Hommage à Yvon Picotte (1941-2024)

Notre cher chroniqueur politique, l’ancien ministre libéral du Québec, nous a quittés le 15 mai dernier. Étant donné les circonstances, j’ai donc annulé mon article du mois pour le remplacer par cet hommage.

En fait, je le savais une semaine avant d’écrire ces lignes que sa décision de recourir à l’aide médicale à mourir était prise en raison d’un cancer de l’œsophage en phase terminale. J’ai échangé avec mon ami, on a pu se faire nos adieux terrestres. Ce fut un moment riche de compassion. Je l’ai accompagné de tout mon cœur, de tout mon être, avec toutes mes prières intérieures. 

J’avais suivi un peu le processus de loin, du moins j’étais aux premières loges grâce à sa chronique mensuelle dans la revue. J’enregistrais ses propos et je les retranscrivais. Quant à lui, il arrivait avec sa prestance, prêt à nous livrer son contenu et expliquer très clairement ce qui se passait du côté des trois paliers gouvernementaux, grâce à son don pour l’enseignement. Expériences, visions, jugements, conseils, sagesse, son œil de dirigeant voyait tout. J’étais captivée. J’aimais parler de politique avec lui, d’histoire aussi, de sa vie en fait.

Bien que nous étions dans deux familles politiques différentes, il m’a apporté de belles guérisons. Je m’explique. Il a mené sa carrière politique comme fédéraliste tandis que je suis intrinsèquement souverainiste jusqu’au plus profond de mon être. Il m’a avoué, dans le privé bien sûr, que l’autonomie nationale du Québec comportait des points positifs. Ça m’a réconciliée de voir que quelqu’un de l’autre clan était capable d’analyser intelligemment et de faire la part des choses. Cela dit, il n’a jamais pu faire en sorte que je me rapproche un tant soit peu du fédéralisme, bien que je bénisse le Canada pour ce qu’il nous apporte dans nos vies.

Je n’étais ni de sa région, ni de sa génération, ni de ses milieux de vie (aussi nombreux étaient-ils), mais je l’ai connu grâce à un contact que nous avions en commun. Au départ, je l’approché pour lui offrir la page couverture de ma revue, et réaliser une entrevue vidéo. Ça n’a pas fonctionné du premier coup, j’ignore pourquoi. Je l’ai recontacté quelques mois plus tard, et il s’est ouvert. Nous avons commencé avec son numéro.  https://revuemajulie.com/wp-content/uploads/2021/02/mars1.pdf

Le courant passait bien. J’ai vu un Yvon partant, dynamique, désireux de transmettre un legs. C’est là-dessus que je l’ai touché comme invité pour ma chronique Découverte du patrimoine. On parlait ensemble du passé, des histoires vécues, du patrimoine, et nous avons ainsi fait le tour de sa vie en plusieurs chroniques disponibles sur la chaîne YouTube revuemajulie et dans chacune de mes chroniques.

Puis après avoir fait le tour des histoires, nous avons entrepris sa chronique Politiquement vôtre, dans laquelle il avait carte blanche pour exprimer ce qu’il voulait. C’était un homme de raison et il a fait du bon travail dans chacune de ses chroniques, qui sont également disponibles aux endroits mentionnés précédemment. La leçon que j’en tire est que les attachés politiques ont pris trop de place, débordant des tâches pour lesquelles ils devaient initialement servir. Maintenant, ils font obstacle pour cacher les ministres et les éloigner des citoyens et de leurs réalités. On observe une dépersonnalisation du rôle de député, et le système souffre, étant trop lourd administrativement. 

Il a toujours été à son affaire et agréable, poli, sans jugement, généreux de sa personne, investi. C’était un charme de faire affaire avec lui.

Au-delà de cela, il m’a aidée stratégiquement à tirer mon épingle du jeu dans un litige que j’ai avec le gouvernement du Québec et que je raconte depuis 13 numéros dans ma chronique journalière. J’ai donc perdu mon coach avant que mon problème se règle. Mais je me rappelle chaque détail du plan qu’il m’a proposé, et il est clair que je n’y dérogerai pas. Il a été un grand conseiller, et maintenant un grand guide, qui continue à aider. Bref, il me l’a confirmé dans ses adieux.

L’histoire va se continuer, comme il aimait si bien le dire!

Soyez béni/e!

Julie L.

 

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