au Moulin très tôt le lendemain.
Ce dossier est très crédible selon mon appréciation du témoin.
ON DIRAIT DU JEAN MIGUERES
Ils repartent donc à bord de leur camionnette. C’est alors que Daniel aperçoit une puissante lumière foncer sur lui, arrivant de nulle part ! Il perd le contrôle de son véhicule, qui fait une embardée dans le fossé avant de terminer sa course sur le toit après trois tonneaux. « Là je me retrouve sur la route… » En lisant cela, je me dis qu’il est temps de parler à ce monsieur. Je veux qu’il m’explique comment il est sorti de la voiture, ce qui arrive à son frère, dans quel état est-il et encore une foule de questions du genre. Ben beau les ovnis, mais c’est toute une râclée qu’ils viennent de prendre !
Le lecteur doit donc savoir qu’à ce stade de mon enquête, je tombe sur une très grosse anomalie que ni lui ni moi pouvons résoudre. En effet, il n’a aucune idée de la façon dont il est sorti du véhicule. Il parle d’un trou noir après le dernier tonneau. Perte de conscience, évidemment. Mais il n’a aucun souvenir qu’il est revenu à lui et qu’il s’est extirpé de l’habitacle. Pourtant, il est sur la route et voit devant lui un mystérieux objet.
Avant de poursuivre, permettez-moi donc de soulever l’hypothèse suivante : compte tenu de la nature de son récit, de la description qu’il en fait et de la manière dont tout cela se termine, je suis dubitatif. Daniel a-t-il vécu tout cela alors qu’il était en sortie extra corporelle ? Il n’y aurait rien de nouveau là-dedans.
Quant à Daniel, il répond : « Ouais, je ne sais pas comment vous expliquer ça, mais j’y ai pensé parce que je dois vous dire que quand tout ça a fini, j’étais dans le pick-up avec mon frère, et là je me souviens d’être sorti du truck et c’était pas facile, alors oui ça se peut, ce que vous dites… que j’étais sorti de mon corps… »
UNE FORME PEU COMMUNE DE VAISSEAU
Alors, hors de son corps ou pas, voici la suite. Il observe donc, au loin, un objet en forme de croissant, et de curieuses protubérances sur le côté avec, au centre, une lumière très brillante de couleur bleue en forme de goutte d’eau, et qui émet des pulsations. Trois êtres sortent de ce vaisseau. Ils sont grands, très grands, et se dirigent vers lui. Daniel ne peut pas me répondre lorsque je lui demande s’il a le souvenir de les avoir vu sortir et par où. Il ne comprend rien à cela, mais il n’arrive pas à s’en souvenir. Il entend dans sa tête une phrase qui l’invite à ne pas avoir peur.
PROPULSÉ À L’INTÉRIEUR
Nous avons longuement discuté de cette expression : « J’ai été propulsé à l’intérieur ». Il dira « téléporté » aussi. En bref, il ne s’agit pas d’un mode de transport aussi banal que de marcher jusqu’à l’intérieur. Il dit se retrouver alors devant une sorte de porte en verre et voit la réflexion de ses yeux avec, tout autour, une lumière assez intense.
Une voix lui dira que ce qu’il voit de lui-même correspond à leur vision. Très étrange, et Daniel ne peut préciser davantage. Est-ce une façon de lui dire qu’un esprit hors du corps ressemble à ce qu’il voyait ? Il est paralysé par la peur, et ça ne s’arrange pas.
Puis la voix le guide vers une grande salle. Les murs sont blancs. Au centre se trouve une grosse bille, et de plus petites tout autour de la pièce. Du plafond descend une sorte de cristal qui rejoint presque la bille. Daniel est terrorisé de ne pas savoir où se lancer…
Tranquillement, le calme s’installe en lui. Il décrit les êtres comme étant d’apparence humaine, mais très grands (6 pi 8 po), soit deux mètres, comme les Elders de Betty Andreasson. Autre particularité, leurs cheveux sont semi-longs, très noirs et brillants, ce qui n’est pas fréquent. Ils sont pieds nus, portent un vêtement blanc très simple. Leurs yeux sont plus grands qu’ils devraient, et Daniel spécifie : « C’est presque une déformation… »
Puis ça se complique. À ce sujet, Daniel n’arrive pas à être précis. Ils posent leurs mains au-dessus des plus petites billes dans la salle, ce qui provoque un son, qui, apparemment, procure un effet thérapeutique dont ils vont lui parler longuement. Théoriquement, Daniel devrait être blessé à la suite de l’embardée. Sommes-nous dans une réédition de l’affaire Jean Miguères ou de Roseline Pallascio ? Tellement de points se rejoignent.
On lui montre des technologies médicales et aussi comment effectuer des blocages mentaux avec les yeux. Je n’arrive pas à en savoir davantage, car Daniel est incapable d’être plus explicite. Subitement, il se retrouve dans la voiture. Au fond du fossé et à l’envers. Il crie, hurle, et finit par se dégager. Le reste de l’histoire est plutôt incroyable, certains diront que ces détails sont farfelus.
SON VÉHICULE EST PERTE TOTALE, MAIS IL DÉMARRE !
Une autre voiture se trouve là avec un type qui lui dit que les gens dans la camionnette sont morts. Daniel lui répond que non, qu’il est l’un de ceux-là, et il désigne son frère qui sort du fossé. L’autre jure que c’est impossible, à la suite de quoi Daniel lui montre ses papiers. Le type utilise un CB pour demander une dépanneuse. Pas de policiers ? Pas d’ambulance ? Il est 3 h 30. Près de quatre heures se sont écoulées depuis l’accident. Le frère ne dit rien à propos de cette absence. Était-il inconscient ? A-t-il été mêlé à tout cela, mais à part ?
La dépanneuse extirpe le véhicule du fossé. Au garage local, Daniel demande qu’on le fasse démarrer. L’autre le regarde en voulant dire : « T’es malade mon gars, ce char-là est fini… » Mais qu’à cela ne tienne. il DÉMARRE ! Ils peuvent même se rendre à Montréal, laisser le véhicule dans un garage où on le déclare vraiment perte totale. Le garagiste refuse de croire qu’ils ont pu rouler de Mont-Laurier à Montréal au volant d’un véhicule dans un tel état. La mère de Daniel et René voit bien qu’ils sont tout sales. Informée de l’accident, elle les expédie immédiatement à l’urgence. Pas une égratignure !
UNE DRÔLE D’HISTOIRE
Daniel a fait part de son histoire SOUS hypnose, mais on en a peu appris. Pour ma part, je crois à son récit, mais il est clair qu’il manque beaucoup de détails. Ce n’est pas le dossier du siècle pour cette raison d’ailleurs. Je suis étonné par l’allure du vaisseau et l’apparence des trois êtres. Tout est bizarre dans cette affaire, mais bon, c’est de l’ufologie. J’y suis habitué. C’est ma vie depuis plus de 50 ans.
Dessin de l’ovni sur la route. Illustration de Jean Lavergne
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