Trager et développement personnel

« There is no limit in the development of the mind as there is no limit to the feeling of the body. »
Traduction :

« Il n’y a pas de limite au développement de l’esprit, tout comme il n’y a pas de limite aux sensations du corps. »
Milton Trager M.D.

La relation entre le développement illimité de l’esprit et les sensations corporelles révèle une profondeur particulière lorsqu’elle est examinée à travers le prisme de l’expérience pratique, notamment dans le contexte de la thérapie corporelle, massage et plus spécifiquement de l’approche Trager®. Cette pensée, initialement philosophique, trouve une résonance concrète dans la pratique thérapeutique moderne.

L’idée que l’esprit puisse se développer sans limite est généralement acceptée dans notre société. Nous acceptons naturellement que notre capacité d’apprentissage, de compréhension et d’évolution intellectuelle soit potentiellement infinie. Cette conception s’aligne parfaitement avec nos valeurs modernes d’éducation continue et de développement personnel. Cependant, la notion de sensations corporelles illimitées suscite souvent plus de questionnements et de résistances. Ici j’entends des voix me parler de sensiblerie ou encore de sexualité. Mon propos ne va pas en ce sens.

La construction sociale de la masculinité a historiquement valorisé une forme de résistance aux coups, à la douleur, encourageant les hommes à développer ce que nous  décrirons comme une « carapace » ou une « armure ». Cette protection, considérée comme un attribut de force, peut paradoxalement devenir une limitation significative, car nous devenons enfermés dans cette armure. (1 ) Elle crée une forme d’insensibilité qui, contrairement aux croyances populaires, cache souvent une sensibilité exacerbée par le fait d’être enfermée, surprotégée. Cette séparation entre force apparente et sensibilité réelle mérite une attention particulière.

L’expérience d’une séance de l’approche corporelle Trager apporte un éclairage nouveau et fascinant sur cette question. Elle démontre que même les individus qui se considèrent comme « durs » ou peu sensibles peuvent conserver une capacité de perception fine et subtile s’ils s’y ouvrent. Cette découverte est particulièrement révélatrice, car elle suggère que la sensibilité n’est pas perdue, mais plutôt masquée ou inhibée par des conditionnements sociaux et culturels profondément ancrés. Le Trager vient ici enrichir le vécu de la personne qui le reçoit, via les bercements de son corps lors de la séance.

Est-ce thérapeutique, me demanderez-vous ? Certainement, car les mouvements « grignoteront » peu à peu la carapace, le vêtement trop serré (1) limitant vos mouvements. Le Trager agit comme les vagues qui érodent les berges.

Dans ma pratique en massothérapie et thérapie corporelle, je retrouve souvent des gens croyant qu’il faut que ça fasse mal pour être bénéfique alors que c’est souvent le contraire qui est le plus efficace. Ici, il me vient à l’esprit un livre de Pascal Bruckner,  Je souffre donc je suis (éd. Grasset), une œuvre fascinante sur le sujet. Revenons à l’idée maître de cette chronique.

L’observation que les clients présentant une « carapace » développent une réceptivité accrue au toucher doux (2) est d’une importance capitale. Elle indique que la capacité à ressentir finement n’est pas en opposition avec la force ou l’endurance, qualités traditionnellement associées à la masculinité. Au contraire, cette sensibilité peut coexister avec ces attributs et même les enrichir, offrant une perspective plus nuancée de ce que signifie être « fort ».

Le parallèle avec la résilience féminine est particulièrement pertinent et mérite d’être approfondi. Historiquement, les femmes ont souvent démontré une capacité remarquable à maintenir leur sensibilité tout en faisant preuve d’une grande résilience face aux défis de la vie. Cette observation suggère que la sensibilité, loin d’être une faiblesse, peut être une source profonde de force et d’adaptabilité. Elle nous invite à reconsidérer nos préjugés sur la relation entre sensibilité et force.

Les mouvements du Trager agissent sur les nerfs périphériques en les mobilisant. Cette manière d’agir semble offrir un chemin concret pour réconcilier ces apparentes contradictions. La nature non douloureuse de cette technique est significative, car elle démontre qu’il est possible d’accéder à des niveaux de sensibilité plus profonds sans compromettre sa force ou tomber dans ce que nous  appelons justement la « sensiblerie ». Cette approche permet de développer une plus grande liberté de mouvement, une conscience corporelle plus fine tout en maintenant, voire en renforçant, les qualités de force et d’endurance.

Cette expérience pratique vient donc non seulement confirmer, mais aussi enrichir considérablement la pensée initiale. Elle suggère que non seulement il n’y a pas de limite aux sensations du corps, mais que l’exploration de ces sensations peut contribuer à un développement plus complet et plus équilibré de l’individu. La capacité à ressentir finement devient ainsi un outil précieux de croissance personnelle et de compréhension plus profonde de soi-même.

L’impact de cette découverte sur la pratique thérapeutique est significatif. Elle ouvre la voie à une approche plus intégrée du soin, où la sensibilité corporelle n’est plus considérée comme un obstacle à surmonter, mais comme un atout à cultiver. Cette perspective nouvelle peut transformer notre compréhension de la thérapie corporelle et son application dans divers contextes.

En conclusion, l’expérience dans ma pratique apporte une validation concrète (même limitée) et enrichissante à cette réflexion philosophique. Elle démontre que le développement de la sensibilité corporelle, particulièrement à travers des techniques douces comme le Trager, peut contribuer à l’émergence d’un nouvel équilibre entre la dureté de la « carapace » et une plus grande réceptivité corporelle de manière plus intégrée. Dans cette nouvelle perspective, force et sensibilité ne sont plus perçues comme des opposés, mais comme des qualités complémentaires qui s’enrichissent mutuellement, ouvrant ainsi la voie à un développement personnel plus holistique et équilibré.

(1) Être Prisonnier – Revuemajulie
(2) L‘art du toucher – Revuemajulie

Pour faire connaissance avec le Trager ou pour de plus amples informations : 438-862-0593. Louis-Michel participe à différents Salons Santé Bien-Être sur la rive Nord, Laurentides et Abitibi.

 

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