CONTE POUR LES PETITS

Il était une fois une maman et son petit enfant qu’elle appelait Poupou. Ils étaient tous les deux près de la porte de leur petit château et le petit ramassait des trucs dans le gravier. Après quelques minutes, la maman décida de rentrer au château quand soudain, Poupou vit quelque chose bouger.

Allons voir ce qui se passe.

Il se retourna vivement et tenta de mieux voir, mais ce n’était pas aussi facile que ça en avait l’air. Découragé, il s’approcha du château et cria très fort « Maman ? Maman ? viens vite, j’ai encore vu cette chose bouger, viens »

La maman, affolée, sortit alors du château et vint à la rencontre de son petit Poupou.

Elle lui demanda pourquoi ainsi s’exciter ?

« C’est quoi cette chose qui bouge là-bas ? » demanda-t-il en s’agitant.

Un peu impatientée, ce n’était pas la première fois qu’il s’énervait avec cette histoire, elle le regarda droit dans les yeux.

-As-tu mangé, toi ?

– Oui oui, maman, j’ai mangé !

– Tu me demandais quoi là ? Pas encore cette histoire de choses qui bougent ?

– J’ai vu…non je vois souvent des choses bouger, là, tiens, regarde ça le fait encore !

La maman se retourna et plissa les yeux.

Aaaaaaaah ça ? Je ne sais pas ! Ton père aussi se demandait la même chose avant de mourir. Personne ne le sait. Ça fait ça souvent, et parfois ça devient très sombre et ce sont des lumières qui bougent. Mais de quoi as-tu peur ? Ça ne vient jamais ici, tu ne cours aucun danger. Cesse de t’énerver comme ça à chaque fois.

-Tu crois qu’il y a des gens comme nous ? Là ?

– De l’autre côté ? Mais non, Poupou, c’est impossible, on le verrait, ça se saurait. Tu es vraiment le portrait de ton père. Tu te rappelles quand il a voulu voir ce qu’il y avait dans le Ciel ? Ce qu’on a ri. Il a failli s’étouffer

– Oui, mais quand le ciel s’ouvre et que la nourriture se répand, ça doit bien être quelqu’un qui fait ça, non ?

-Poupou, une vraie copie de ton père avec tes questions. C’est la nature ça, mon Poupou. Nous vivons dans cet univers et il n’y a que nous, toi et moi et un jour, comme ton papa, on va se retrouver le ventre en l’air pour toujours.

– C’est un peu triste, hein, ça a l’air tellement grand, tellement immense de l’autre côté…

– Oui, vu comme ça, mais c’est vide, mon Poupou, c’est vide !!!

Puis un jour, une main gigantesque tenant un petit filet enleva la maman et lui fit traverser l’univers liquide dans lequel elle était née.

Poupou resta seul un temps, puis de petits néons bleus et rouges vinrent lui tenir compagnie et il oublia sa maman, comme il avait oublié son père et ils s’amusèrent à se courir après dans ce petit bocal de verre installé sur une table, dans le salon de gens très bien qui vivaient là.

Et ces gens-là, eux aussi, se demandaient s’il y avait quelque chose d’autre dans leur ciel.

Et la réponse était la même. Évidemment qu’il y avait autre chose. Il y avait toujours autre chose. Toujours, à l’infini et même Poupou, une fois disparu, lèguera à tous ses univers une partie de l’énergie qui le maintenait en vie.

Extrait de « Contes du Bocal » Jean Casault

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