Un robot à nos portes ?

 

Les fragiles et les sensibles qui paniquent chaque fois qu’ils lisent une nouvelle promesse de complots contre eux et leur ti-chien s’imaginent que les récentes prouesses du monde robotique vont se traduire par des scénarios tels que I Robot avec Will Smith, ou pire encore Terminator comme je me suis amusé à le faire dans le post précédent.

Doit-on craindre l’arrivée de robots dans nos vies ? Doit-on craindre d’en voir un avec une patch de la SQ sur l’épaule vous annoncer votre incinération immédiate because vous rouliez à 140 sur la 20 ? Mais, surtout, doit-on craindre que subitement par une sorte d’évolution quantique des puces générant l’intelligence artificielle on verrait celle-ci dépasser sa programmation et devenir alors maître de nos vies, comme dans La Matrice ou, pour y revenir, Terminator ?

Les scénaristes de fiction dont James Cameron, Georges Lucas, les Wachowsky et autres auteurs, dont les romanciers du Fantastique, partent toujours d’une singularité habituellement du domaine des sciences pour la multiplier par un facteur x très élevé de sorte qu’en édifiant la structure de leur histoire ils sont capables de présumer de CE QUE POURRAIT DEVENIR le futur. Et forcément, il est toujours dystopique, que ce soit Waterworld, Mad Max, Le Meilleur des Mondes ou les films cités plus haut. Sans parler des jeux vidéo,  encore plus avancés dans l’imaginaire

Ne vous faites pas d’illusions, même si vous n’êtes pas un fanatique de cette réalité virtuelle au point de vous déguiser pour une convention sci-fi quelconque, ces productions sont à ce jour des composantes mythologiques bien implantées dans le subconscient des amateurs et même de ceux qui n’ont vu ces films et jeux qu’une seule fois.

Alors, doit-on craindre les robots et commencer une révolution « À bas les Puces électroniques ? »

Le robot doté d’une intelligence artificielle le plus célèbre et qui démontre le plus habilement cette crainte est Hal du roman et film (1968) de Stanley Kubrick 2001 Odyssée de l’espace.

Hal est l’ordinateur qui contrôle tout à bord du vaisseau et quand on dit TOUT ça inclut le nombre de protéines que doit ingérer le chef-astronaute à bord du Discovery One. Quand Hal parle d’une pièce défectueuse à l’extérieur du vaisseau, mais qui fonctionne très bien, le chef Bowman décide de désinstaller Hal. Il sait ce qu’ils vont lui faire et Hal, qui a une mission secrète insérée dans sa programmation, considère alors que les humains à bord sont une menace et qu’il doit s’en débarrasser.

C’est plus tard, dans 2010 L’Année du premier contact, qu’on apprend que la directive première de Hal concerne le monolithe noir et sa présence sur Europe, mais que ce fait doit être caché aux humains. Un espion humain à bord ayant cette directive et voyant que les humains l’ont découvert pourrait les tuer ou choisir de finalement admettre ce qu’il en est. Cela n’est alors plus une question d’intelligence, mais de porter un jugement de valeur, ce que Hal ne pouvait pas faire.

Le robot tout comme l’ordinateur demeure une création binaire avec le 1 et le 0. Aussi complexe soit l’algorithme, l’Intelligence artificielle n’est pas quantique comme le suggère la fiction. Ça va le devenir, c’est le projet numéro un dans ce domaine, mais ce n’est pas encore le cas.

Tout être humain qui n’est pas psychopathe est doté d’une forme de morale innée. S’il voit un billet de $20 tomber de la poche de pantalon d’un collègue, il fait rapidement le choix de le garder pour lui ou de le lui remettre, sans rien attendre en retour. Ce choix n’est pas binaire, il est beaucoup plus complexe que cela puisqu’il fait intervenir énormément de données virales accumulées depuis des décennies et qui ont fini par définir l’individu. Le cerveau humain possède toutes ces données, mais l’humain est également autre chose qu’une cervelle, c’est une entité spirituelle (à ne pas confondre avec « namasté, j’aime les souris, je suis végane et amour et paix à tous »).

Cette entité est donc capable d’autre chose qu’être intelligent, elle est capable de JUGEMENT, c’est-à-dire d’outrepasser une directive intelligente si son jugement détermine que cette directive est dangereuse pour soi ou d’autres. Un dresseur de chien-guide me disait en entrevue que les meilleurs candidats sont ceux qui vont refuser d’obéir à un ordre de leur maître s’il contrevient à sa sécurité. C’est un début de capacité de jugement.

Un robot, un ordinateur n’a pas cette capacité. Si je relie une bombe à mon ordi et que je lui donne l’ordre de la déclencher à 13h30, il va le faire, qu’il y ait risque de tuer deux ou 300 personnes, ça n’entre pas en conflit avec la série de 1 et de 0 configurés comme un ordre.

Le but final de la robotisation est évidemment une question de rapport qualité/prix au niveau de la performance. Un robot peut travailler à classer des objets dans un entrepôt sans arrêt nuit et jour, se recharger lui-même et continuer.  Il peut entrer dans une maison à l’intérieur de laquelle se trouvent des explosifs et les neutraliser. Il peut aussi pénétrer en zone de guerre et débusquer l’ennemi sans mettre des vies humaines en danger.

Là où le bât blesse c’est toute la question de robotiser des policiers. Robocop n’était pas un robot, mais un androïde, c’est-à-dire un humain doté de capacités supérieures par le remplacement de ses membres par des prothèses sophistiquées, mais on voit aussi des robots patrouiller des rues et faire des arrestations.

Là où le danger est énorme c’est qu’aucune machine n’a la capacité de porter un jugement de valeur, prendre une décision basée sur la jugeotte, la morale innée, et surtout interpréter des émotions. Un homme en colère est plus dangereux qu’un autre qui ne l’est pas, mais le tuer n’est pas la réponse, ni même le blesser. Je doute qu’une machine robotisée puisse composer avec un schizophrène en crise.

Des règles précises doivent donc être émises très clairement, comme on l’a fait avec le clonage, afin d’éviter une chaotique robotisation.

 

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