L’art d’être gossante!

Il y a des spectateurs dans la vie tandis que d’autres choisissent de s’impliquer. Et pour certains parfois, ça bascule carrément dans le contrôle. Chacun des pôles est mesuré par le niveau d’énergie qu’une occasion procure. Ça tire moins de jus quand tu ne fais rien.

Quand j’étais jeunette, mes parents aimaient bien gérer leur champ de compétences respectif. J’ai eu le temps de vivre ma jeunesse sans trop de participation ni d’efforts. J’ai commencé à travailler jeune, ce qui démontre un sens de la responsabilité ainsi qu’un désir d’apprendre et de vouloir aider. J’étais grande de taille, ce qui me permettait de passer pour plus vieille que mon âge. Ça m’a amenée à développer ma maturité.

Cela dit, je n’éduque pas mes enfants comme je l’ai été. Je vous dirais qu’il y a un peu plus de douceur, davantage de communication et plus de flexibilité que mes parents en ont démontré. Il y a des avantages et des problématiques dans les deux mondes, mais je me considère comme un modèle plus cool, axée sur la sagesse de la vie, alors que j’amène mes enfants à prendre conscience d’eux-mêmes, de leur vie, de leur vérité, dans le respect de soi, de l’autre, de la communauté et de la Terre. Je ne suis pas dans l’autorité, ni dans la discipline imposée de l’extérieur, la peur ou le châtiment.

Mes parents n’appartenaient pas trop à ce modèle non plus, car ils étaient eux-mêmes une version améliorée de leurs propres parents. Mais je peux vous dire qu’encore aujourd’hui, c’est compliqué de faire changer d’idée à mon père. Ce n’est pas mon cas. Si mes enfants — ou quiconque — me démontrent que leurs arguments se tiennent, mon cœur et ma logique donnent leur approbation, même si je ne serais pas passée par là si j’avais été à leur place. J’ai mon opinion personnelle, j’émets mes recommandations et le fruit de mes expériences, et l’autre est libre d’en tenir compte ou pas, et d’en assumer les conséquences… évidemment.

Il est aussi probable que la garde partagée (une semaine sur deux) m’a appris à me détacher un peu de ce que mes enfants vivent. Je les accompagne avec beaucoup de compassion et de courage. Je suis totalement disponible pour eux, mais je comprends qu’ils ont leurs expériences à vivre. Je peux juste leur montrer comment éviter les pièges de la vie, ne pas trop se sentir coupable et faire de bons choix qui vont les protéger.

Le rôle d’un parent consiste à transmettre toutes les clés de conscience nécessaires pour que sa progéniture soit la plus autonome possible, en l’occurrence des humains de qualité, prêts à servir la matière dans la réalisation de leurs talents et l’accomplissement de soi vers un plein potentiel.

On s’entend sur le fait que L’ENCADREMENT est une base universelle dans l’éducation, mais que pour que cela fonctionne, le niveau de PRÉSENCE est fondamental.

Aujourd’hui, j’ai fait une activité avec mon ainée, et elle m’a avoué que j’étais gossante par moments. J’ai assumé, je suis d’accord avec elle. Je suis la connasse de service qui passe son temps à répéter les mêmes vieux disques. Ce n’est pas normal que ça fasse 13 550 fois que je dise de rincer la vaisselle avant de la mettre dans le lave-vaisselle, ou de leur rappeler de ramasser leurs choses au fur et à mesure, ou de remettre le lavabo propre après s’être brossé les dents, d’enlever leurs chaussures avant d’entrer, de ranger leurs vêtements, de les mettre à l’endroit, de jeter dans la poubelle et non à côté… Je suis tannée de les ramasser, puis je décide volontiers d’être une gossante assumée, qui va les amener à se mettre à l’ordre. On vit en copropriété et tout le monde contribue à sa façon. Cette génération ne semble pas vouloir s’activer. « L’ostie » de problème des écrans, nos enfants en abusent carrément.

Hé oui, je suis gossante. Je creuse chaque situation pour bien faire le tour d’un sujet. Je dis ce que j’ai à dire, fais ce que j’ai à faire et je m’attends à la même chose de mon équipe. C’est exigé pour ceux qui souffrent de paresse chronique, parce que je deviens une machine à donner un coup de conscience pour que ça évolue. J’aime mieux être agaçante qu’absente, et je ne suis pas davantage l’esclave qui se tue à la tâche pour eux. Dès que je me rends compte que ça balance dans l’injustice, ça sort : la mère insupportable qui va te sortir tous les détails de l’environnement qui clochent et qui demandent à être repérés, avec une grande sollicitation pour une contribution rapide et effective.

Je suis dérangeante aussi, parce que je me permets d’être moi-même. Et ça, ce ne sont pas seulement mes enfants qui ont du mal à s’ajuster. Lol!

Soyez heureux et bénis.

Julie L.

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