La sexualité lorsqu’on est seul
On parle beaucoup de sexualité dans le couple, mais très peu lorsqu’on est célibataire. Comme si la sexualité, ça ne se vivait qu’en couple! Parmi mes nombreuses vidéos sur YouTube, les plus écoutées sont celles sur la masturbation et le plaisir solitaire.
Les choses ont bien changé depuis les 30-40 dernières années. Il y a aujourd’hui autant de célibataires que de gens en couple. Et parmi ces couples, plusieurs ne dureront guère plus de deux ans. On n’est plus à l’époque où l’on faisait l’amour pour avoir des enfants ou pour satisfaire le besoin naturel de l’homme. La performance de l’orgasme à tout prix a gagné du terrain et aujourd’hui l’on vit une toute autre réalité.
Nos perceptions de la sexualité
Pour moi, que l’on soit en couple ou en célibat, cela ne fait pas une grande différence. Certes, la notion du « partage » au sens large demande davantage de logistique si j’ose m’exprimer ainsi. Je crois cependant que c’est notre perception de la sexualité, et du plaisir, qui influence notre façon de la vivre.
- On peut la vivre en expression de notre amour pour l’autre, comme une sensation de trop plein qui a besoin de s’exprimer. Cette excitation provient principalement du cœur et se déverse dans nos organes génitaux.
- Cela peut également être pour soulager une tension sexuelle plus ou moins intense ressentie et encouragée. Dans cette situation, la sensation est davantage logée au niveau génital et alimentée par le mental. C’est comme un cadeau que je m’offre.
- Il y a aussi ceux qui utilisent la jouissance afin de se sentir vivant et encore connecté à ce monde. Leur vie est tellement souffrante que la jouissance leur permet de libérer leur trop plein émotionnel refoulé, le manque d’amour d’eux-mêmes et ils deviennent rapidement en addiction face à ce procédé.
- La sexualité peut nous servir consciemment à nous détendre. Ce faisant, on s’accorde de l’importance et on entre en introspection avec soi-même.
- On peut choisir de faire l’amour pour plaire, faire plaisir à l’autre, se faire aimer, par peur d’être rejeté ou de se sentir pas correct, etc. Dans ce cas, c’est un manque d’amour envers soi que l’on se fait subir. À l’usure, on va graduellement se détester et/ou détester l’autre pour cela.
- Il est également possible de s’en servir pour se connecter à soi, au divin en soi ainsi qu’à notre connexion aux autres puisque nous sommes tous interconnectés.
- Une autre motivation pour partager la sexualité est le fait de se sentir aimé, désiré et important. Besoin de se faire toucher et de toucher également.
- On peut finalement vouloir une relation sexuelle afin de faire un enfant.
Qu’on le veuille ou non, la sexualité agit sur nos trois corps: physique, mental et émotionnel. Que j’en sois conscient(e) ou non. Elle peut nourrir notre amour de soi ou l’anéantir. À nous de choisir!
Lorsque je suis seul, je suis généralement privé des points 1,5,7 et 8. Bien entendu, on est également privé de l’option de partager l’expérience que l’on désire vivre. Cela reste un choix cependant. Même si je suis célibataire, je peux tout à fait choisir des partenaires qui me conviendront dépendant de l’expérience que je désire vivre et ce même si je ne suis pas en couple avec cette personne. C’est principalement face à soi-même que l’on vit notre sexualité, mais on a tendance à tout diriger vers l’autre. Du moins, c’est ce que l’on croit.
Une connexion au divin
J’ai bien aimé, lors d’une discussion avec Marion-Catherine Grall, lorsqu’elle me disait : « Tu sais, pour moi la sexualité c’est comme une connexion avec le divin ». Je trouve qu’elle a parfaitement raison. Certains diront qu’il y a d’autres façons de se connecter avec le divin, mais celle-ci est probablement la plus physique et la plus intense.
Une relation envers moi-même
La sexualité, c’est d’abord et avant tout la relation que nous avons envers notre corps et notre être. On le traite de la même façon que notre sexualité. Apprendre à se connecter au divin via notre corps et notre sexualité, c’est également apprendre à s’aimer. Ce qu’il y a de magique, c’est que je peux y avoir accès même si je suis seul(e). Jouir, c’est une façon de s’accorder de l’amour. Pour certains, c’est même le seul amour qu’ils s’accordent. Cela les rend même dépendant de cette sensation. Elle leur permet de garder la tête hors de l’eau un temps et de ne pas perdre tout goût en la vie.
Plaisir solitaire addictif
Plusieurs me partagent vivre très durement cette solitude et voudraient pouvoir partager leur sexualité avec une autre personne. Pour ne pas trop ressentir l’isolement, ils partagent ce moment d’intimité avec un film pornographique. Malheureusement, au moment de prendre contact avec la partie la plus intime de leur corps et leur être, ils s’en détachent et réduisent l’expérience à une simple sensation extérieure. Graduellement, cette addiction les sépare de plus en plus du monde extérieur et ils se cloitrent dans leurs habitudes.
En réalité, ils manquent simplement d’amour d’eux-mêmes et recherchent sans succès cet amour à l’extérieur, créant ainsi une carence. Le fait est que même s’ils sont en couple, ils restent seuls.
La relation à soi
Ce qui crée la satisfaction, que vous soyez seul ou en couple, est cette relation à vous-même autant dans votre corps, votre cœur que votre esprit. Faites l’expérience! Changez votre perception, prenez conscience de votre réel besoin dans la sexualité et occupez-vous de ce besoin. Dans le fin fond, c’est toujours pour vous-même que vous vivez l’expérience sexuelle, qu’elle soit partagée ou non. Cessez de focusser sur l’autre et sur le manque. Nourrissez cette partie de vous qui demande d’être accueillie et aimée. Occupez-vous de ce besoin d’aller vers l’autre tout en restant conscient que vous vivez cette expérience pour vous tout en la partageant avec l’autre.
Plusieurs personnes en couple n’accèdent pas à la satisfaction sexuelle puisque ce n’est pas une question de couple, mais d’individu, de la perception que celui-ci a face à sa sexualité ainsi que du besoin qu’il vit dans l’instant présent. La satisfaction n’est pas une question de mode d’emploi, mais de perception, de réceptivité et surtout d’amour de soi.
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