PERTE D’ÉQUILIBRE

Me voici de retour après une pause presque forcée, résultat d’une réaction de mon corps que je n’aurais jamais imaginée… Probablement une conséquence du brasse-camarade mondial qui secoue la planète depuis le début de cette très inédite année double vingt. Rien à voir avec la crainte du désormais célèbre coronavirus de type SARS-COV2, mais plutôt ma sidération devant la réaction des dirigeants des États, à l’image de la réponse inflammatoire démesurée observée chez certaines personnes touchées. Cette inflammation qui cause davantage de problèmes que le virus lui-même. Inflammations gouvernementales à saveur hypocondriaque provoquant bien plus de dégâts que le virus lui-même.

Jour après jour, je n’en revenais pas de voir notre vie être sans cesse réduite comme une peau de chagrin, jusqu’au confinement printanier. Je trouvais tout cela suspect, surtout que ça me rappelait de fort mauvais souvenirs d’une ancienne vie. Et surtout, constater que tellement de scientifiques n’avaient aucun micro dans les médias, qu’une science s’opposait à une autre, et pire, qu’une partie de la population se dressait contre celle qui posait des questions. Ma raison d’être en ce monde – le libre arbitre – s’effritait inexorablement, présumément pour la santé publique. Et je me demandais pourquoi on ne laissait pas, comme depuis toujours, le système immunitaire faire son travail.

Le 1er mai, j’aperçois une couette de cheveux immaculée sur le dessus de ma tête. Il faut dire que toute ma vie, ma chevelure abondante a été ma marque de commerce. Même que dans les dernières années, j’étais parvenu, grâce à mes suppléments de vitamine C, de soufre organique et de silicium, à faire en sorte que mes cheveux blancs repoussent bruns! C’était vraiment une belle victoire, depuis le temps que j’explore les secrets de la santé naturelle. À 68 ans, la couleur revenait dans mes cheveux…

Or, cette couette blanche révélait un problème : il ne s’agissait pas de cheveux qui avaient blanchi, mais des blancs qui avaient échappé à une pelade grande comme une pièce de deux dollars qui avait fait tomber les pigmentés. Étonné, je me suis dit que ça allait repousser. Espoir de courte durée car, à partir de ce moment, la zone touchée a pris de l’ampleur à mon grand désarroi. En l’espace de quelques semaines, presque le tiers du dessus de ma tête, surtout sur ma gauche, s’est retrouvé sans cheveux bruns; seuls les blancs, déjà minoritaires, restaient les pâles témoins de la catastrophe. Puis le dégarnissement a poursuivi sa course en direction de l’oreille. Chaque regard dans le miroir me donnait le frisson. Et comme si ce n’était pas suffisant, une dizaine de petites zones ont fait leur apparition ici et là, à la nuque, derrière les oreilles, avant de gagner l’autre côté de ma tête, bien que dans une moindre mesure. Pourtant, ô miracle, ma couette située sur le haut de mon front a tenu le fort tant bien que mal. Comme pour me dire que l’épreuve ne devait pas dépasser mon seuil de tolérance.

Moi qui racontais depuis 25 ans à qui voulait l’entendre qu’avec certains nutriments essentiels, il ne m’arriverait pas grand-chose malgré le passage des ans, voilà que j’étais touché en plein vol, incapable dorénavant d’enseigner quoi que ce soit en raison de l’apparence de maladie que mon état suggérait. « Ce sont peut-être tes suppléments? », ai-je entendu à quelques reprises. Pire encore, je me suis fait demander si je n’avais pas commencé des traitements de chimiothérapie! Moi qui explique depuis belle lurette comment éviter le cancer, c’était assurément le comble des combles. J’ai dû, pour la première fois de ma vie, adopter le chapeau. Et même si le confinement avait pris fin, j’avais décidé de le poursuivre personnellement en m’enfermant obstinément chez moi.

J’ai perdu au moins la moitié de mes cheveux bruns, un peu partout, de telle sorte qu’en deux mois, ma chevelure avait viré au blanc, mis à part des zones encore toutes brunes étrangement épargnées. Bref, je dis un peu à la blague que j’ai une coupe « moufette »… J’arrive presque à en rire aujourd’hui mais il m’a fallu du temps. Quand je lis que la pelade est extrêmement pénible à vivre pour quiconque l’expérimente, je sais désormais à quel point c’est vrai. Et plus on stresse, plus les cheveux tombent. Cercle très vicieux. Ne pas s’inquiéter, nous suggère-t-on? Facile à dire. Extrêmement difficile à faire. Surtout quand on enseigne comme moi l’abondance de santé…

Rapidement, j’ai ressenti, en effleurant des doigts mon cuir chevelu, comme une petite barbe timide, signe qu’il y avait peut-être encore de la vie là-dessous… Mais la repousse, dans beaucoup de cas de pelade, a l’apparence d’un duvet de bébé, généralement blanc. J’ai googlé partout sur la Toile à la recherche de solutions; j’ai même trouvé un casque à laser rouge pour stimuler la repousse. Puis, à force de fouiller, j’ai trouvé un lien médicalement démontré entre des infections dentaires — les dents de sagesse inférieures — et la pelade. Eurêka! J’avais effectivement eu une infection à ma dent de sagesse inférieure gauche, correspondant à la zone du cuir chevelu atteinte, que le confinement m’avait empêché de faire soigner. L’infection s’est résorbée quelques semaines après l’extraction, au milieu de l’été. S’il s’agit de la véritable cause, la repousse devrait s’intensifier cet automne. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

La psychose pandémique a sûrement quelque chose à y voir… Je considère comme inimaginables les effets collatéraux dévastateurs des décisions prises presque partout sur la planète, non seulement sur l’économie, mais pour ce qui est de notre humanité. Quand j’ai retrouvé une manchette de journal datée de décembre 2015 et faisant état qu’en janvier cette année-là, la grippe avait tué jusqu’à 22 personnes par jour (!) au Québec, j’ai compris que lorsqu’on ne veut pas apeurer une population, on sait très bien comment agir. Et vice-versa.

Déterminé à me confiner tout l’été, j’ai fini par me laisser convaincre de recommencer à rencontrer des gens dans le cadre de mon activité nocturne de raccompagnement de personnes désireuses de ne pas conduire en état d’ébriété. Sorte de service social au profit de la sécurité routière. À force de voir du monde, je me suis comme désensibilisé de mon allergie à ma propre image, si je puis dire. En tout cas, ça demande tout un lâcher-prise sur le plan de l’apparence.

Aujourd’hui, je profite des conseils d’une spécialiste en trichologie (la science de la pousse des cheveux) et j’utilise les meilleurs produits pour réveiller mes papilles capillaires frappées de stupeur. Et il me semble que les zones dénudées tendent à s’estomper. J’ai même retrouvé les vertus de la réflexologie récemment, les cheveux étant reliés aux ongles des orteils qu’il suffit de masser. Tout de même, je n’ai aucune idée de quoi j’aurai l’air l’été prochain côté crinière car chaque cas de pelade est particulier.

Chose certaine, la pandémie aura eu l’indéniable avantage suivant : celui que j’étais en février dernier n’existe plus tellement je me suis informé dans les six derniers mois. Ma perception des enjeux de ce monde a subi une transformation radicale. Jamais je n’ai autant vu de gens s’éveiller en aussi peu de temps. Tellement que j’ai fini par avoir la quasi-conviction que l’on assiste présentement à un accouchement douloureux par le siège sans épidurale mais qu’une belle naissance surviendra bientôt. C’est ce que je nous souhaite à toutes et à tous.

En attendant, permettez-moi de laisser intacte ma photo! C’est excellent pour ma visualisation…

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