Les peurs et croyances qui construisent votre personnage
La vie est constituée d’une multitude d’expériences. Celles-ci s’ajoutent aux thèmes karmiques et aux programmes inscrits dans le parcours intra-utérin. Certaines sont heureuses et d’autres, plus difficiles.
Étant donné que la pulsion la plus naturelle est celle de l’union, le besoin d’être aimé a induit la très grande majorité des comportements et influencé presque tous les choix de tant d’individus. Il les a aussi souvent éloignés d’eux-mêmes pour attirer le regard et l’attention des autres. Ce faisant, les attentes de toutes sortes se créent, et même des dépendances. Les réponses à ces attentes sont généralement insatisfaisantes et même blessantes. Les blessures se multiplient d’autant. Certaines sont causées par des insatisfactions récurrentes, comme par exemple l’ingratitude d’un frère que l’on a aidé à moult reprises, l’abandon d’un père toujours absent, la trahison d’une mère qui prend le parti d’une voisine pour sauver son image…
D’autres blessures sont le fruit d’interprétations, comme par exemple la sensation d’être malhabile, causée par des professeurs qui ne nous choisissaient jamais pour une démonstration, celle d’être sot ou sotte, causée par nos frères ou sœurs toujours plus futés que nous, celle de ne pas être aimable, causée par l’absence d’appréciation des parents ou d’un conjoint…
À la source de ces blessures, il y a la peur de ne pas être reconnu dans sa véritable nature, soit pour ce que l’on est vraiment. Cette peur engendre la peur de disparaître, soit de ne pas exister aux yeux des autres, de ne pas avoir de valeur aux yeux d’autrui. Elle pourrait se transformer en peur d’être seul ou d’être abandonné. Faites l’inventaire de toutes vos peurs et vous découvrirez vos blessures. La peur existentielle de tout humain est celle de ne plus exister et elle se manifeste souvent par la peur de mourir, la peur de la nuit ou du sommeil, et la résistance aux changements. Elle est en relation avec la peur de ne pas être à la hauteur et, par extension, celle de ne pas réussir sa vie.
Ces peurs vont conditionner certaines attitudes et comportements. Par exemple, la peur d’être abandonné peut faire en sorte qu’une personne se renferme. Elle devient moins sociable ou a de la difficulté à entrer en relation. Celle qui a peur d’être seule pourrait choisir de feindre qu’elle est toujours contente ou que tout ce que choisit l’autre lui convient… à son détriment.
Toutes ces blessures et ces peurs ont participé à la création de croyances. Celles-ci sont des inscriptions qui deviennent de plus en plus profondes au fur et à mesure qu’elles sont nourries par une nouvelle expérience ou un événement qui induit la même interprétation.
Les croyances peuvent être en relation avec un aspect extérieur à soi. Par exemple, celui qui a vécu quelques associations professionnelles avec des amis qui furent un échec peut avoir inscrit en lui que les projets avec des amis sont voués à l’échec. Celle qui est très souvent revenue de voyage avec des malaises peut avoir enregistré que les voyages rendent malade. Celle qui fut mordue trois fois par des chiens a développé une peur des chiens et parallèlement peut avoir conclu que les chiens sont dangereux.
Les croyances peuvent aussi concerner l’individu lui-même. La personne qui ne reçoit jamais de marque d’appréciation ou de reconnaissance de ses parents ou de son conjoint pourrait développer la croyance qu’elle n’est pas à la hauteur. Celle qui souffre d’une blessure de trahison peut développer la croyance qu’elle n’a pas de valeur.
Ainsi, les expériences douloureuses marquantes créent une première inscription. Celle-ci témoigne d’une interprétation personnelle, quelquefois fort élaborée, de la cause de la douleur. Prenons un exemple. Lorsque des parents se disputent, ils créent souvent une atmosphère lourde au sein de la famille. Cette atmosphère crée un malaise chez l’enfant qui, par nature, apprécie et se sécurise de l’ambiance chaleureuse et amoureuse de la famille. Il interprétera souvent qu’il est la cause de la dispute de ses parents. Il cherchera alors à comprendre pourquoi il en est la cause et trouvera une raison qui à ses yeux paraît plausible. Par exemple, il pourrait imaginer qu’il est trop turbulent ou trop demandant. Il pourrait alors choisir de cesser de s’extérioriser, voire de s’enfermer dans son monde intérieur.
Ainsi, les inscriptions influencent vos états, vos attitudes et vos comportements. L’importance de cette influence sur votre vie est relative à la profondeur de celle-ci.
Mathieu est un père très autoritaire. C’est un homme sollicité, affairé et performant. Il s’exprime peu, mais lorsqu’il le fait, c’est de façon sévère avec sa voix grave et impressionnante. Caroline, sa fille de 3 ans, est un véritable boute-en-train. Elle danse, chante et gambade joyeusement. Avec les autres enfants, la petite Caroline est une animatrice naturelle. Son effervescence grandissante ennuie et inquiète Mathieu. Il préférerait qu’elle apprenne davantage son alphabet et ses chiffres pour mieux se préparer à l’école, en fait qu’elle soit un peu plus disciplinée. Selon lui, par amour, il vaut mieux qu’il intervienne dans son éducation. Il commence à lui transmettre des « consignes ». La voix détonante du père, comparativement à la douce et accueillante voix de sa mère, impressionne l’enfant et lui fait peur. Elle pourrait interpréter que ce qu’elle fait ou ce qu’elle dit n’est jamais bien. Elle pourrait bien inscrire en elle qu’elle n’est pas à la hauteur des attentes du père dont elle voudrait par-dessus tout être aimée. Peu à peu, elle devient craintive devant le père, cesse de s’affirmer et tente de répondre à tous ses besoins. Le père s’énerve souvent, insatisfait de cet enfant « rampant » qui n’a pas de colonne vertébrale. L’inscription dans l’enfant, soit celle qu’elle ne fait jamais rien de bien, s’approfondit.
Pour exister tout en répondant à l’influence des inscriptions intérieures, l’individu se crée un personnage. Ce personnage, composé d’un ensemble de traits définissant sa personnalité, a pour but de le protéger comme un bouclier. Ce personnage peut avoir plusieurs facettes et se développer inconsciemment, en relation avec certains attributs et traits innés chez la personne. Le personnage est en quelque sorte un moi de survie! Une même inscription chez deux personnes pourra influencer la création de deux personnages très différents.
Dans notre exemple, deux sœurs pourraient réagir très différemment devant les mêmes attitudes et comportements du père à leur égard et ce, en fonction de leurs traits individuels. De plus, il est possible de développer un personnage à multiples facettes, dont chacune se présente selon la situation.
Caroline pourrait d’une part présenter un aspect réservé, attentif et discipliné, devant le père et devant toute forme d’autorité sévère. D’autre part, elle pourrait montrer un aspect animé, expressif et contrôlant devant les autres personnes. Qui deviendra-t-elle devant le père? Un enfant renfermé, totalement à l’écoute, sans affirmation? Un enfant « mielleux », séducteur, qui inconsciemment achète son attention? Ou encore un enfant turbulent et dur? Quel sera son comportement à l’école par exemple : sera-t-elle intériorisée et timide, n’osant s’exprimer de peur de dire des bêtises? Sera-t-elle au contraire surexcitée, dérangeante, à cause d’un déficit d’attention? Ou sera-t-elle autoritaire et contrôlante avec les autres enfants, particulièrement les plus jeunes, pour imiter son père?
Rappelons-nous que l’inscription de départ, née de l’interprétation juste ou non, s’approfondit et que son influence augmente. L’individu devient de plus en plus marqué par toutes ses inscriptions, et développe un personnage qui est en fait une réaction à l’influence extérieure, conditionnée par des inscriptions. Le personnage est un mode de défense qui procure la sensation de survivre et d’être quelqu’un.
C’est en réponse à certains malaises que la personne s’est séparée d’elle-même. L’identité qu’elle se crée est fonction de l’interprétation de la cause de ses malaises. Le personnage prendra de plus en plus de place jusqu’à gommer l’individualité parce qu’il permet à la personne d’exister malgré ses inscriptions. La structure « malaises/interprétations/peurs/inscriptions/personnage » fera en sorte d’attirer dans la vie de l’individu des personnes et des situations qui correspondent à ce personnage. Autrement dit, elle répètera des scénarios similaires (« patterns ») parce qu’elle les attire de par ce qu’elle est devenue. C’est un cercle vicieux dans lequel le déséquilibre ne cesse de s’intensifier.
Imaginons maintenant que Caroline a grandi. Elle est une jeune femme dans la vingtaine, belle, intelligente, sensible, réservée et inspirée. Elle a fait de brillantes études et son père est très fier d’elle… Elle obtient un emploi dans une firme de recherche scientifique reconnue. Son patron est un homme autoritaire qui a su mener son entreprise à la réussite en exigeant des résultats parfaits de chaque employé. Sévère, il récompense à la performance! Elle se marie à un homme très sollicité, affairé et performant, apprécié de tous pour son intelligence. Il est lui aussi très fier de sa conjointe, une femme très engagée… Elle est totalement absorbée par son travail, et s’assure de répondre aux exigences.
Le personnage éloigne l’individu de lui-même sous prétexte de le protéger, de lui permettre d’exister et même de sauver sa peau. Pourtant, il le sabote en reniant ses qualités individuelles et essentielles. Il enferme la personne en elle-même, lui faisant revivre des scénarios connus dans lesquels elle se conforme illusoirement et dont elle ne retire qu’une satisfaction éphémère.
Caroline s’est totalement séparée d’elle-même. Où est la jeune enfant animée qui dansait et chantait? Bien sûr, ses attributs individuels sont encore décelables dans sa personnalité. Toutefois, ils ont été mis au service du personnage. Sa vie, son mari et son travail correspondent totalement au personnage qu’elle s’est façonné et elle est convaincue d’être cela!
Si des malaises physiques ou psychiques devaient survenir, ils ne seraient pas le fruit du hasard ou de la fatalité, mais bien une poussée de l’énergie vitale, indiquant que les conditions de vie ne sont pas favorables à la santé.
Caroline ressent de plus en plus de douleurs lombaires, de même que des douleurs cervicales provoquées par le stress de performer en tant que professionnelle et de remplir son rôle de conjointe parfaite. Elle a développé la croyance qu’elle doit être la plus performante pour maintenir son poste et être intéressante pour son conjoint.
Mais imaginons une transformation heureuse : en tant que maman très présente pour ses enfants, elle redécouvre à travers eux tout un monde de joie simple, d’euphorie, de jeux et d’expressions spontanées. Ses enfants éveillent en elle une nouvelle envie de vivre ou plutôt réveille ce qui a toujours été. Elle crée pour eux de plus en plus de jeux animés, des fêtes dansantes, une véritable vie sociale trépidante. La « boute-en-train », l’animatrice, refait surface. Elle retrouve son rythme vibratoire naturel, son essence… et peu à peu ses douleurs s’atténuent!
(Suite et fin du texte au prochain numéro)
Pierre Lessard
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