La cinquantaine (49-59 ans)

(3ème partie)

 Ce que vous dites là, c’est extraordinaire, mais dans la réalité, c’est plus vers la sortie qu’on pousse les gens à la fin de la cinquantaine, début de la soixantaine. On les pousse vers la retraite de la vie active, et non vers la réinvention de leur vie.

Non point, chère Âme. Nous vous entendons, mais votre propos est déjà associé au passé.

Ah oui?

Maintenant, dans vos sociétés, les Êtres seront invités à œuvrer plus longuement.

Oui, parce que les fonds de pension fondent comme neige au soleil! C’est économique, il me semble.

C’est plus qu’économique. Alors que les Êtres préparaient leur retraite au début ou à la mi-soixantaine, cela va prolonger la vie active de 10 ou 15 ans. Ce qui est heureux, c’est que ça repousse l’idée du vieillissement. Ce qui pourrait être malheureux, c’est que l’on continue à entraîner les Êtres dans la performance. Il faut délaisser l’intensité de la performance, bien que les Êtres soient encore en santé.

D’accord. Ça, c’est pour celui qui n’a pas été guidé. Mais j’aimerais ça qu’on parle de celui qui aurait été guidé et qui arrive à 50 ans, avec un autre parcours. Quelle est l’intensification à la fin de la quarantaine et l’intensification à la fin de la cinquantaine?

Alors, voilà qui est intéressant. L’être qui est dans une voie éclairée s’est beaucoup déployé, déjà, dans la première phase de sa vie. Lorsqu’il entre dans la deuxième phase, souvent, il ira vers un deuxième mandat de vie.

Est-ce que ça veut dire carrément une autre carrière?

Pourquoi les extrêmes?

Je ne sais pas, je pose la question. « Un deuxième mandat », qu’est-ce que vous voulez dire?

Un deuxième mandat, c’est-à-dire que l’Être va vouloir renaître et orienter sa vie dans une autre perspective, dans un autre déploiement de lui-même. Il ressentira qu’un autre aspect de lui a envie d’émerger et de se déployer. Prenons à nouveau votre exemple. Vous avez utilisé, dans ce premier mandat, tous vos talents pour animer et pour éclairer les Êtres. Vous êtes dans une certaine joie, une satisfaction, à la fin de la quarantaine puisqu’il y a beaucoup d’éléments que vous avez pu déployer, certains même réaliser. Mais tout n’est pas accompli. Vous voulez continuer, et là, vous sentez que vous avez envie d’explorer de nouvelles facettes de vous-même.

Ces nouvelles facettes pourraient être l’aventure et la découverte du monde. Des envies qui étaient là depuis longtemps, sans être centrales, mais qui étaient importantes. Maintenant, elles semblent prendre plus de place, tout comme s’il y avait une transformation, une transmutation. Or, il y a plus de sagesse, plus de connaissances, plus d’expériences, plus d’équilibre, plus d’harmonie en vous. Ces autres facettes vous permettent d’aller vers plus d’intensité dans votre expression, plus de joie encore, et certainement une façon d’être à la fois plus incarnée et plus céleste. C’est-à-dire que vous êtes dans plus de facilité à aller vers des activités qui vous permettent de sentir la joie d’être sur cette Terre et vous ressentez une joie aussi plus subtile dans le déploiement. Votre joie n’est plus que dans la création concrète, mais aussi dans ce qui est subtil, dans ce que vous apportez, dans les atmosphères que vous transmettez. Donc, vous allez vers une deuxième expression de votre Être.

L’Être conscient, dont la première phase de vie fut équilibrée et harmonieuse, ressent l’appel pour que son expression renouvelée serve davantage l’humanité et soit plus inspirée par le monde subtil.

C’est pourquoi des Êtres qui se sont vraiment senti au centre de leur vie, sans toutefois avoir atteint la maîtrise, ont envie dans cette deuxième phase d’aller explorer autre chose. Ils vous diront dans leurs mots qu’ils ont envie « d’une nouvelle carrière ».

Et par la suite, le même être éclairé devra-t-il tout restructurer à la fin de la cinquantaine?

C’est très nuancé à cette étape. Généralement, à cette étape, il aura envie de faire en sorte que son parcours serve autant sa joie que celle des autres.

Est-ce qu’il y a un moment dans le parcours où on peut « s’asseoir sur nos lauriers » puis dire « Bon, bien, là, je suis arrivé»? Est-ce qu’on est en paix, à un moment donné, là-dedans?

Certes, votre questionnement est fondamental, essentiel. Il est important. Et la réponse est simple : oui.

Ah oui. Quand?

Chaque jour. Dans un parcours de vie harmonieux et équilibré, quelles que soient les expériences que vous vivez, chaque jour, vous êtes arrivé. C’est-à-dire qu’à chaque jour, vous pouvez vous réjouir de ce que vous avez été, de ce que vous avez fait, car vous n’avez pas un résultat à atteindre. C’est la voie, le chemin qui est le but. La paix émerge de l’intérieur et est ressentie à chaque instant lorsque vous vous respectez.

Prenons un exemple. Vous rencontrez un Être qui vous fait vibrer d’amour. Vous choisissez de former un duo amoureux. Vous vivez ensemble maintes expériences. Puis, vient la question : Y a-t-il un moment, dans ce duo amoureux, où nous pouvons nous dire « Voilà, nous sommes arrivés; nous pouvons nous réjouir de ce duo »? Nous vous répondons : bien sûr, à chaque jour, à chaque instant.

Là, vous comprenez mieux, n’est-il point?

Ce que je comprends, c’est qu’il faut voir le parcours de toute une vie comme une relation amoureuse, mais de soi. C’est ça?

Voilà, vous avez compris. Avec votre amoureux, vous ne voulez pas construire, construire, construire, pour qu’un jour dans 10, 20, 30 ou 50 ans, vous puissiez vous asseoir et vous dire « Voilà, nous avons atteint un duo amoureux et nous pouvons nous en réjouir ». Vous voulez, à chaque jour, être dans la joie de ce duo amoureux et que toutes les activités servent cela.  Vous voulez qu’à tout moment de votre jour, vous puissiez prendre une seconde, une minute ou tout le temps qu’il vous sied, pour vous dire « J’aime cet Être et je m’aime aussi dans ce duo amoureux », quelles que soient les activités. Si vous avez un projet comme celui de construire une demeure avec votre partenaire amoureux, vous voulez être en amour chaque jour, et non pas simplement lorsque la demeure sera construite, n’est-il point?

Évidemment.

Si vous voulez procréer, vous voulez être en amour maintenant, et non pas simplement lorsque l’enfant sera né. Il en est de même pour toute votre vie. Que vous puissiez chaque jour vous réjouir de votre vie, quels que soient les événements, les situations. Votre question est essentielle, car elle amène la plus spirituelle des réponses.

En résumé, la période de la cinquantaine est le début d’une deuxième phase de vie qui invite l’être à une véritable renaissance. Il doit s’alléger, se détacher de ce qu’il a  accumulé du passé et qui pèse sur lui. Il peut ensuite poser les assises de sa nouvelle vie, en choisir la nouvelle orientation,  les valeurs et les structures. Il met en place de nouvelles activités qui, tout en étant une expression de lui-même, servent davantage la collectivité et/ou l’humanité. Il fait en sorte que ses talents non déployés puissent s’exprimer. Il choisit un lieu de vie qui correspond à sa nouvelle façon d’être et de vivre. S’il résiste à cette pulsion de vie, son vieillissement s’accélèrera et sa santé sera plus vulnérable.

Fort de son expérience de la première phase de sa vie, il est invité à édifier une nouvelle vie, joyeuse et lumineuse, qui lui ressemble vraiment. Les choix de cette période influenceront tout le reste de sa vie.

 

Tiré de Tout se joue à chaque instant, Éditions La Semaine.

 

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