Ma seconde valeur source : ESPÉRER

Dans ma chronique précédente, je disais que la foi ouvre le chemin, l’espérance l’éclaire, mais c’est l’amour qui fait avancer. La vie humaine est un chemin, parfois éclairé, parfois obscur. Dans les moments sombres et ténébreux, comment nous retrouver? Nous pouvons, bien sûr, scruter les astres qui nous indiquent la direction. Les étoiles de notre route sont ces lumières que nous donne l’espérance.

Espérer, c’est croire en l’avenir

La foi, de par sa nature, est obscure. La foi, c’est croire sans voir. Quelqu’un a dit : « Croire, c’est être fidèle dans les ténèbres à ce que l’on a vu dans la lumière. » Cette lumière, c’est celle de l’espérance.

Voici une petite anecdote. Je me souviens, adolescent, d’être parti un beau matin d’été, entre deux rangées d’arbres, la jeunesse au cœur, mon petit baluchon de rêve et l’appel de l’infini. Il y avait en moi un tel sentiment d’espérance que je crois avoir entrevu, ce jour-là, tout le destin de ma vie. L’espérance ouvre ainsi à des niveaux de conscience insoupçonnés. Elle permet de jeter sur chaque événement un regard d’avenir.

Nous avons tous un potentiel d’espérance. L’espérance est un sentiment naturel comme aimer et être aimé. Mais ce potentiel doit être cultivé. Encore faut-il savoir que c’est dans le paradoxe qu’il atteint sa pleine maturité. Comme pour le bonheur, il faut parfois risquer le malheur pour le trouver. Pour posséder l’espérance, il faut souvent aller au-delà de l’angoisse et la dépasser. Cela ne peut se faire qu’en courant le risque d’être déçu. Heureusement, il y a dans l’espérance une dynamique qui mobilise, nous fait avancer sans découragement. Même au plus fort de l’épreuve, l’espérance agit comme une petite voix qui nous dit que rien n’est jamais perdu.

 Espérer, c’est croire en la vie

L’espérance est une manière de regarder. Elle invite à voir la vie et ses difficultés non pas comme un mal, mais comme une promesse de vie. Au cœur de l’adversité, elle porte en elle le principe d’un nouveau départ. Le poète allemand Friedrich Hölderlin a écrit : « Quand croît le péril, croît aussi ce qui sauve ». Chaque malheur, chaque épreuve sont accompagnés de mécanismes qui sauvent. L’espérance nous dit que nous ne sommes jamais vaincus avant la lutte et qu’il reste toujours quelque chose qui survit à toutes les défaites. Espérer signifie alors faire confiance à la vie et comprendre que tous les événements peuvent contribuer à notre bonheur. Croire que dans le malheur et dans l’épreuve, il peut se produire des revirements de situations où l’échec se transforme en réussite, le mal en bien.

Certes, l’espérance n’a rien de l’optimisme béat, car espérer, ce n’est pas croire que tout ira bien, mais croire que les choses auront un sens. André Malraux, pourtant agnostique, écrivait : « L’ennemi numéro un de l’absurdité est sans doute l’espérance». Quant à moi, je ne connais pas de meilleur antidote au non-sens de la vie que l’espérance. Elle agit là où il n’y a plus de sentier tracé; là où seule elle peut être notre guide. Espérer, c’est alors être capable de laisser agir autre chose que soi, et cette autre chose, c’est la générosité de la vie qui se montre parfois magique.

Le miracle commence là. On aime ce en quoi on espère. L’espérance ouvre ainsi la voie à l’amour, lequel nous met en route vers l’objet de notre espérance. C’est ce que nous verrons dans la prochaine chronique.

(À suivre)

Jean-Paul Simard

 

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