Le réenchantement du monde

Lorsqu’on se donne la joie de voyager à travers l’infiniment petit et l’infiniment grand, ainsi qu’à travers les sciences de la vie et de la conscience, nous arrivons nécessairement à une constatation   nouvelle : l’affirmation classique « tout est matière » n’a plus de sens sur le plan scientifique. Nous devons reconnaître que le matérialisme est une croyance qui n’est absolument plus crédible au 21e siècle. C’est la conclusion à laquelle sont arrivés la plupart des physiciens. En physique, nous observons que les électrons ne sont pas localisés dans l’espace et le temps comme on le croyait encore au 19e siècle. Si, de nos jours, nous voulons être réalistes (position courante pour un matérialiste convaincu), il est de notre devoir de citoyen de percevoir le réel comme non physique. La vraie science va même beaucoup plus loin puisque ce réalisme non physique correspond non seulement à l’ensemble des recherches de pointe en astrophysique, mais introduit aussi l’existence d’un principe créateur originel. Qui plus est, on observe même la présence d’une supraconscience à l’origine de la manifestation cosmique et des êtres vivants.

À la suite des plus récentes découvertes, il apparait que la rationalité classique a été anéantie. Ce changement de paradigme est tellement révolutionnaire qu’un des plus grands diplômés en mathématiques, le paléontologue Jean Staune, fondateur de l’Université interdisciplinaire de Paris où tous les grands domaines scientifiques de notre temps sont représentés, n’hésite pas à affirmer : « Sincèrement, je n’aimerais pas être à la place des matérialistes aujourd’hui. Car c’est la science et elle seule – elle qui devrait être leur meilleur et plus fidèle allié dans la lutte contre toute forme de spiritualisme – qui a dévasté comme une tornade le paysage du matérialisme. » (Jean Staune, dans « Notre existence a-t-elle un sens? », Presse de la Renaissance, Paris, 2007, un ouvrage fascinant muni d’une bibliographie thématique où l’on peut retracer toutes les corrélations scientifiques des thèmes qui sont abordés dans cet article, autant dans les domaines de la biologie ou de la physique que dans ceux de la neurologie, des mathématiques ou de l’astrophysique). Il semble bien que désormais, tous les fondements de la croyance selon laquelle la vie provient de la matière inerte se soient complètement écroulés.

La pensée fanatiquement matérialiste, inhumaine et sans âme, totalitaire et technocratique des organismes autoproclamés contrôlés par des individus non élus n’a donc absolument plus lieu d’être. En plus d’être antisocial, leur projet de dépopulation s’avère antiscientifique. L’humanité n’en a pas besoin. Plutôt que de toute autre chose, nous avons besoin au sein de la pensée contemporaine d’une biodiversité d’activismes libres, conscients des vraies valeurs de l’existence. Cela nous donnera un coup de jeune, un coup de joie, une nouvelle vie, comme la sève qui remonte au printemps dans le tronc des érables. Rappelons que les fondateurs de ces organismes affirment sans sourciller que la majeure partie de la population terrestre ne sera d’aucune utilité pour les dirigeants mondiaux de l’hyperclasse; ce qui signifie que des gens comme vous et moi ne seront plus nécessaires et qu’on pourra nous éliminer par toutes sortes de moyens. Mais ce crime « démoniaque » contre l’humanité n’arrivera pas, car le monde est sur le point de retrouver l’enchantement du divin à une vitesse sans précédent.

Tout se passe comme si la vraie science ressentait l’inarrêtable poussée de faire éclore un Nouveau Monde en le réenchantant par la conscience et la liberté. À l’opposé, les technocrates matérialistes, ceux-là même qui voudraient remplacer l’humanité par des cyborgs, des robots et des machines reliés à leurs programmes d’intelligence artificielle, font tout ce qu’ils peuvent pour éliminer de notre quotidien toute forme de libertés, détruisant par-là l’éternelle dignité de la personne humaine et les droits sacrés de l’homme. C’est un projet assez logique de leur part puisque le concept de liberté est scientifiquement impossible à incorporer dans un système matérialiste. De nombreux observateurs ne croient pas que notre société puisse supporter bien longtemps le marasme dans lequel la folie des adeptes du matérialisme cherche à nous enfoncer. Dominique Laplane, neurologue des plus éminents appartenant à l’école de la Salpêtrière, admet : « Il faut qu’on leur fasse comprendre que la liberté n’est pas la capacité de faire n’importe quoi, mais au contraire d’agir selon ce que l’on est, qu’il faut donc d’abord être quelqu’un qui peut compter sur soi et sur lequel les autres peuvent compter. » C’est dire que l’humain n’est pas une machine piratable à souhait, mais un être conscient à part entière et que son intégrité est inviolable selon les lois du cosmos. Nous ne pouvons que nous en réjouir.

Certains auteurs imprudents et au discours échevelé insistent encore, malgré les évidences, pour dire que la science prouve la matérialité du monde. Certains affirment leur matérialisme et soutiennent leur position en faisant des discours grandiloquents sur « les horreurs de la religion » sans même se préoccuper de la science. C’est la position de certains philosophes de plateaux qui ne se rendent pas compte qu’en évitant de positionner leur athéisme dans la réalité physique, ils font exactement ce qu’ils reprochent aux religions. Ces auteurs enseignent trop souvent une simple croyance sans base rationnelle. C’est à hurler de rire puisque la science elle-même prouve au-delà de tout doute qu’une réalité objective n’est jamais extérieure à la pensée humaine. En effet, il a été prouvé à maintes et maintes reprises que les particules élémentaires et les atomes qui forment la réalité dans laquelle nous vivons n’ont pas de réalité indépendante de nous. La raison en est qu’elles dépendent pour la plus grande partie de la façon dont nous les observons et de la manière dont nous les mesurons. Cela signifie que le réel n’est pas indépendant de l’état de notre conscience. Le cerveau et l’esprit ne sont absolument pas deux choses identiques comme certains psychiatres et psychologues de la vieille école le croient encore. La pensée n’est pas générée par le cerveau. En outre, les recherches en neurologie montrent que l’intention de faire quelque chose peut avoir des conséquences physiques sur le cerveau et même sur le système immunitaire. Toute personne qui pratique une forme ou une autre de méditation peut comprendre que nos états mentaux peuvent être radicalement différents de nos états neuronaux.

L’être humain n’est pas que du bois à la surface de l’eau et il ne suffit pas de se croire naïvement un « homme neuronal » pour exister. On ne dit rien d’essentiel sur une cathédrale si l’on ne parle que de ses pierres. Pareillement, on ne dit rien d’essentiel sur l’humain si l’on ne parle que de ses neurones. Les recherches en physique quantique nous ont montré depuis des décennies que l’être humain ne se résume pas à un assemblage de molécules comme les tenants de l’eugénisme nazi voudraient nous le faire croire. Nous ne sommes pas non plus seulement bien ou mal programmés. En fait, le monde où nous vivons ne peut être compris à partir de lui-même. Il est donc nécessaire de faire appel à un autre niveau de réalité. Toutes les études du réel nous amènent à conclure que ce qui existe vraiment est plus proche d’un « Être » que d’une chose. On a pensé longtemps que la vie provenait du hasard, que l’Ancienne Alliance était rompue et que l’homme était seul dans l’immensité indifférente d’un univers d’où il avait émergé sans aucune raison apparente. On sait désormais que c’est faux. Sans même avoir recours à la religiosité, les observations en astrophysique tendent clairement à nous montrer que l’univers fait partie d’un processus ayant un sens, voire un but précis. « Quel extraordinaire et inattendu retournement de tendance! », s’écrie Jean Staune, qui a prouvé à travers son principe d’anthropique dit « superfort » que l’univers n’est pas seulement préadapté à l’existence d’êtres intelligents comme l’être humain, mais également à l’existence de civilisations beaucoup plus évoluées que l’être humain.

Nous pouvons être certains que la science des observations du réel réenchante le monde parce qu’elle nous montre une aspiration qui nous tire vers l’Un-Multiple, vers l’unité diversifiée, une réalité où tout est simultanément un et différent, comme un électron qui peut être à la fois une onde et/ou une particule selon la manière dont on le conçoit. Ça veut dire quoi? Ça signifie que les caractéristiques naturelles des atomes nous tirent vers l’appel de la plénitude que les mystiques, les poètes du sacré et les transcendantalistes ont de tout temps expérimenté et expérimentent encore de nos jours. Nous pouvons avoir la certitude, voire la foi substantielle, en un univers conscient qui émane d’un « Être » supraconscient avec lequel nous serions à la fois unis et distincts.

Par ailleurs, le réglage particulier de notre univers laisse à penser que le développement de la complexité en son sein n’est pas un hasard. Qu’il s’agisse du principe de contingence de Martin Rees, du principe anthropique de Brandon Carter, du principe de conscience de Trinh Xuan Thuan, du principe thanatothropique du génial Jean-Pierre Petit ou du principe super-anthropique de Guillermo Gonzalez (principe selon lequel la Terre est le meilleur endroit pour l’émergence d’une conscience capable d’appréhender l’univers), tous ces éminents savants témoignent de la cohérence parfaite du monde manifesté et introduisent la question d’un Esprit Créateur au cœur même de la démarche scientifique. C’est là un bouleversement épistémologique énorme dans l’histoire des sciences, une prise de conscience expérimentale qui inverse les rapports entre matérialistes et spiritualistes. On est arrivés à l’heure où l’idée de hasard ne fait que masquer notre ignorance. Les croyants ne peuvent plus faire de l’antiscience, et les scientistes ne peuvent plus faire de l’antireligion. Bienvenue dans le 21e siècle!

Rappelons ce qui se passe en physique au niveau des particules élémentaires dont nos corps, nos maisons, nos voitures et tout le reste de notre civilisation sont composés : premièrement, les fondements de la matière ne sont pas des objets spécifiquement matériels. Deuxièmement, l’existence d’une dimension non locale ou holistique dans l’univers a été démontrée expérimentalement. Nos concepts traditionnels concernant le temps, l’espace, les objets, les trajectoires et la causalité ne s’appliquent plus du tout au niveau de la matière réelle. De plus, le monde qui nous entoure ne peut être décrit sans tenir compte de la façon dont nous le mesurons. Comme si tout cela ne suffisait pas, la réalité véritable des atomes constituant le fondement matériel de tout ce que nous pouvons observer ne correspond pas à ce que l’on peut voir, toucher, mesurer, entendre, goûter ou sentir. Elle est en grande partie voilée. Cela signifie que la matière n’a pas d’existence propre et qu’il existe une réalité extérieure à nous qui n’est pas d’ordre physique. La matière n’origine et n’existe qu’en vertu d’une force non physique qui fait vibrer les atomes et les maintient ensemble harmonieusement. L’univers n’est pas fait de matière, mais d’une énergie qui est de l’ordre de l’esprit et que les physiciens appellent « le champ de la cohérence universelle ». L’élément vital qui nous anime est donc constitué d’énergie non physique et non de matière inerte. Or en physique, un ingénieur ne peut en aucun cas créer ou détruire de l’énergie : l’énergie est déjà là quoi qu’il arrive. L’ingénieur peut seulement transformer l’énergie qui est déjà là. On peut donc se poser la question suivante : si nous sommes énergie, y a-t-il un début et une fin à la force vitale qui anime le corps que nous habitons le temps d’une vie terrestre? L’idée que notre vie s’arrête quand nous mourrons est fausse d’un point de vue scientifique. Puisque la conscience est énergie vitale, elle continue d’exister indépendamment de la mort et de la dissolution du cerveau. Nous sommes des immortels.

L’ingénieur de génie Wernher von Braun (créateur de la fusée Saturn V qui a permis la mission Apollo) enseignait que la force vitale ne peut jamais se désintégrer dans le néant et que l’âme humaine constituée d’énergie vivante est donc éternelle. En astrophysique, on constate que l’univers se comporte comme un être vivant et pas comme un mécanisme dénué d’esprit. La biologie du vivant ne s’explique pas par elle-même et on observe l’existence d’un « cerveau » cosmique sous-jacent suprêmement intelligent qui expliquerait tout ce qui est inexpliqué en science expérimentale, comme la morphogénèse, la régulation, la régénération ou les constances galactiques. En neuroscience, on démontre la présence d’une conscience extraneuronale fonctionnant indépendamment de la conscience rationnelle cérébrale. L’indétermination de la matière n’est plus à prouver, c’est chose faite. Afin d’appréhender le réel, il nous faut faire appel à d’autres modes de connaissance, tels que l’intuition mystique et la démarche spirituelle, des approches qui pourront être simultanément illuminées par les découvertes de la science moderne, informées par la synthèse des implications métaphysiques de la science contemporaine.

Comme le mentionne Jean Staune avec sa lucidité de diplômé en sciences politiques et économiques : « il est clair que la dernière étape nécessite un acte de foi. Mais il faut noter que cette position est loin d’être absurde. » Par conséquent, nous pouvons dorénavant rester rationnels tout en développant simultanément des connaissances grâce à une source de données située hors de notre monde (en les dégageant de leurs carcans extraculturels et en obéissant à leurs codes universels spécifiques, des exemples comme la Bible, la Bhagavad-Gita, le Coran, etc. constituent d’excellentes sources d’un savoir originellement révélé depuis des dimensions hors de ce monde). Il existe des indices importants d’un contact possible entre la conscience humaine et ces niveaux d’informations transcendants au sein du domaine le plus rationnel qui soit (les mathématiques ou l’informatique par exemple).

Si certaines personnes croient encore, à cause de leurs préjugés, que le fondement sacré des traditions spirituelles est une invention humaine, cette position doit être dénoncée comme dogmatique et donc non rationnelle. Le prix à payer est l’humilité : chacun doit accepter que les autres sciences et les autres religions détiennent des vérités que ne possède pas la sienne. Cela éliminera les dangereux fondamentalismes religieux. Comprenons que les religions ne sont pas de simples mythes. La science elle-même nous démontre qu’il y a un « au-delà », en plus de nous aider à voir le signe d’un lien très clair entre la conscience humaine individuelle et celle d’un Concepteur de l’Univers. Cette compatibilité nouvelle est en fait un secteur scientifique en plein développement. Notons que la plus grande association de scientifiques du monde (American Association for Advancement of Science), ainsi que les prestigieuses universités d’Oxford et de Harvard maintiennent activement des chaires en science et religion. Le concept védique monothéiste de l’inconcevable simultanéité de l’unité divine dans la multiplicité des âmes (un concept cher aux différentes écoles de bhakti-yoga) est lui aussi très proche du concept de complémentarité de certaines découvertes scientifiques récentes.

Soyons sûrs que l’évolution de nos connaissances réenchante le monde en redonnant une crédibilité aux conceptions théistes de l’humanité. Le matérialisme ne peut pas affirmer que « Dieu n’existe pas », car comment le démontrerait-il? La Conscience Suprême est entrée dans la science de façon inévitable et inaltérable. Les chrétiens ont « raison » d’invoquer le Royaume Céleste, les dévots de Krishna ont « raison » de chanter son nom, les musulmans ont « raison » de se mettre en résonance avec les 99 noms d’Allah. L’esprit humain peut raisonnablement être en contact avec un autre niveau de réalité, et c’est là la chose la plus essentielle, la plus étonnante et la plus merveilleuse qui soit. C’est à la connaissance, la beauté et l’amour de cette « Réalité-derrière-les-choses » que l’être humain du troisième millénaire doit aspirer pour se parfaire et réenchanter sa vie. Nous sommes appelés à aimer et à servir cette réalité ultime dont nous faisons partie intégrante, aspirer à la rejoindre même si on la sait aussi inaccessible que l’infini. Simultanément, en abandonnant toute résistance face à son omniprésence (c’est-à-dire à sa non-séparabilité quantique), l’infini peut se révéler au fini parce qu’il est précisément infini. S’il ne le pouvait pas, il ne serait pas infini. Ainsi, l’Être divin peut se révéler à l’être humain. L’étoffe même du monde est comparable à celle d’un esprit aimant, infiniment fascinant, non seulement tout-puissant, mais surtout tout-présent, tout-attachant. Le substrat de tout ce qui existe possède un caractère personnel bienveillant.

Ce qui nous amène à conclure qu’il s’agit bien d’un « Être » dont l’invisible présence nous comble de bonheur. Car il existe une vie de l’âme plus haute que la vie de l’intelligence. Il existe réellement une dimension voilée, un réalisme non physique, qui sait comment réenchanter notre existence en lui redonnant le sens perdu de son éternité. Vu l’état de délabrement avancé dans lequel le réductionnisme matérialiste a mis le monde, le temps est sans doute venu de rendre à notre existence la dignité de sa signification spirituelle. Cela fera pleuvoir sur nos cœurs quelque chose qui ressemble à la grâce. Nous ne deviendrons pas Dieu, mais nous serons avec Lui, avec Elle, avec Cela-Qui-Est, et nous serons heureux.

 

 

 

Visitez notre page Gratitude

Visitez-nous sur notre page Facebook

 

 

 

Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde Le réenchantement du monde