Certitude ou fiction ? (5e partie)

En 2010, je publiais chez Québec-Livres un ouvrage intitulé Certitude ou fiction ? faisant allusion au phénomène ufologique. Ayant récupéré mes droits, j’ai accepté de le confier à Julie afin qu’elle en publie le contenu ici sous forme de chroniques.

J’ai révisé quelques passages, mais essentiellement tout ce qui est là demeure contemporain au niveau de ma pensée.

Après bientôt six décennies d’étude et d’enquêtes minutieuses auprès des faits rapportés par de nombreux témoins de différentes anomalies, je vous invite à découvrir le fascinant processus de réflexion qui amène les gens à prendre une position ferme sur tout sujet et particulièrement sur tout sujet qui… n’existe pas. Un journaliste décide à lui seul de ce qui est vrai !

Chap. 2- L’exclusion des hérétiques (suite)

Partie 3

Si vous n’aimez pas lire le mot ovni trop souvent, attention parce que ce qui suit risque de vous rendre malade. En octobre 1990, un homme, sa femme et leurs trois enfants sont témoins du passage d’une chose très étrange au-dessus de la route 148 entre Thurso et Masson. (8) L’homme fait demi-tour et poursuit l’objet qui se situe à la hauteur des fils d’Hydro-Québec. Il est oblong, de couleur sombre et relativement petit. Il se déplace à près de 80 km/h. Ce point est important. L’objet sort de sa trajectoire linéaire et oblique vers un champ vague.  L’homme cherche une route, n’en trouve pas, mais voit un véhicule de police.

Voici un extrait intégral et non corrigé du rapport officiel de police :

«  Le témoin  s’en vient à la course et nous dit qu’il vient de voir un ovni. On a trouvé ça drôle, mais pas lui.  Là d’un coup, on a vu l’objet, mais il était trop loin. On a décidé, mon collègue et moi, de le pourchasser. Rendus à la route 317, on s’est arrêtés sur l’accotement et quelques véhicules étaient déjà là. Une des personnes qui étaient arrêtées avait des longues vues (jumelles) et a regardé la chose. Je lui ai demandé de me les prêter, ce qu’il a fait. Mais la chose a accéléré rapidement comme si elle ne voulait pas être vue. Plus loin, elle s’immobilise au-dessus d’un troupeau de vaches et celles-ci ont couru dans tous les sens. On a continué la poursuite, mais on l’a perdu. Elle roulait comme une girouette allant dans toutes les directions et à différentes hauteurs. Selon moi, ça ne vient pas d’ici. À un moment donné, sa vitesse dépassait 130 km/heure. Ce n’était pas des ballons.» 

Les policiers sont revenus sur la route 317, là où étaient les témoins et ont pris une dizaine de dépositions toutes concordantes. Ces documents sont considérés comme Loi sur la preuve au Canada.

Nous avions en main tous les rapports de police effectués auprès de tous les témoins. Pendant ce temps, un journaliste qui avait entendu cette histoire sur les ondes d’une station de radio aurait appris qu’un garagiste du coin venait d’inaugurer l’ouverture de son établissement avec notamment des grappes de ballons multicolores qui ont fini par s’échapper! 

Sans aucune vérification auprès des enquêteurs privés ou de la police, sans même tenter de rejoindre un seul témoin ou tout au moins l’un des enquêteurs, le journaliste pond aussitôt un article dans lequel il résout l’énigme de l’ovni de Thurso en révélant qu’il s’agit d’une grappe de ballons et plus tard, son hypothèse ne tenant plus, d’un autre type de ballon du genre air walker.

Les policiers qui ont lu l’article ont eu une vive réaction. Ils savent très bien ce qu’ils ont vu et surtout poursuivi à vive allure. D’aucune manière ils n’auraient perdu ne fut-ce qu’une seconde à poursuivre des ballons. Frustrés de passer pour des imbéciles, ils ont souhaité vivement que le journaliste se rétracte et se donne la peine de leur parler. « J’ai un argument à lui mettre en pleine face à ce gars-là : trouve-moi des ballons d’hélium capables de se déplacer à 130km/h… »

Ce qui s’est passé est fort simple. Dans son esprit, le journaliste n’avait qu’une pensée : Rien de tout cela n’existe, ça n’existe pas ! Donc, ce sont des ballons. J’ai justement trouvé des ballons. Alors, ce sont des ballons.  Nous soupçonnons qu’autre chose s’est produit.

Son affirmation, à l’effet que rien de tout cela n’existe, exprime également un vœu formulé inconsciemment. Non seulement cela n’existe pas, mais cela ne doit pas exister. C’est impossible. Il ne faut pas que cela existe. C’est contraire à tout ce qu’il a appris, c’est contraire à l’ordre bien établi, à la normalité du milieu dans lequel il évolue. Cette chose ne peut pas avoir existé. De plus, il ne veut pas qu’elle puisse exister. Il refuse que cela se produise dans son monde où seuls des petits ballons peuvent énerver quelques esprits faibles.

Donc, à lui seul, soutenu toutefois par une société généralement sceptique et une élite scientifique qui partage entièrement son point de vue, il a délibérément choisi de ne faire aucun effort de vérification. Aucun. Personne ne viendra le blâmer pour s’être moqué de gens qui prennent des ballons pour des créatures de l’espace. Même s’ils sont policiers. Il le sait très bien. D’ailleurs, le simple fait de faire toutes ces vérifications aurait été une trahison de sa certitude profonde que « rien de tout cela n’existe. » On n’a pas à vérifier l’existence d’une chose qui n’existe pas. C’est bien connu !

Ce journaliste avait un bon papier, il se moquait des policiers, des témoins, et rétablissait l’ordre des choses. Son Catalogue, son Traité, son Encyclopédie et son Recueil étaient maintenant à l’abri. Plus tard, un appel du chef de Police de Thurso nous demandait de ne plus parler à ses policiers. Cahier de Survie, semble-t-il ! L’année suivante, ils devenaient membres de la Sûreté du Québec et leur nouveau patron nous fit comprendre, enquêteurs obstinés que nous étions, qu’il valait mieux ne plus les questionner. Question de crédibilité apparemment  !

Dans ce dossier, il aurait été très intéressant que le journaliste exige de parler aux policiers avant qu’il ne soit trop tard. Ou aux témoins présents. À la rigueur, aux enquêteurs privés. Il n’a rien fait du genre et s’est contenté de faire tourner des ballons sur son nez.

Hypothèse des ballons

Avant même de reprendre la scène en détails, il importe de rappeler que la seule explication qui ait été fournie, autre que celle d’un ovni conventionnel, a été celle de ce journaliste du Droit, François Gagnon[1]. Selon lui, l’objet observé était un ballon air walker provenant d’une promotion commerciale. Il s’agirait d’un concessionnaire automobile de Buckingham. Le gérant des ventes de l’époque n’a pas été retrouvé et le journaliste n’a parlé à aucun témoin et à aucun policier impliqué dans cette affaire. Veuillez tenir compte de cette explication en parcourant le texte qui suit.

Samedi 6 octobre 1990 à 18h00, le témoin roule dans son véhicule en direction ouest sur la route 148 en direction opposée de Montréal sur une route de rencontre à une voie. Il vient de quitter la municipalité de Thurso et se dirige vers Masson. Son trajet longe la rivière des Outaouais. Il est accompagné de son épouse, de ses enfants et d’un jeune adolescent de 15 ans. Il maintient une vitesse de 95 km/h. À quelques mètres de la Ferme Pagé, le témoin voit sur sa gauche, à quelque 500 mètres devant lui, un curieux objet flottant dans les airs à une altitude approximative de 15 mètres, qu’il évalue en estimant qu’il était à une fois et demie la hauteur d’un poteau de téléphone.

Au premier coup d’œil, l’objet semble être une baudruche avec deux pattes. Le témoin se rend compte malgré tout que « ce n’est pas normal ». L’objet se déplace dans le sens contraire, c’est-à-dire vers l’est, du côté sud de la route. Lorsque son véhicule arrive à la hauteur de l’objet, il tente de le suivre des yeux dans son rétroviseur, mais n’y arrive pas. Il n’a encore fait part à personne dans la voiture de son observation.

Après 300 mètres, il fait demi-tour et revoit l’objet, mais cette fois il est à sa gauche, ce qui signifie que l’objet est passé du côté nord de la route. Il accélère à grande vitesse pour le rattraper, ce qu’il parviendra à faire au bout d’un kilomètre. Sa famille commence à s’agiter et lui demande ce qui se passe. L’objet a diminué d’altitude. Les autres voient bien l’objet qui le fascine, mais ils ne sont pas inquiets. Il roule encore un second kilomètre (direction est) et finit par dévier en quittant presque la route. C’est son épouse qui le ramène à l’ordre en lui demandant de « cesser tout de suite avant qu’un accident ne survienne ». Il n’entend rien et poursuit sa course à plus de 115 km/h. Impatienté, il klaxonne violemment, avec insistance pour attirer l’attention de l’objet. La manœuvre réussit, l’objet s’immobilise.

À ce point du récit, il est important de faire quelques mises au point. Le véhicule a parcouru un minimum de deux kilomètres à près de 115 km/h avant de rattraper l’objet. Cela signifie qu’à partir du moment où le véhicule a fait son demi-tour, l’objet avait déjà une forte avance, d’où l’évidence d’une vitesse comparable à celle d’un véhicule automobile et non d’un vent poussif. Ce point est essentiel.

Environnement Canada a confirmé qu’au soir du 6 octobre, vers 18h00, le vent soufflait dans la vallée de l’Outaouais à une vitesse de 22 km/h en provenance du sud-ouest. Un ballon se serait donc déplacé vers l’est-nord-est à cette vitesse puisqu’aucune rafale n’a été signalée. Pour parcourir deux kilomètres à cette vitesse, il faut plus de cinq minutes. Le véhicule du témoin l’a parcouru en moins de soixante secondes. Donc, s’il s’agissait d’un ballon, le témoin, après avoir roulé sur deux kilomètres, aurait dû attendre quatre minutes pour que le ballon passe de nouveau à sa hauteur. Ce n’est pas ce qui s’est passé, bien au contraire, il a fallu deux bonnes minutes au véhicule avant de rattraper l’objet qui, pour voyager à cette vitesse, aurait dû être poussé par des vents très violents.

Nous reprenons le récit au moment où le témoin rattrape l’objet et klaxonne sans arrêt pour qu’il s’immobilise. Au moment où cela se produit, le témoin affirme avec insistance que son véhicule s’est immobilisé de lui-même : « J’ai relâché l’accélérateur et la voiture s’est arrêtée aussitôt, sans que j’aie à freiner, sans que le moteur décompresse ».  Nous avons longuement insisté auprès de lui et de son épouse pour comprendre le sens de ses paroles. Quand un véhicule est lancé à 115 km/h et qu’on relâche l’accélérateur, il s’immobilise après avoir roulé sur son élan sur une distance pouvant atteindre une centaine de mètres. « C’était comme un bateau qui file à toute vitesse et s’écrase dans l’eau.  Ça s’est fait en douceur, je n’ai jamais vu ça. » Son épouse a déclaré qu’elle ne sait pas si son mari a appliqué les freins parce que son regard n’était pas dirigé vers les pédales ; elle reconnaît néanmoins que l’arrêt fut remarquablement doux compte tenu de leur vitesse initiale.

Le témoin est donc à son tour immobile en plein centre de la voie. Aucun autre véhicule ne circule à ce moment et personne n’arrive à se souvenir si, depuis le début de la course, ils en ont croisé un seul, deux ou plusieurs. « Il n’y en avait pas lorsque j’ai fait demi-tour, en tout cas », d’affirmer le témoin.

L’objet est maintenant à la hauteur des fils électriques de l’autre côté de la route du côté nord. C’est alors que le moment spectaculaire survient. L’objet pivote sur son axe sans toutefois que les jambes ne bougent. Sa forme est curieuse. Après plusieurs tentatives de comparaisons, c’est l’un des enfants qui finit par dire : « comme un California raisin ! » On se souvient de cette publicité où l’on voit des raisins danser sur deux pattes agitant leurs bras. Le corps n’a pas de bras ni de tête ou alors celle-ci ne fait qu’un avec le tronc.

Deux longues jambes minces pendent mollement sous lui et c’est cette définition à laquelle le journaliste s’est arrêté, concluant aussitôt qu’il s’agissait d’un ballon air walker. Il eut fallu qu’il pousse son investigation un peu plus, cependant. Elles ont, aux trois quarts, une grosse articulation très visible et les jambes se terminent par un très gros pied droit et un pied gauche plus petit de couleur très sombre. Les jambes sous le genou semblent molles alors qu’au-dessus elles sont très rigides. La tête-tronc est d’une couleur indéfinissable qui pourrait tirer sur le brun-jaune. C’est quelque part vers le haut de cette forme qu’une lumière rouge très intense apparaît. Les témoins vont définir celle-ci comme non terrestre. Nous n’avons pu obtenir rien d’autre comme explication. Impatientés par notre insistance, les témoins, surtout les ados, répondront « qu’une lumière non terrestre, c’est quelque chose qu’on a jamais vu avant »… Nous avons tout de même pu établir qu’à ce moment le soleil était encore dans le ciel, mais derrière l’objet.  Ils n’étaient toutefois pas gênés par celui-ci. La vive lumière rouge, de toute évidence, ne peut donc pas être un reflet du soleil.

Les yeux de tous sont rivés sur cette lumière qui émane de la créature. Pas un mot n’est échangé dans la voiture. Les jeunes, jusque-là indifférents, sont pétrifiés. L’épouse dit alors: « Regarde son ventre. » À noter qu’à ce point-ci, tous sont convaincus que cet objet est vivant. Le témoin a alors posé ses yeux sur le ventre de la chose pour constater que celui-ci était lumineux, mais d’un mélange indéfinissable de vert-lime. C’est alors que la lumière rouge diminue d’intensité et tous constatent qu’elle provient en fait de deux énormes yeux très ronds.

Les jambes ont un peu plus d’un mètre de long, elles sont assez larges, soit de 15 cm aux cuisses et de 25 cm aux mollets.  La tête-tronc fait environ un mètre de large par un peu plus d’un mètre de longueur.  Les yeux sont de la grosseur d’une tasse de café. C’est la seule occasion au cours de laquelle la chose a été vue de face.

Dès que la lumière rouge provenant des yeux s’éteint, la créature ou la chose reprend sa course vers l’est tout en s’éloignant vers l’intérieur des terres. Une fois de plus, en dehors de l’appréciation des témoins sur le temps et la distance, un fait demeure : l’objet circule à grande vitesse pour ensuite s’immobiliser et reprendre sa course.

Le témoin a vécu quelque chose de particulier qu’il indique à ce moment, mais il raconte ne pas en avoir parlé au moment où cela est survenu. Il affirme qu’au moment où la lumière rouge est devenue très intense, il a non pas entendu, mais ressenti une sorte de message dans sa tête lui disant : « fichez-moi la paix ». L’épouse du témoin confirme avoir ressenti très clairement la même chose. Les enfants n’ont rien ressenti.

La chose n’est plus là. Elle se dirige en-dehors du circuit routier. Le témoin la voit de loin, il s’emballe et roule sur plus de trois kilomètres, une fois encore à grande vitesse. Il perd la chose de vue derrière des vallons. Trois autres kilomètres plus loin, il la retrouve et accélère en atteignant une vitesse qu’il est gêné de révéler. La créature maintient une course parallèle et se déplace à la même vitesse que le véhicule du témoin et cette vitesse excède considérablement les vents légers de 22 km/h qui soufflent à ce moment. Le témoin voit alors une vieille route qui pénètre dans les terres. Il s’y engouffre et en tournant vers la droite, se retrouve dans un cul de sac. Il fait demi-tour et revient sur la 148. Depuis qu’il s’est arrêté pour voir la chose, il a fait près de dix kilomètres et se rapproche du village de Thurso. La chose est en vue. 

Soudain les enfants s’esclaffent. Ils assistent à une scène que les parents n’ont pas la chance d’observer. Selon eux, la chose s’est immobilisée au-dessus d’un troupeau de vaches et a accompli un summersault qui a dispersé le troupeau en un temps record.  Mais le père a autre chose en tête. Il sait que très souvent des policiers se cachent près d’une station de propane pour coincer les automobilistes trop pressés. Ayant déjà goûté à leur médecine, il pense ne pas se tromper. Effectivement, ils y sont. Il s’arrête. Tout le monde raconte son histoire en même temps, mais les policiers se mettent à rire. Ce qui suit a été complètement ignoré par le journaliste.

Les policiers savent très bien que le témoin n’est pas sous l’effet de l’alcool, mais ils s’amusent à ses dépens. C’est alors que les blagues cessent quand la chose refait surface à 150 mètres d’eux. Elle passe entre la route et l’usine McLaren située tout près. Les policiers constatent la forme étrange et le comportement mystérieux de la chose. Ils ne rient plus !

Ils quittent leur poste de surveillance et se lancent à sa poursuite. En entrant dans le village de Thurso, ils perdent la chose de vue. Ils tournent à gauche sur la 3l7 et aussitôt la voient de nouveau. Ils ne sont plus seuls. Une demi-douzaine de véhicules est immobilisée et les gens sont sur le pavé observant la chose dans le ciel. Elle est à environ 50 mètres dans le ciel. Lorsqu’elle traverse la route 3l7 de gauche à droite, soit d’ouest en est, elle pivote lentement sur son axe « pour qu’on ne voie pas son visage », diront les témoins, une observation qu’avait fait notre témoin principal auparavant.

Sur ce point, tous les témoins s’entendent : la chose, la créature ou l’objet se comporte non pas de manière erratique, au gré du vent, mais selon un plan défini, comme dirigé par une intelligence quelconque, avec une intention.

Les policiers prennent la relève dans la poursuite à une vitesse excédant 100 km/h.  Nous avons rencontré ces derniers et voici ce qu’ils ont rapporté. Ils ne riaient plus en observant la chose avec des jumelles et l’un des deux dira plus tard qu’il s’agissait d’une expérience terrifiante. Quand on viendra plus tard lui raconter qu’un journaliste prétend qu’en fait, ils auraient vu un ballon de fête avec des jambes de papier, son expression et surtout son langage à l’intention du journaliste seront sans équivoque et nous allons nous garder une petite gêne…

La chose cesse d’évoluer vers l’est et se dirige vers le nord. Les policiers rapporteront le même incident que les enfants concernant l’effet de la chose sur les vaches quand elle pivote de haut en bas. Notez qu’au cours de toutes ces observations, pas un son n’a été entendu en provenance de la chose.

Les policiers interrogés sont Stéphane Filiatrault et Jacques Bélanger.[2] Ils ont admis avoir été admonestés par leur chef pour avoir parlé de cette observation aux enquêteurs spécialisés en ufologie. 

Une semaine plus tard, nous recevions confirmation d’un couple qui prétendait avoir fait une observation similaire le même jour à 16h00 alors que l’objet se dirigeait également vers l’est. L’enquête n’a pas permis d’établir de lien avec une promotion quelconque qui aurait eu lieu en amont de la scène. De toute façon, il semble évident qu’un ballon air walker ne peut aucunement correspondre à cette chose, ni de près ni de loin, ne serait-ce qu’en tenant compte de la vitesse du vent et de la mention très claire des policiers à l’effet que l’objet avançait de manière contrôlée, pouvant s’immobiliser et reprendre sa vitesse initiale, laquelle excède de loin celle de vents légers. 

Dans les semaines qui ont suivi, le témoin principal a avoué ressentir une très grande nervosité, voire par moments une peur viscérale. Locataire d’un commerce, il a fini par s’en départir et le décès de son père n’y serait pas étranger. Lorsque nous avons offert à ce monsieur l’opportunité de reprendre son récit sous hypnose, il a laissé échapper une phrase intéressante : « Je ne suis pas certain de vouloir me rappeler de tout. » Or, ce qui est curieux, c’est qu’il se souvient parfaitement de tout. Chaque détail revient avec précision même après avoir raconté l’observation une dizaine de fois. Six ans plus tard, nous avons appris que le témoin était décédé. Il n’avait pas 50 ans.

Depuis la parution de ce dossier, nous avons pu retracer plusieurs autres témoins qui malheureusement ont tous été très fermes sur un point : leur anonymat. Peut-on les blâmer avec l’article du Droit qui les dépeint comme de pauvres tarés incapables d’identifier une poignée de ballounes  ?

Les deux autres témoins les plus crédibles dans cette histoire sont André et le policier qui fut abordé par le tout premier témoin, tel qu’indiqué plus haut. Ce qui suit est le rapport intégral du policier à partir de son rapport d’événement officiel :

« Dans ce dossier, on a reçu un appel à 18h31 de statut A (témoin décédé) qui nous a interceptés à l’intersection de la route 148 et du rang 4. À ce moment, il se met à nous flasher les lumières et stationne son camion dans le milieu de l’intersection. Il s’en vient à la course et il semble très nerveux. Il nous dit qu’il vient de voir un extraterrestre (ovni).  On a trouvé ça drôle, mais pas lui. Il était très sérieux et nous a montré l’objet, mais c’était à environ 500 pieds de nous, étant donné que ça semblait se diriger vers le nord-est. J’ai donc décidé d’aller vers le nord par la route 317. Rendus à l’entrée du bois en longueur, on s’est stationnés, car la chose venait droit vers nous, mais elle a changé de direction et monté vers le nord, ce que nous avons fait aussi. Rendus à la route 317 intersection du rang 5, on s’est arrêtés sur l’accotement et quelques véhicules étaient déjà là. Une des personnes qui était arrêtée avait des longues vues et a regardé la chose. Presque au même moment, statut B (André P.) sortait lui aussi ses longues vues et je lui ai demandé de me les prêter, ce qu’il fit. Mais la chose a accéléré rapidement comme si elle ne voulait pas être vue et plus loin elle s’immobilisa au-dessus d’un troupeau de vaches et celles-ci ont couru dans tous les sens comme si elles avaient peur de quelque chose. Serait-ce la chose qui dégageait quelque chose ? Étant donné que la chose se dirigeait toujours nord-est, j’ai décidé d’aller prendre le rang 7 Est pour aller faire un tour par la montée du Gore, mais rendus près de l’intersection 317 et rang 7, on a perdu la chose et on ne l’a plus revue par la suite.

La chose roulait comme une girouette allant dans toutes les directions et à différentes hauteurs. Cela variait beaucoup. Statut A m’a dit que la chose s’est tournée de son côté lorsqu’il a klaxonné et a arrêté, ce qu’il a fait lui aussi.  Selon moi, c’est une chose qui ne vit pas ici. Ça ne ressemblait en rien à un humain ou un animal, en tout cas rien que je connaisse. On aurait dit l’accouplement d’une tortue avec une grenouille, à cause du corps en carapace et des pattes. C’est aussi une chose qui ne voulait pas être vue, car elle roulait presque toujours de reculons (important de retenir ce point.) J’ai contacté l’aéroport du plan[3] pour savoir s’il n’a pas capté quelque chose au radar dans la région de Thurso, mais ce fut négatif, mais on m’a dit qu’un rapport serait transmis à une personne qui travaille sur ce qui concerne les ovnis pour Transport Canada…[4]

Pour terminer, je suis sûr que ce n’est pas un ballon soufflé à l’hélium étant donné sa trajectoire changeante et sa variation de vitesse.  Mais je ne peux vraiment pas dire ce que j’ai vu dans le ciel ce soir et c’est la même chose pour mon copain de travail. »

Les documents qui suivent sont la retranscription exacte des déclarations recueillies par le policier dans les jours qui ont suivi l’incident. Il s’agit en somme de son enquête. Ces documents sont considérés comme Loi sur la preuve au Canada Ch.E-10 art 38. Voici le rapport du statut B, soit André P., que nous avons rencontré en décembre de cette année-là. Sa déclaration est en tout point identique statutaire à ce qu’il nous a affirmé :

« Je, André P…, déclare solennellement que le 90.10.06 vers 18h32 je revenais vers Thurso sur la route 317 sud, et à l’intersection du rang 5 ouest j’ai vu quelque chose voler. Par la suite, vous êtes arrivés (policiers) et là j’ai tourné de bord, le véhicule qui me suivait a aussi arrêté. J’ai sorti mes longues vues et j’ai regardé la chose. J’ai vu comme un genre de carapace verte et quand je la regardais, elle se tournait de côté comme pour que je ne la vois pas. Je l’ai regardée pendant environ une minute ou deux et ensuite j’ai donné mes longues vues aux policiers. J’ai remarqué que la chose a passé au-dessus des vaches dans le champ et elles se sont dispersées comme si elles avaient peur.  Par la suite, je vous ai suivis dans le rang 7.

Q : Croyez-vous que c’était vivant ?

R : J’imagine.

Q : À quelle distance la plus proche l’avez-vous regardée ?

R : Environ 60 pieds.

Q : Quelle forme avez-vous vu ?

R : C’était plutôt raboté (rugueux).

Q : Était-ce fait comme un humain en ce qui concerne la forme physique ?

R : Largeur et épaisseur étaient pratiquement égales, donc pas comme un humain.

Q : Quelle grandeur lui donnez-vous ?

R : Plus de 7 pieds.

Q : Avez-vous vu une tête ?

R : Non pas de tête, on aurait dit que c’était à l’intérieur de son corps.

Q : Était-ce gazeux ?

R : Non, c’était opaque.

Q : La vitesse ?

R : On aurait dit quelques milles à l’heure, mais à votre arrivée cela a accéléré.

Q : Est-ce un genre de ballon ?

R : Non j’en suis sûr, le ballon aurait été dans la direction du vent, franc est.

Q : La photo des ballons dans le Droit ressemble-t-elle à ce que vous avez vu ?

R : Pas du tout.

Q : Cela faisait du bruit ?

R : Non pas du tout.

Q : Avez-vous quelque chose à rajouter ?

R : C’est pas un ballon, c’est pas une chose normale. J’ai jamais vu ça avant.

Q : Cette déclaration est libre et volontaire ?

R : Oui.  »

D’autres déclarations statutaires sont en notre possession. Le policier a effectué un travail remarquable, mais il serait excessivement long de tout rapporter dans ce document. Nous vous présentons donc quelques extraits en excluant le rapport du statut A, lequel a fait l’objet du document dans cette annexe. 

Suzanne E. : «  … je déclare solennellement… Une forme ovale, grandeur humaine. Je ne pouvais apercevoir ni tête ni bras. Pour moi, c’était comme un gros oreiller qu’on aurait bourré, donc de forme ovale et de couleur foncée, des jambes ballotantes, celles-ci étaient de grandeur humaine, mais également inégales, je n’ai pas remarqué s’il avait des pieds. Je ne peux pas affirmer que cette chose était vivante, cependant je peux dire que ça ne ressemble en rien aux ballons vus dans les journaux cette semaine. Je peux certifier que ce n’est pas un ballon, un cerf-volant ou quelque chose du genre… libre et volontaire. »

Maurice P. : « …déclare solennellement… une forme d’homme et deux grandes jambes dont une était plus grosse que l’autre. Il allait tranquillement et en ligne droite et il avait des pieds.  Le corps avait l’air rough comme un gars qui fait des haltères. Pas vu de tête, je l’ai vu comme de dos. Le corps ressemblait à une carapace de tortue, mais la tête comme rentrée à l’intérieur. Ce n’était pas un ballon, ça c’est sûr. C’était foncé, peut-être gris très foncé. Je l’ai vu à 80 pieds de distance et 80 pieds dans les airs. Ça allait nord-est. Ça ne ressemble pas du tout à ce que j’ai vu dans le Droit, mais pantoute. C’était opaque, ça ne menait pas de train. Il n’allait pas vite, mais s’est arrêté dans le milieu du champ comme s’il ne savait plus quoi faire. Ce n’était pas une chose normale. »

Gilles G. : « …mais plus nous approchions, plus nous pouvions constater que ce n’était pas un ballon ou cerf-volant. Il s’est immobilisé quelque cinq secondes et on pouvait très bien voir la forme d’un être humain, sans tête, avec des jambes, qui ne ressemblait pas être droit comme nous au bout duquel il y avait deux gros pieds. L’objet me paraissait de couleur foncée avec les jambes plus pâles. Ma première impression était qu’il s’agissait d’un être vivant dans une bien fâcheuse position. On l’a suivi et il roulait à environ 30 km/h.  Tous les ballons et toutes les explications dans les journaux ne font aucun sens et n’ont rien à voir avec ce que j’ai vu. »

En terminant, voici quelques ajouts provenant du rapport d’enquête auprès du policier en question :

  • – Couleur de l’objet : brun vert foncé.
  • – Surface de l’objet : carapace de tortue métallique.
  • – Vitesse variable avec arrêts et accélérations en variant d’altitude.
  • – Vitesse maximale atteinte 100 km/h., peut-être même 130 km/h.
  • – Direction : de franc est à nord-est.

 

L’objet était solide et massif et il considère tout ce qui a paru dans les journaux comme de la foutaise…  Il s’est montré agressif à l’endroit de ce qu’il a lu. 

Seul le témoin aujourd’hui décédé et son épouse auraient vu l’objet de face. Cela explique la présence de lumières rouges et d’un vert fluo. Tous les témoins s’accordent sur le comportement de l’objet. La vitesse maximale enregistrée par le policier est de 100 km/h., mais ayant lui-même atteint 130 km/h., il hésite sur la vitesse maximale qui pourrait ainsi être plus élevée…

Tous les témoins ont pris connaissance des photos et explications du journal le Droit dans les jours qui ont suivi et aucun n’approuve ce qu’ils ont lu. Tous les témoins s’entendent à dire que d’aucune façon, un ou des ballons peuvent expliquer ce qu’ils ont vu. Parmi les témoins, on retrouve un restaurateur, un réparateur de machinerie lourde, une enseignante, un agent de la faune, deux policiers et trois  enfants.

Dans ce dossier, il est remarquable de constater, des années plus tard, que les sceptiques et ceux qui refusent d’y croire, entretiennent encore et toujours l’hypothèse du ballon. Or, cette hypothèse est celle d’un journaliste qui n’a effectué aucune vérification auprès des témoins. Il n’a rencontré aucun d’entre eux et n’a posé aucune question aux policiers, se contentant d’écrire son article sur la foi d’un rapport voulant qu’une promotion commerciale ait eu lieu en même temps à des kilomètres de là.

Si l’affaire s’était retrouvée devant les tribunaux, ce journaliste n’aurait même pas été consulté par l’une ou l’autre des parties. Il n’a rien vu et n’a rien demandé ! Il n’a publié en somme qu’une opinion et non l’ensemble des faits. Lorsque nous avons insisté auprès des sceptiques sur la teneur très particulière des propos des nombreux témoins de la scène, tant les premiers en voiture que ceux situés sur le pont et ceux des policiers, rien n’a changé : « Ben voyons donc, ce sont des ballons ! Ils l’ont dit dans le journal. » Et à notre niveau, cette réaction s’explique fort bien. Ils veulent que ce soit un ballon et rien d’autre. Comme déjà mentionné auparavant, pour se protéger, protéger ses croyances, l’humain n’hésitera pas à se déliter en se fermant l’esprit à toute information pouvant le menacer.

Autre exemple, Alain Bonnier, à l’époque Président des Sceptiques du Québec s’est fait demander au cours d’une émission de télévision (9) si d’aventure on lui présentait ce qui se veut un implant extraterrestre, s’il accepterait de l’analyser selon des méthodes très rigoureuses. Il a dit « Non »  sans hésiter. Quant au pourquoi de ce refus formel, sa réponse fut encore plus éloquente : « Parce que les extraterrestres n’existent pas, monsieur ! Encore moins les implants. » Ceux qui croient aveuglément manquent peut-être de perspective, mais ceux qui refusent de croire, comme ce monsieur, ne feront jamais rien avancer !

Donc, il est dans la nature humaine de protéger ses acquis : Catalogue, Traité, Encyclopédie et Recueil, par une position tout à fait contraire à la logique, à la morale et au bon sens. Il appert que face aux anomalies, la communauté scientifique et de nombreux autres secteurs de l’activité humaine sont prêts à mentir ou omettre de dire, de sorte qu’individuellement et collectivement, toute menace soit écartée.

La suite au prochain numéro …

Références et documentation

(8) CASAULT, Jean et DUPONT, Hélène (1996). Les Extraterrestres. Quebecor. Les dossiers de témoignages proviennent de nos propres recherches sur le terrain ainsi que celles de notre équipe d’enquêteurs. Parmi eux, nous tenons à nommer Richard Guilbeault, ainsi que deux collaborateurs précieux, René Pigeon et le Dr Howard Schacter, émule du docteur John E Mack.

(9) BONNIER, Alain (1997).  Énigmes. Émission de l’OCIPE (Organisation de compilation et d’information sur les phénomènes étranges) dirigée par Christian R. Page et diffusée en deux parties, soit les 3 et 10 juillet sur le câble de la télévision communautaire de Vidéotron, au canal 9 aujourd’hui devenu le Canal Vox.

 

[1] Gagnon n’est pas le seul, il est simplement représentatif d’une attitude très répandue dans son milieu et qui touche tous les domaines de l’actualité..

[2] Bien que leur employeur, la SQ, préfère garder le couvert sur l’histoire, nous mentionnons le nom des policiers qui, eux, n’ont jamais hésité à assumer ce qu’ils ont vu.

[3] Petit aéroport desservant la papetière McLaren de Thurso.

[4] Tous nos efforts pour retrouver cette personne ont été vains !

 

 

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