ON A DEUX VIES
Celle-là…
Et la vraie !
Depuis toujours, depuis ma très tendre enfance, un sentiment m’étreint, ne me lâche pas et, résilient comme tout, perdure encore plus que jamais à ce jour. Ce n’est pas ça la vie. C’est impossible ! Et encore là, je n’étais pas un enfant battu, mal nourri, affamé, me traînant dans le résilient sable pour un peu d’eau comme on en voit dans ces images d’Afrique ou du Bangladesh. Au contraire, on n’a jamais manqué de rien. Tout au cours de ma vie, je n’ai jamais manqué de rien, j’avais très peu de soucis, enfin pas plus que bien d’autres et sans être une vie de rêve, je ne l’ai quand même pas eu si difficile que cela. Pourtant, j’ai toujours pensé, j’ai toujours cru, et c’est le cas encore en ce moment plus que jamais :
Ce n’est pas la Vie, ça. C’est impossible. Quelqu’un s’est royalement trompé ! C’est une grosse farce !
Cette vie, quoiqu’indispensable, essentielle, utile, est une grosse farce quand même. Et ne venez pas me dire que la vie est belle, que le soleil luit, que les enfants rient et que ce soir, on va bouffer de l’agneau, ce n’est pas de cela que je parle. Je m’en suis rendu compte à 4 ans, ou peut-être 5, lorsque mon premier Vol de nuit s’est terminé et que je suis retourné habiter, avec toute ma conscience, le corps de l’enfant dans cette maison du boulevard St-Cyrille sur cette planète-école un peu bizarre et pas toujours drôle. Je ne me souviens pas de tout évidemment, en fait, je ne me souviens de rien de précis à raconter comme on le fait lorsqu’on revient de voyage, sinon un petit détail étrange pour un enfant de mon âge : j’étais dans les escaliers d’un immense palais fait d’une pierre couleur de sable et les gens qui passaient près de moi se demandaient qui j’étais. J’y étais, je ne rêvais pas, j’y étais et le mot MARS m’est demeuré. Je sais très bien qu’il n’y a pas de palais sur Mars, mais les vols de nuit sont comme ça parfois. Même si je ne me souvenais pas de tout, je sais que je revenais de mon vrai chez-moi, de ma Maison, de ma Demeure. Récemment, je revisitais le film NOSSO LAR et je m’y suis retrouvé au niveau de l’ambiance.
Nosso Lar. Sorte de Cité de Lumière qui abrite de nombreux Esprits en transit.
La très grande majorité des gens, et je ne ménage pas mes efforts à vous le répéter, la très grande majorité des gens croient que leur vie est celle-là. La seule, la première et la dernière. Certains croient en une vie après la mort, mais l’engrenage mnémonique qui se produit ramène des concepts qu’ils ont appris depuis toujours sous la férule religieuse et il est alors question de paradis, de ciel et de purgatoire et d’enfer. J’ai beaucoup de difficulté à soulever les passions quand je parle de cela. La réincarnation elle-même a tellement été mal approchée avec ces histoires scabreuses entretenues par un hindouisme de 5000 ans qui n’a jamais évolué. Il faut voir ces Indiens subir les pires outrages de rats, de singes, de serpents mortels parce que leur croyance est que leurs ancêtres se sont incarnés en ces animaux (métempsychose). La circulation peut être perturbée pendant des heures si une de leurs vaches a décidé de se reposer sur la ligne blanche de la seule route possible.
Comment puis-je alors prononcer le mot réincarnation sans faire fuir tout le monde ! J’ai connu pourtant un très gros succès avec mon livre La mort n’est qu’un masque temporaire entre deux visages. Je vais encore une fois en reparler, mais avec une approche simple. VOUS, TOI, Marcel, André, Michèle, Sophie, et votre corps, et votre histoire, vous êtes les personnages d’un film intitulé MA VIE ! Il a été écrit, réalisé et appris par la vraie personne que vous êtes, qui n’a pas votre corps, ne porte pas votre nom et qui a écrit bien d’autres films avant le vôtre. Lorsque votre film sera terminé, que vous serez mort, alors vous, en tant que vraie personne, allez passer du temps à retrouver votre vraie famille chez vous dans votre vraie demeure.
Vous voyez les deux photos au haut de l’article ? J’ai vécu les deux. La première, comme tout le monde à bosser avec d’autres dans un bureau et la deuxième, entre Esprits à discuter du rôle de chacun dans mon prochain film MA VIE.
Je ne suis pas seul. L’illustration, merci Carole, le suggère fort bien. J’ai un guide, un directeur de conscience, un spécialiste des choix de vie, pour m’aider à déterminer les paramètres exacts dont j’ai besoin pour la prochaine vie. Je suis allé à l’École Invisible et on m’a appris tout cela. Pourquoi moi ? Parce que j’ai un assez bon nombre de films déjà tournés, une bonne filmographie, je suis un vétéran en somme, j’ai vécu dans des personnages de partout, de toutes les époques, tout comme vous d’ailleurs qui avez votre propre filmographie, et sans doute en très grand nombre. Alors, comme quelqu’un qui sort de l’Université avec un doctorat en biologie, j’en sais plus sur les cellules, les gènes, l’ADN que le monsieur qui est comptable. S’il est comptable, c’est qu’il a écrit son film dans lequel il a choisi ce personnage de comptable.
Né bien avant la guerre en 1915 à Montréal, avec un frère, une grande sœur (ma mère) et une autre sœur qui est morte à 8 ans. Il est demeuré chez ses parents toute sa vie sans jamais se marier pour mourir en 2003 entouré des siens. C’est mon oncle Raymond.
Paul, Aline et Raymond
Difficile d’avoir une vie aussi simple, sans histoires, dévouée à aider les autres avec un sourire permanent au visage. Il m’a initié à la lecture plus qu’aucun professeur ne l’a réussi. Puis à écrire. Mon choix de vie est totalement différent du sien, n’a rien de similaire, pas même un peu, mais il est fort possible que bien des vies avant celle de Jean Casault, j’ai possiblement écrit une histoire comme la sienne. Et celui qui a incarné Raymond est possiblement de retour dans un nouveau film, possiblement à des années-lumière du précédent. Un film d’action, plein de rebondissements, de sensations fortes en femmes, tiens, en train d’épouser des causes sociales visant à changer la société dans un pays totalitaire ! Oui, Raymond ou du moins, son Esprit. Raymond n’existe déjà plus.
D’autres vivent actuellement de terribles tragédies, des maladies, des pertes, des accidents, des deuils, bref, leur vie est un véritable calvaire. Pourquoi ?
Le fatum-karma
On va en parler de ça. Disons que vous êtes mort ; vous n’êtes plus Diane, Roger, Richard, Anne ou Mathilde. En tant qu’Esprit, vous n’habitez plus leur corps, vous avez fait le tour de vos proches, vous êtes retourné voir des lieux qui ont marqué votre vie et bla-bla-bla. Maintenant que vous venez de dépasser le seuil sentimental de votre vie terrestre terminée, il est temps de prendre le bus et de retourner à la Maison.
Là, il va se passer bien des choses. Vous allez vous retrouver avec des critiques de films et ensemble, avec eux, vous allez repasser les moments pics de votre existence. Vous ne vous reverrez pas tous les jours de votre vie terrestre en train de vous brosser les dents, évidemment. Un pic sur une ligne de vie, c’est comme un pic de fréquence sur une onde sonore. Ce sont des momentums importants, conséquentiels. Il y a des moments qui ont eu un ou plusieurs impacts favorables, positifs et que vous ne saviez pas. Vous découvrez ce que vous avez fait de magique, de bienfaisant, d’altruiste. En tant qu’Esprit, vous comprenez l’importance de ces moments et vous grandissez dans votre appréciation de vous-même.
Puis, il y a eu des momentums importants, conséquentiels, mais négatifs, malfaisants et qui ont eu un impact défavorable et parfois même dévastateur, à cause de vos paroles, vos gestes, qu’importe. Vous devez les confronter en tant qu’Esprit, comprendre le pourquoi, l’origine de tout cela au même titre que vous l’avez fait pour les pics positifs.
Ici, dans cet endroit bien spécial, vous êtes en apprentissage parce que la réincarnation, c’est la meilleure école pour les Esprits qui veulent avancer et évoluer vers des sphères supérieures. Se prendre le beigne, même s’il est éthérique, n’est pas recommandé de l’autre côté. En fait, on se fait ramasser si on traîne de la patte.
Il est fort possible que profitant des forces positives accumulées dans cette vie, vous retourniez dans une autre afin de contrecarrer les circonstances négatives et faire en sorte qu’elles ne se reproduisent plus. C’est alors que vous allez écrire un nouveau scénario de Ma Vie avec l’aide de votre équipe de production pour circonscrire les éléments les plus sérieux qui ont été négatifs. Il est possible que cette fois dans votre scénario vous soyez victime d’actes similaires à votre endroit afin de comprendre.
Je donne toujours l’exemple suivant : c’est une chose d’apprendre ce que cela fait de donner un coup de poing sur le nez de ton vis-à-vis, maintenant tu vas apprendre ce que c’est que d’en recevoir un. Plusieurs pensent que le mot karma signifie punition. C’est leur éducation religieuse, juive ou catholique, les deux pires pour culpabiliser tout le temps. Le karma n’est pas punitif, il est conséquentiel. Tu poses ta main sur le rond du poêle par mégarde, le rond du poêle ne va pas te punir, il va te brûler. Résultat, tu vas apprendre à faire plus attention dans une cuisine.
Les paramètres d’une vie sont très nombreux et même en tant qu’Esprit, tu ne pourras jamais tous les prévoir. Il y a pour cela les Esprits du Service. Ils sont capables de placer une commande pour atteindre tous ces objectifs et de les recevoir en un seul bloc. On fait ça avec nos superordinateurs, alors ce n’est pas sorcier à comprendre, mais l’ordinateur psychique des Esprits du Service est autrement plus performant.
Pour atteindre tes objectifs, Richard, tu vas revenir en femme. Tu vas naître cette fois dans une très grande ville, dans un quartier très particulier. Tes parents ne seront pas très présents ; te débrouiller seule sera souvent ta norme quotidienne. Tu devras aussi t’occuper de ton petit frère handicapé et ainsi de suite. Puis, tous les Esprits qui joueront un rôle dans ton film viennent à toi, en vol de nuit pour ceux déjà incarnés ou en clair pour les autres. Le temps ne compte pas là-bas, alors vous échangez et prenez le temps de tout revoir.
Puis, finies les vacances. Tu retournes en bas. Ton film commence à ta naissance. Tu oublieras tout. Tu seras comme un gamer qui déclenche la partie et qui ignore tout de ce qui s’en vient. Mais en tant qu’Esprit, ton influence devra se faire sentir plus que jamais sur ton personnage aux moments où des pics se présentent. Si tu échoues, alors ça reviendra plus tard ou à la rigueur dans une autre vie. Qu’importe, tu es Éternel, Toi. On vient au monde dans l’ignorance de tout. Demandez à un gamer, un vrai, qui se retrouve dans une jungle et ne sait même pas pourquoi il y est et l’aventure commence.
La vraie vie, ce n’est pas ici.
Ici, c’est l’école, le bureau, la prison, l’hôpital, c’est l’exercice du fatum-karma. J’ai de solides souvenirs de mes bribes de vraie vie. On m’a dit un jour que mon Esprit existe depuis 30,000 ans. Moi, j’ai toujours cru 17,000. Anyway, ça en fait des week-ends.
Je vais vous confier un petit secret. J’ai 73 ans de pics, des petits, des gros et des très, voire trop gros. Il y a des positifs et des négatifs. J’ai appris qu’on peut éliminer les négatifs ici même, réparer les dégâts de sorte qu’ils ne soient plus dans le film lorsqu’il sera vu, jugé et critiqué. J’essaie donc très fort, mais ce n’est pas facile, oh non. J’ai encore beaucoup de travail, mais assez bizarrement, je me sens plus clean que jamais. Je sens une certaine sérénité, ce qui ne m’empêche pas de sacrer après le foutu con qui m’énerve sur la route, mais pour les gros pics, ça se tasse. J’ai appris beaucoup de choses et j’ai voulu apprendre, j’ai toujours voulu le faire parce que j’ai toujours su que j’étais ici pour ça. Apprendre, puis enseigner.
Alors voilà. J’ai hâte qu’un jour on me dise : Tu as compris ! Et que je n’aie plus à revenir avec un fatum-karma. Mais bon, j’ai un caractère à mater, de l’impatience congénitale à contrôler, des pensées fumeuses à éteindre, mais je veux tellement ne plus travailler là-dessus et passer quelques millénaires en Esprit plutôt qu’une autre vie d’humain en estie.
Mais bon ça, c’est moi ! Entre-temps, je sais que je dois suivre quatre préceptes pour que cette mission se passe à son meilleur :
Qu’importe la personne que tu croises, c’est exactement celle que tu dois rencontrer.
Qu’importe ce qui se produit, c’est exactement ce qui doit se produire.
Qu’importe le moment qui passe, c’est exactement celui qui doit passer.
Qu’importe ce qui commence ou se termine, c’est exactement ce qui doit naître ou mourir.
Fais face à tout cela de ton mieux.
(Adaptation de textes dérivés de la Tradition)
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