RIRE ET PLEURER : C’EST DU DOMAINE DE L’ESPRIT
C’est aussi simple que cela. J’ai réalisé au cours des 60 dernières années, j’ai commencé à y penser à dix ans, que si la vie doit être apprise pour survivre, je n’allais pas vivre très longtemps.
Nous, les Occidentaux, bons blancs bon teint à l’âme lessivée par des siècles de religiosité quelque peu dégoutante, avons été immergés dès la naissance dans un concept aussi faux que la Terre est plate voulant que nous sommes venus ici sur Terre pour apprendre.
Nous sommes donc allés à l’école, au collège, à l’Université, où nous avons appris un métier sur le tas et sommes encore et toujours convaincus que pour évoluer il faut apprendre. Apprendre et apprendre et apprendre encore et encore.
Eh bien, moi j’ai appris que non. Moi je n’ai pas appris grand-chose dans ma vie et je m’en tire assez bien. En fait, ce qui est arrivé est fort simple. Au lieu d’apprendre, je me suis simplement souvenu de choses que je savais depuis fort longtemps mais que j’avais oubliées.
Si, pour une raison facilement compréhensible, en raison de l’endoctrinement tyrannique et fallacieux d’une religion no matter laquelle, vous pensez être né ici pour y mourir, expérience unique en soi, vous êtes dans le champ.
Nous sommes Esprit d’abord, immortel éternel et sur cette planète depuis un fichu bout de temps. Le hic, c’est que nous sommes devenus humains par la suite, en naissant, en nous incarnant, en réalité ce mot venant du latin pour viande. Nous sommes un gracieux Esprit entouré de viande, d’os, de sang, de nerfs, le tout sous le contrôle d’une boule de gélatine, beige mur d’hôpital, toute ridée et que les hommes de science prennent pour Dieu. Tu peux pas être plus dans le champ que ça !
Ce corps est à l’Esprit ce que l’ordinateur Lenovo sur lequel je tape frénétiquement est à moi. J’utilise cette bebelle pour écrire, lire, apprendre, me souvenir et un tas d’autres trucs, mais ce n’est pas lui qui mène, ce n’est pas lui le boss, ce n’est pas lui le génie, c’est moi.
Idem pour l’Esprit. C’est Moi le patron. Je n’ai pas beaucoup appris dans cette vie de Casault, mais je me suis souvenu de bien des choses oubliées, son foutu cerveau étant incapable de le faire puisque ce n’est pas lui qui vit depuis déjà plus de 27,000 ans !
J’en ai vu des « affaires ». Je n’ai pas une très haute opinion de cette espèce, l’humaine d’origine terrienne. Fondamentalement, malgré les plis de sa cervelle, c’est un animal un peu con. Pas autant qu’une vache ou un âne, mais disons que c’est limite. On n’a qu’à voir ce qui se passe actuellement, je suis certain qu’un jour on va en faire un film pas très encourageant pour la perpétuer l’espèce.
Les Terriens sont d’excellents réceptacles pour nous les Esprits. On expérimente toutes les facettes de la vie, depuis la couche pleine de merde jusqu’à la même 90 ans plus tard et entre les deux, nous vivons des choses incroyablement bizarres. On apprend rien mais une fois que nous sommes libérés de cette enveloppe de gras, j’avais oublié de l’inclure plus haut avec la viande et les os, c’est là que tout prend un sens.
LE sens, le seul, le vrai, celui compte, celui d’une vie d’expérience de plus pour un Esprit extrêmement courageux qui une fois de plus aura accepté de s’enviander pour grandir, croître et devenir un Esprit encore plus riche, plus lumineux.
Mais là, je suis un peu fatigué. Content d’avoir 70 et non 30. Si je me fie sur la génétique de ma parentèle, je devrais arrêter le party vers les 90. Encore vingt ans. À me souvenir des choses essentielles à mon Esprit, laissant l’apprentissage à Casault, moi je dois vivre Ma réalité, celle des puissantes émotions, des rires et des larmes qui au demeurant ne sont pas du fait de l’animal, mais de Moi. Les bêtes, autant celles de la ville que celles de la forêt, ne rient pas, ne pleurent pas, elles ne font que bouffer, se reproduire se mettre en colère et crever dans la solitude.
Nous les Esprits nous savons, rire et pleurer. Quand cela arrive, c’est comme les points Air Miles, ça compte ! Sinon on est que des humains mugissant dans la fange, la bouette et le reste.
Si vous ne savez plus ni rire, ni pleurer, alors là je vous dis pas, mais c’est que votre Esprit s’est éteint. Et ça c’est triste à en pleurer.
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